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made in france

"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!

Publié le par Mina

"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!

Ne vous y trompez pas, sous le couvert d'oeuvres cinématographiques musicales - prédominantes dans l'exécution du cinéaste Jacques Demy - joyeuses et colorées se nichent des univers plus sombres : il faut juste prendre le temps nécessaire d'une relecture pour analyser la véritable vision du réalisateur français.

Né en 1931 dans une famille dont le père est garagiste et la mère au foyer (ancienne coiffeuse), le petit Jacques Demy évolue dans un univers de spectacles, grande passion de ses parents : cinéma, opéra, opérettes. Fasciné par ce monde artistique, le futur cinéaste tombe en amour pour les théâtres de marionnettes, dévore les revues de cinéma, entre autre l'Ecran Français et fréquente le ciné-club de Nantes; la cinéphilie rentre dans sa vie. Après des études - un peu contraint forcé par un père qui ne désire pas que son fils entame un parcours plus long - primaires et une entrée au collège, Jacques Demy, en enfant docile, obtient un Brevet d'Etudes Industrielles et un CAP de garagiste alors qu'il ne s'intéresse qu'aux lettres et au dessin. Pendant tout son temps libre, le jeune homme fréquente l'Ecole des Beaux-Arts de Nantes et y fait des rencontres importantes dont sa future costumière pour la plupart de ses films. A la fin de ses études secondaires, son père le pousse finalement dans la voie du "cinéma".

Grâce à l'aide d'un autre grand réalisateur français Christian-Jacque (Fanfan la Tulipe, les Disparus de St-Agil, Nana etc....) en 1949, Demy part suivre des cours de cinéma et de photographie. Après la réalisation d'un premier cours-métrage, il veut se diriger dans le cinéma d'animation et réalise quelques spots publicitaires où il anime des boites de pâtes Lusctucru. L'imaginaire foisonnant de Demy se met en place. Proche de la nouvelle vague, il réalise un premier film "Lola" en 1959 avec un budget restreint et signe sa première collaboration avec le compositeur français Michel Legrand. Les deux compères se retrouveront pour les plus grandes comédies musicales françaises à venir ! Pas encore reconnu comme vrai cinéaste, il participe (tout de même) à la réalisation des "Sept Péchés capitaux", en collaboration avec d'autres grands directeurs comme Godard, de Broca, Chabrol, Vadim, Moulinaro..... Présenté en sketches (une forme de cinéma très prisée dans les années 60), Jacques Demy exécute la Luxure.

S'enchaîneront par la suite "La Baie des Anges", "Les Parapluies de Cherbourg", "Les Demoiselles de Rochefort". En 1966, sous l'invitation de Gene Kelly - que l'on ne présente plus - Le cinéaste part vivre aux Etat-Unis (une durée de deux ans), livre sa vision européenne du pays de l'Oncle Sam en s'attachant à son nouveau projet "Model Shop"; sorti à New York et non-doublé, le long-métrage ne rencontre pas son public. Déçu, Demy rentre à Paris et se lance dans la réalisation de "Peau d'âne" (1970). En 1973 sort "L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune" avec Marcello Mastrioani et de nouveau Catherine Deneuve, actrice fétiche du réalisateur depuis les Parapluies de Cherbourg : fable atypique où un mari tombe "enceinte" ! Il faudra attendre les années 80 pour retrouver le nom de Demy sur l'affiche avec "Une chambre en Ville" où le réalisateur renoue avec le cinéma "chanté", hommage à ses célébrissimes Parapluies ! De sa collaboration avec le grand Yves Montand naîtra " Trois places pour le 26" (en 1988) : le film recevra un accueil mitigé (A voir tout de même). Plusieurs projets avorteront, le cinéaste français décède le 27 octobre 1990 des suites d'un cancer.

Epoux de Agnès Varda (la réalisatrice, photographe et plasticienne) Jacques Demy est le seul cinéaste français à avoir su délivrer le film "chanté" et "parlé", à l'image des comédies musicales américaines. Nombre de spectateurs(ices) ont qualifié - encore à ce jour - les films du cinéaste de puérils, il n'en est rien : plusieurs thèmes dramatiques, chers à Demy, prédominent comme les histoires d'amour malheureuses (à l'image des Parapluies de Cherbourg), l'inceste (thème récurrent) dans "Peau d'âne" - j'y reviendrai dans ma critique - pour "Trois places pour le 26" et "Une chambre en ville"; ainsi que la bisexualité dans "Lady Oscar" (film que je n'ai pas encore vu), plus au moins abordée dans la comédie loufoque avec Mastrioani "L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune". Des sujets, au final, très sérieux d'un réalisateur ultra-sensible et rigoureux dans son entreprise. (Wiki, Cinémathèque française, Evène)

Irremplaçable, cet enchanteur du cinéma français laisse derrière lui un bel héritage cinématographique. Tous(tes) les cinéphiles ont un film fétiche, le mien (inavoué) reste "Peau d'âne" : merveille féerique où toute la magie puis la maestria de Jacques Demy et de Michel Legrand ont ébloui mes mirettes et ont nourri les rêves de mon enfance !!!!

"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!

"Je préfère idéaliser le réel, sinon pourquoi aller au cinéma ?"

CITATION JACQUES DEMY

AUTOPORTRAIT DE JACQUES DEMY (1949)

AUTOPORTRAIT DE JACQUES DEMY (1949)

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!
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"Peau d'âne" a été réalisé par Jacques Demy. Sortie en salle le 20 décembre 1970.

CATHERINE DENEUVE/PEAU D'ANE

CATHERINE DENEUVE/PEAU D'ANE

JEAN MARAIS/LE ROI

JEAN MARAIS/LE ROI

DELPHINE SEYRIG/LAFEE

DELPHINE SEYRIG/LAFEE

JACQUES PERRIN/LE PRINCE

JACQUES PERRIN/LE PRINCE

MICHELINE PRESLE/LA REINE ROUGE

MICHELINE PRESLE/LA REINE ROUGE

FERNARD LEDOUX/LE ROI ROUGE

FERNARD LEDOUX/LE ROI ROUGE

La reine moribonde a fait promettre au roi de n'épouser qu'une femme plus belle qu'elle. Dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d'une telle beauté, sa propre fille. Revêtue d'une peau d'âne, la princesse désespérée s'enfuit du château familial.

"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!
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"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!

"Il était une fois un Roi, le plus grand qui fût sur la Terre, Aimable en paix, Terrible en guerre, Seul enfin comparable à soi...." Ainsi commence le conte de Charles Perrault : curieuse légende d'un souverain dont l'épouse mourante lui fait promettre de prendre pour nouvelle conjointe une femme plus belle qu'elle. N'ayant trouvé aucune beauté à la ronde, le Roi décide d'embrasser en secondes noces sa fille, délicate aphrodite.

Au-delà de l'imaginaire enfantin, l'inceste demeure le thème central du conte de Perrault que les psychanalystes appelleront, plus tard, le complexe d'Electre (concept théorique de Carl Gustav Jung - psychiatre et psychologue suisse - qui nomma ce complexe en référence à une héroïne grecque qui vengea son père en assassinant sa mère. En apposition avec le complexe d'Oedipe que Freud n'appliquera que pour le sexe masculin. Jung voulait utiliser ce terme pour les deux sexes mais au regard du célèbre médecin neurologue autrichien, il ne pouvait exister de loi de "la mère"). Les analystes souligneront que la "salissure" (immorale du Roi) faîte à la jeune princesse se matérialise en une peau d'âne.

Du célèbre conte où les jeunes filles (rêves inassouvis) ne peuvent épouser leurs pères, Jacques Demy s'approprie la fable de Charles Perrault; la revisite à sa propre fantaisie, au travers d'un film parlé et chanté. Mais comme dans tous ses autres long-métrages musicaux (énumérés dans sa bio) le désir incestueux reste une thématique qui interpelle le cinéaste français. Alliant le fantastique et le féerique (hommage au cinéma de Cocteau d'où la présence de Jean Marais, ainsi qu'aux comédies musicales américaines) le Peau d'âne de Demy se veut enchanteur, enchanté, éclectique, limite poussif mais en rien naïf ! Il m'aura fallu attendre l'âge de raison pour comprendre l'intelligente analyse du réalisateur français et l'essence du conte de Perrault : A la fois sombre et poétique où l'envie immorale d'un père prendra fin lorsque qu'un Prince charmant croisera le chemin de la jolie Peau d'âne.

L'esthétisme demeure - lui-aussi - une des priorités de Jacques Demy. Son oeuvre cinématographique "colorée" se pare d'une luxuriante beauté : les décors, les costumes, les lieux, tout est majestueux jusqu'à la musique (et les paroles) du grand Michel Legrand se mêlant à la magnificence de Demy, en rappel de la fameuse chanson du Cake d'Amour - bien que connaissant les paroles par coeur, je ne m'aventurerai pas à pousser la chansonnette - :) Catherine Deneuve, figure emblématique du cinéma du cinéaste, accompagne une nouvelle fois l'entreprise de ce dernier. De son visage cristallin, elle apporte la touche nécessaire à la mécanique enchanteresse du long-métrage : Lyrisme ô combien irréel à l'image des robes couleur du temps de Melle Deneuve !

Derrière la candeur évidente de Jacques Demy se cachait des émotions emplies de douceur, de tristesse, de nostalgie, d'euphorie mais aussi de noirceur. "Peau d'âne" demeure MON film référence du cinéaste français : illustre magicien du merveilleux, formidable conteur "filmique" pour un nombre de génération; hanté (tout de même) par le caractère ambigu et obscur de l'âme humaine !!!!

"LE MONDE ENCHANTE, ENCHANTEUR DE JACQUES DEMY" !!!!
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JACQUES DEMY/MICHEL LEGRANDJACQUES DEMY/MICHEL LEGRAND

JACQUES DEMY/MICHEL LEGRAND

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JACQUES DEMY/CATHERINE DENEUVE ON THE SET

JACQUES DEMY/CATHERINE DENEUVE ON THE SET

"Pourquoi Peau d’âne ?
Parce qu’une Princesse refuse d’épouser son père. Parce qu’un âne fait bêtement des crottes d’or. Parce qu’une rose qui parle vous regarde toujours dans les yeux. Parce qu’une fée tombe amoureuse et que cela ne se fait pas. Parce qu’un Prince a su rester charmant. Parce qu’enfin cette histoire de doigt et d’anneau, de vous à moi, c’est fort curieux. Il faut en avoir le cœur net. C’est pour cela qu’il faut que Peau d’âne nous soit conté."

JACQUES DEMY

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"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!

Publié le par Mina

"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!

"La Beauté du Diable" a été réalisé par René Clair. Sortie en salles le 16 mars 1950.

GERARD PHILIPE/HENRI FAUST JEUNE/MEPHISTOPHELES JEUNE

GERARD PHILIPE/HENRI FAUST JEUNE/MEPHISTOPHELES JEUNE

MICHEL SIMON/HENRI FAUST VIEUX/MEPHISTOPHELES

MICHEL SIMON/HENRI FAUST VIEUX/MEPHISTOPHELES

XVIIIe siècle, Méphisto, envoyé par Lucifer, entre en contact avec Henri Faust (éminent professeur) au seuil de sa mort, afin de lui voler son âme. Il lui offre jeunesse, gloire et richesse pour, un jour, tout lui retirer brutalement. Henri, désireux de tout reconquérir signe alors un pacte avec l'enfer.

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J'ai revu, l'année dernière, "La Beauté du Diable" du cinéaste français René Clair : le mythe de Faust - réadapté par le réalisme poétique français - offre à la cinéphile que je suis, un Michel Simon magistral et un Gérard Philipe beau à s'en damner ! Au-delà d'une mise en scène audacieuse pour l'époque, inventive dans son rendu (s'appuyant sur des décors magnifiques - tournage entièrement en Italie - , une lumière ainsi qu'une ambiance très travaillée), ce conte fantastique trouve sa principale ingéniosité dans l'inversement des deux rôles principaux; chacun, au cours de l'histoire, incarnant tour à tour Méphisto puis Faust. Le duo fonctionne à merveille mais à ce machiavélique petit jeu du chat et de la souris où l'insolente jeunesse de Philipe (ainsi que son talent) se frotte à la vieillesse d'un Simon rongé par une vie insatisfaite, ce dernier vole littéralement la vedette au séduisant jeune acteur - au rappel, dans les coulisses, le monstre sacré détestait son partenaire, en raison de sa grande beauté ! - Diablement cabotin, tout comme diablement dangereux, Michel Simon brille de par son jeu prestigieux. Ce grand classique du cinéma français reste étonnamment moderne : l'homme bien qu'ayant un besoin de réussite intellectuelle (et autre) s'attache, au final, à des jouissances terrestres : la course (vaine) à l'éternelle jeunesse et ses bonheurs éphémères le conduisant à sa perte !!!!

RENE CLAIR

RENE CLAIR

"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!
"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!
JOHANN WOLFGANG VON GOETHE

JOHANN WOLFGANG VON GOETHE

Le docteur Faust est le héros d'un conte populaire. Goethe, romancier, poète, dramaturge allemand, publie son "Faust", première pièce publiée dans sa version définitive, en 1808 : un brillant médecin, adepte d'ésotérisme, reste insatisfait. Méphisto apparaît et lui propose de connaître tous les plaisirs de la vie en échange de son âme. Celui-ci accepte le marché mais au cours de son périple, il rencontre Marguerite, symbolisant l'innocence et la pureté, dont il tombe éperdument amoureux. Il l'a séduit puis la délaisse après qu'elle soit devenue mère... Démente après avoir tué son enfant (lui rappelant son amour perdu), Faust retrouve Marguerite emprisonnée dans un cachot. Elle refuse les offres du Diable et implore l'aide de Dieu qui la sauve. Méphisto entraîne seul Faust. Goethe travaillera sur ce thème une longue partie de sa vie, "Faust" étant considéré comme l'oeuvre la plus importante de la littérature allemande (mouvement précuseur du romantisme); la première partie se voulant être : Goethe cite " Un être troublé par la passion, qui peut obscurcir l'esprit de l'homme". La seconde partie - publiée peu aprés la mort de l'auteur en 1832 et considérée comme beaucoup plus difficile d'accés - révèle un monde moins soumis à la passion. Le dramaturge allemand pose la question du salut de l'âme; l'oeuvre étant une parabole de l'humanité souffrante, tiraillée entre pensée et action (wikipédia, l'express). Fouillant dans mes lointains souvenirs scolaires, Goethe est à l'image d'un Shakespeare allemand. Après le nouveau visionnage du chef-d'oeuvre de René Clair et celui de Murnau, j'ai décidé de me replonger dans cette lecture ardue. Je posterai ma nouvelle impression prochainement !

"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!
"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!

"Faust, une légende allemande" est un film muet réalisé par Fiedrich Wilhelm Murnau, sortie en 1926. Le long-métrage reprend la légende du XVIe siècle de Faust.

"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!
"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!
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"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!
"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!

J'ai découvert le cinéma de Murnau au travers de l'un de ses masterpieces "Nosferatu". Depuis, mon intérêt pour le cinéaste allemand ne cesse de grandir. Maitre impérial de l'expressionnisme allemand, Murnau s'attache à sa propre vision du célèbre mythe et c'est un tableau que délivre le cinéaste; une peinture baroque où l'intelligence et la magnificence de l'entreprise du cinéaste se révèlent. L'esthétisme visuel, le savant mélange de la lumières et des ombres confèrent à l'oeuvre une atmosphère unique, une ambiance surnaturelle; plongeant le spectateur dans un rêve "noir" où le bien et le mal se livrent combat. Techniquement abouti, fort de ses effets spéciaux révolutionnaires pour l'époque (je suis encore ébahie par l'intemporalité du travail de Murnau) "Faust, une légende allemande" mêle habilement l'inquiétant à l'onirique. J'invite fortement - même les plus frileux - à découvrir cet audacieux chef-d'oeuvre poétique du cinéma muet. Après des décennies, le génie de Friedrich Wilhelm Murnau demeure admirable !!!!

FRIEDRICH WILHELM MURNAU

FRIEDRICH WILHELM MURNAU

"Qui veut reconnaître et détruire un être vivant commence par en chasser l'âme; alors il en a entre les mains toutes les parties".

Faust (1808) GOETHE

"LES DEUX REGARDS CINEMATOGRAPHIQUES DE FAUST" !!!!

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"La Belle de Cocteau" !!!!

Publié le par Mina

"La Belle de Cocteau" !!!!

"La Belle et la Bête" a été réalisé par Jean Cocteau. Sortie en salle le 29 octobre 1946.

JEAN MARAIS/LA BETE

JEAN MARAIS/LA BETE

JOSETTE DAY/LA BELLE

JOSETTE DAY/LA BELLE

"Pour l'offrir à sa fille, le père de la Belle cueille une rose, sans le savoir, appartenant au jardin de la Bête qui, s'en offense. Afin de sauver son père, la Belle accepte de partir vivre au château de la Bête.

"La Belle de Cocteau" !!!!
"La Belle de Cocteau" !!!!
"La Belle de Cocteau" !!!!
"La Belle de Cocteau" !!!!

Avec la sortie de la nouvelle version "La Belle et la Bête" - il y a 2 mois - de Christophe Gans, difficile de ne pas revenir sur le légendaire Jean Cocteau et son oeuvre "mythique".

 

Au-delà d'être transporté dans un univers fantasmagorique où le féerique se conjugue à tous les temps, c'est l'audacieuse beauté artistique et scénaristique qu'il faut souligner. De sa narration théâtrale, le cinéaste français - fidèle à ses souvenirs d'enfant -  écrit sur le tableau noir "IL ETAIT UNE FOIS", la magie nous donne rendez-vous : empreint de cette naïveté enfantine, ce "conte" ou plutôt ce "songe" invite au rêve. En vrai visionnaire, poête moderne,illustre dessinateur, Cocteau maîtrise "l'expressionnisme" cinématographique - référence au cinéma de Murnau, de Fritz Lang -; l'opposition et le jeu de l'ombre et de la lumière se retrouvent dans "l'entreprise" du réal français. Son oeuvre onirique se pare de ce "clair-obscur" pour mieux ressentir les peurs de la "Belle", l'intimidante demeure de la "Bête", les longs couloirs de ses "bras" sans chair. De cette "Belle" enchanteresse -Josette Day- c'est le jeu du grand Jean Marais qui est à l'honneur. Tout aussi charismatique qu'horrifique, sa "Bête" séduit et envoûte.

 

J'ai revu, il y a peu, la version remasterisée en H.D, le charme opère toujours. Christophe Gans n'a pas su relever le lourd défi de succèder à Monsieur Jean Cocteau : "La Belle et la Bête" reste le chef-d'oeuvre de ce prodige du 7ème Art !!!!

"La Belle de Cocteau" !!!!
"La Belle de Cocteau" !!!!

"La Belle et la Bête" a été réalisé par Christophe Gans. Sortie en salle le 12 février 2014.

VINCENT CASSEL/LEA SEYDOUX

VINCENT CASSEL/LEA SEYDOUX

"La Belle de Cocteau" !!!!
"La Belle de Cocteau" !!!!
"La Belle de Cocteau" !!!!

De Christophe Gans, dont j'avais aimé "Silent Hill, "St-Ange" et surtout "Crying Freeman", j'attendais beaucoup. Et malgré la présence de Léa Seydoux (pour rester très polie, cette actrice m'insupporte), retrouver le duo Gans/Cassel - après le plutôt réussi "Le Pacte des Loups" - avait de quoi faire rêver. Malheureusement - comme je l'ai précisé au-dessus, la lourde tâche de succèder à Cocteau est rester vaine.

 

A grands renforts de numériques - beaucoup trop - toute la magie, composée de bouts de ficelles et de cartons dans l'oeuvre de Cocteau, disparaît. La "Belle" n'est pas belle et la "Bête", quasi-inexistante, n'effraie et n'enchante jamais. Le projet ambitieux se perd dans des maladresses scénaristiques : la pauvreté des dialogues frise le ridicule, quelques scènes "charnelles" dérangent. En voulant moderniser ce conte - tout en étant plus fidèle à "l'écriture" de Jeanne-marie Leprince Beaumont - Christophe Gans échoue. Le talent et le charisme de Vincent Cassel - crédible en "Bête" - ne peuvent sauver ce long-métrage du "naufrage" cinématographique; et l'on assiste, agaçé, pour la énième fois au jeu insipide d'une Léa Seydoux inexpressive, sans une once de grâce, de charme et de virtuosité. Je passe sur la présence de André Dussolier, sans intérêt - dommage pour un si bon comédien -

 

Avec ses 35 millions d'euros, cette "Belle et la Bête" version 2014 possède un seul point positif: pour tous les doux rêveurs, je conseille de replonger avec bonheur dans le monde "aérien" de Jean Cocteau !!!!

"L'enfance croit ce qu'on lui raconte et ne la remet pas en doute. Elle croit qu'une rose qu'on cueille peut attirer des drames dans une famille. Elle croit que les mains humaines d'une bête qui tue se mettent à fumer et que cette bête en a honte lorsqu'une jeune fille habite sa maison. Elle croit mille autres choses bien naïves.

JEAN COCTEAU

"La Belle de Cocteau" !!!!

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Le Colonel Chabert

Publié le par 007bond

"Le Colonel Chabert, de 1943, a été réalisé par René Le Hénaff. Au casting :

RAIMU/LE COLONEL CHABERT

Un colonel laissé pour mort, lors de la bataille d'Eylan en 18O7, revient d'entre les morts. Devenu un vagabond, il se présente dans un hôtel particulier où sa veuve, remariée à un diplomate. Chabert se retrouve devant une porte close bien que son épouse l'est reconnue. Un ancien avoué Derville, prend sous son aîle le Colonel Chabert pour que celui-ci retrouve sa place, essayant de faire fléchir sa veuve qui n'a plus aucune envie de retrouver un ancien mari vieux et handicapé.

Bien que le propos de Balzac soit plus épuré dans le long-métrage, il n'enlève en rien du travail excellent autant dans sa réalisation, très sobre, que l'interprétation viscérale du personnage principal - Depardieu, ayant lui aussi offert un Colonel Chabert honorable, ne peut faire oublier l'exceptionnel talent du grand Raimu -

Raimu rempli l'écran de son imposante stature, l'un de ses meilleurs rôles avec "L'Etrange M.Victor" !!!



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A l'intérieur !!!

Publié le par 007bond

"A l'intérieur" a été réalisé par Alexandre Bustillo et Julien Maury, sortie le 17 juin 2007. Au casting :

ALYSSON PARADIS/SARAH

BEATRICE DALLE/LA FEMME

"Depuis la mort tragique de son mari dans un accident de voiture, Sarah décide de passer les fêtes de Noël seule; elle doit accoucher le lendemain. Dans la maison tout est calme jusqu'au moment où une personne vient frapper à sa porte. Derrière une inconnue est là pour lui arracher l'enfant qu'elle porte en elle"

Film d'horreur organique " A l'Intérieur" remue fortement les âmes les plus sensibles, se moquant avec assurance de l'écoeurement ou le ridicule qu'il peut engendrer - certaines sont peut-être un peu poussïves -

Maury/Bustillo assument, inondent à grandes giclées, sur l'écran noir, toute la violence et le gore ( difficilement digérable). Le duo d'actrices, toutes 2 parfaites, permettent au spectateur de s'immerger et d'aller plus loin dans cette confrontation sanglante. Si Alysson Paradis/Sarah s'en sort plutôt bien, il faut, avant tout, saluer la prestation viscérale de Béatrice Dalle - peu présente au cinéma, c'est dommage - redoutable prédatrice, prête à tout pour récupérer dans les entrailles de Sarah" LE BIEN" que celle-ci possède, en l'occurence l'enfant : être de tous les tourments et les horreurs à venir. Prêtresse hargneuse, tout de noir vêtue, elle arpante la maison, telle une louve à la recherche de son louveteau. Rien ne nous sera épargné et, malgré cette "horreur" ambiante, le calme reviendra à la fin où, la prêtresse se love ( telle une chatte) dans une chaise, portant en son sein son bien le plus cher.

"Le Mal" peut révêtir toutes formes mais, le chagrin aussi. Enlevé ce qu'il y a de plus cher au yeux d'une femme, elle se transformera en une véritable diablesse - une machine à tuer - prête à tout même au pire, à l'inconcevable. "A l'Intérieur" - malgré quelques faiblesses scénaristiques - le prouve avec un certain honneur, rendant un bel hommage aux films d'horreurs. Personnes sensibles s'abstenir !!!

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Mathieu Amalric l'inclassable !!!

Publié le par 007bond

Mathieu Amalric, véritable touche à tout, prend un réel plaisir à être autant devant que derrière la caméra. Ancien assistant du célèbre réal Louis Malle, il devient cinéaste en 1997 avec "Mange ta soupe", tout en continuant sa propre carrière de comédien, enchaînant des rôles viscéraux, tel le parcours d'un paralysé dans le sublime "Le Scaphandre et le Papillon", personnage de films d'actions comme "Quantum Of Solace"...

Passionné par son mérier, Amalric multiplie les expériences, développe son jeu : Cet acteur de " coeur" se veut simple, ne se place dans aucun "genre" et va là où son envie le mène !!!

" En faisant l'acteur, on devient une espèce d'animal intuitif".  Mathieu Amalric

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

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REALISATION SELECTIVE

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"Tournée" a été réalisé par Mathieu Amalric et sortié dans les salles le 30 juin 2010. Au casting :

MATHIEU AMALRIC/JOACHIM ZAND

MIRANDA CLOCLASURE/MIMI LE MEAUX

SUZANNE RAMSEY/KITTEN ON THE KEYS

LINDA MARACINI/DIRTY MARTINI

JULIE AN MUZ/JULIE ATLAS MUZ

ALEXANDER CRAVEN/ROCKY ROULETTE

ANGELA DE LORENZO/EVIE LOVELLE

" La vie d'une Tournée..."

Mathieu Amalric nous invite dans son cabaret burlesque. Folie, exubérance, mélancolie... Bienvenue dans "Tournée".

Joachim, ancien producteur de tv, revient en France après une escale aux U.S.A. Accompagné par la troupe de stripteaseuses du "New Burlesque", il entreprend de réconquérir son pays. Ce spectacle d'émotions - orchestré par un Amalric charmeur et lunatique - prend forme sous ses muses imparfaites. Proche des personnages, il déambule dans ce cabaret envoûtant, sans aucun tabou, sans vulgarité. Plongée telle quelle, sa "tournée" émoustille, frappe, réchauffe. Si simple, si réelle : une aura d'humanité se dégage et prouve que le cinéma français peut vivre et ressentir sans pour autant s'auto-psychanalysé. Difficile de qualifier ce long-métrage "vagabond", déshabillant avec tendresse sa simplicité. Ni trop, ni pas assez, un road-movie sans début, sans fin, un instant hybride jouissif.

"Tournée" est une preuve d'amour au cinéma, à l'art, aux femmes, à la vie. Amalric nous offre un moment unique empli de sensualité, sensible, touchant, Vrai !!!

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" L'étrange Monsieur Victor" !!!

Publié le par 007bond

" L'étrange Monsieur Victor" a été réalisé par Jean Gremillon en 1937. Au casting :

RAIMU/VICTOR AGARDANNE

MADELEINE RENAUD/MADELEINE AGARDANNE

ANDREX/ROBERT CERANI

PIERRE BLANCHAR/BASTIEN ROBINEAU

VIVIANE ROMANCE/ADRIENNE ROBINEAU

"Un homme apparemment au-dessus de tout soupçon laisse un autre que lui aller en prison, après avoir commis un meurtre. Mais un jour, l'innocent est libre..."

Chef d'Oeuvre du cinéma français d'Avant-Guerre "L'étrange Monsieur Victor" permet à l'immense Raimu de camper, en 1937, un personnage à double facette, que l'on va autant aimer que détester.

Ce cher Monsieur Victor, à la bonhomie contagieuse - parfait époux et père de famille responsable, aimable commerçant - va se révéler, la nuit tombante, être un redoutable assassin, laissant son voisin Bastien Robineau, un innocent, payer à sa place. 7 ans plus tard Monsieur Victor prendra sous son aîle l'homme qui ignore que son généreux protecteur est le véritable coupable. Jean Grémillon livre une fine analyse de tous les travers de l'humain : un sourire chaleureux cache, souvent, une grande perfidie. Tonitruant, envahissant, "Pagnolesque" dans la plupart de ses films, Raimu, sous l'oeil du cinéaste français, se révèle beaucoup plus noir qu'à l'accoutumée, plus violent aussi, adoptant, pour certaines scènes, un jeu tout en retenue : un grand numéro d'acteur époustouflant.

Le célèbre mythe du Docteur Jekyll et Mister Hyde s'appliquerait-il à tous les hommes ? "L'étrange Monsieur Victor" est une excellente critique sociale , un flagrant constat sur l'âme humaine, sûrement plus sombre qu'il n'y paraît. Un joyau français à découvrir ou à re-découvrir !!!

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Jules Muraire dit "Raimu" né à Toulon le 17 décembre 1883 a laissé une forte image dans toutes les mémoires et en particulier dans les films de Marcel Pagnol : les inoubliables et incontournables " Marius", "Fanny" et "César", "La Femme du Boulanger", "La fille du puisatier" avec le grand Fernandel. Mais c'est tout d'abord au théâtre que le comédien français triomphe. Il tournera, par la suite, un grand nombre de films dont l'excellent " Colonel Chabert" ou "l'étrange monsieur Victor" ( 2 de mes films préférés ). En 1946, il décède, au sommet de sa gloire à l'âge de 63 ans, d'une crise cardiaque dans son sommeil, provoquée par un dosage d'anesthésiant qu'il ne supporte pas, lors d'une opération chirugicale bénigne. Paris lui réservera des funérailles nationales devant des milliers de personnes. Figure emblématique du cinéma français, Raimu laisse son empreinte géante avec son franc-parler, son fabuleux accent du Sud et son immense talent. Personne ne pourra oublier la fameuse partie de cartes sur le Vieux Port à Marseille ( Ville où je suis né ) et où "César"/Raimu lançe à Panisse/Charpin "Tu me fends le coeur" : tout un poême !!!

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

CITATION DE RAIMU

" AH, LE CINEMA ! QU'EST-CE QUE CE SERAIT S'IL N'Y AVAIT PAS DE CAMERA ! CE SERAIT... MERVEILLEUX, TOUT SIMPLEMENT".

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La douce folie des "Herbes Folles" !!!

Publié le par 007bond

"Les Herbes Folles" a été réalisé par Alain Resnais en 2008 et sorti sur les écrans, le 4 novembre 2009. Au casting :

SABINE AZEMA/MARGUERITE MUIR

ANDRE DUSSOLLIER/GEORGES PALET

MATHIEU AMALRIC/BERNARD de BORDEAUX

EDOUARD BAER/LE NARRATEUR

MICHEL VUILLERMOZ/LUCIEN D'ORANGE

ANNE CONSIGNY/SUZANNE

EMMANUELLE DEVOS/JOSEPHA

" Marguerite n'avait pas prévu qu'on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s'il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser..."

Entre délire, fantaisie, conscient et inconscient, le nouveau "cru" d'Alain Resnais, bien que réussi, a laissé un étrange parfum de tristesse au jeune cinéphile que je suis !

Marguerite Muir, dentiste de son métier, se fait voler son sac à main ainsi que son portefeuille; celui-ci très vite retrouvé par le fantasque et très étrange Georges Palet. Mais ces deux-là ne savent pas encore que ce simple incident va les rapprocher. Sabine Azéma/André Dussollier - couple mythique dans l'univers de Resnais- ils excellent, comme à leur habitude, dans leurs nouveaux personnages; Mathieu Amalric et Edouard Baer démontrent une nouvelle palette de leur talent respectif, sans oublier la talentueuse Emmanuelle Devos, amie et confidente de Marguerite Muir/Sabine Azéma; seul petit bémol : l'absence du génial Pierre Arditi, compagnon de route depuis près de 30 ans du réal français, se fait cruellement ressentir !

Au travers d'une trame intimiste, minimaliste, Resnais n'a de cesse de fasciner, de surprendre le spectacteur avec des situtations anodines - partantes de rien - pour aboutir au final sur une interrogation "Made in Resnais". Mais malgrè cette magnifique "pirouette" cinématographique d'un cinéaste toujours aussi inventif et créateur, de mon propre ressenti - et sûrement de certains admirateurs du réal français - le nouveau long-métrage revêt, étrangement, l'aspect d'un film/testament. Tout au long de l'intrigue, Resnais distille, avec tact, des allusions sur son fabuleux passé cinématographique : Allusion à "L'Année dernière à Marienbad" ( voir article complet sur le film et Alain Resnais), oeuvre cultissime du cinéaste français où ses nouveaux protagonistes prennent, eux-aussi, possession de l'intrigue ainsi qu'un grand clin d'oeil à l'éternel "Hiroshima mon amour" avec les fameux "fondus enchaînés" puis un détail d'importance dans la chambre de Sabine Azéma : un tableau représentant les effets destructeurs d'une bombe nucléaire sur une ville.

Ces "Herbes Folles" réjouissent autant qu'elles troublent. Alain Resnais, avec beaucoup de pudeur, d'élégance, d'allégresse mais aussi de sérénité, mélange le loufoque, l'irréel, l'absurde à la mort; sa propre mort ? peut-être, sûrement. Mais espérons que cette douce puis enivrante "parenthèse" à la fois enchantée et désenchantée ne sera pas la dernière de ce jeune et résolument moderne grand cinéaste de 87 printemps !!!



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"L'année dernière à Marienbad" !!!

Publié le par 007bond

"L'Année dernière à Marienbad" a été réalisé par Alain Resnais et sorti au cinéma, le 25 juin 1961. Au casting :

DELPHINE SEYRIG/LA FEMME

GIORGIO ALBERTAZZI/L'HOMME

" Dans un grand hôtel fastueux, un homme tente de convaincre une femme qu'ils ont eu une liaison l'année dernière".

Film "phare" dans la longue carrière, très fructueuse, du réal français Alain Resnais, "L'Année dernière à Marienbad" est une expérimentation cinématographique unique qui mène le spectateur à prendre une place active dans le déroulement de l'histoire; celle-ci s'avérant n'être qu'un prétexe à l'impressionnant travail artistique de Resnais et du scénariste Alain Robbe-Grillet.

Plutôt qu'une critique - impossible à faire - cette expérience, véritable analyse, doit être développée en plusieurs théories.

1ère théorie : Un homme veut persuader une femme qu'ils se sont aimés l'année dernière à Marienbad - "elle" ayant tout oublié.

2ème théorie : Des automates - personnages fantômatiques dans le long-métrage - répétant sans cesse, et à une période précise, les mêmes actions et mêmes dialogues. L'homme se rend compte de cet automatisme, essaye - dans un laps de temps - de résonner "la femme" et la persuade de le rejoindre.

3ème théorie : "L'acteur" remet en question, à chaque diffusion de l'oeuvre, la trame qui se dévoile devant lui, cherchant à prendre les rênes du scénario pour le tourner à son avantage. Exemple : la scène où "Elle" meurt et "Lui" décidant de la faire revivre. Au final, lorsque les 2 protagonistes quittent le "plateau", ils peuvent exister, pleinement, en dehors du champs.

4ème théorie : "L"année dernière à Marienbad" est un jeu où le personnage central tente de remporter le lot "la femme". Une épreuve incompréhensible sans règles explicites ( à l'image du jeu des bâtonnets).

5ème théorie : "L'Année ..." est un "documentaire" implicite sur les conflits et la relation entre un réal et son scénariste. Le scénariste étant "l'homme" dans le long-métrage, essayant à la fois d'imposer ses idées puis de bouleverser les codes "logiques" face au réal "la femme", tétu mais conciliant.

6ème théorie : "Marienbad" est un hommage à la liberté, au pouvoir de la mémoire...

Pour en arriver au filmage et au montage : Resnais nous délivre une des plus grandes leçons de cinéma, jouant dans la rapidité puis la lenteur. Il promène sa caméra tel un intrus grâce à un travelling - maîtrisé de bout en bout -, à la limite du voyeurisme dans un monde "labyrinthe", à l'esthétisme magique, effrayant, glaçant et sublimé; tout ceci harmonieusement mélangé à un scénario de Robbe-Grillet.

"L'Année dernière à Marienbad" ballade puis transcende les pensées du spectateur. Ce long-métrage fascinant est le plus abouti, le plus extravagant dans le cinéma de Resnais; le grand cinéaste français et son scénariste ont réussi l'impossible : une Oeuvre cinématographique philosophique à la réflexion sans fin, magistrale !!!

Pour en savoir plus, je vous conseille de visionner le documentaire sur "Marienbad" de Luc Lagier (  DVD produit par Studio Canal + ) 

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Deuxième long-métrage d'Alain Resnais, "L'Année dernière à Marienbad" a remporté le Lion d'Or à la Mostra de Venise en 1961. Le grand critique Ado Kyrou, spécialiste du surréalisme, écrivait à la sortie du film : "Ce long-métrage est écrit et réalisé avant tant de liberté qu'il échappe presque à ses auteurs, tout en répétant plus puissamment leurs préocupations et leur monde personnel. Film, presque de rêve, il s'adresse à la partie onirique du monde de chaque spectateur ; il peut donc être interprété de différentes manières selon l'inconscient de chaque élément du public. On peut y rentrer par différentes portes, on peut aussi refuser d'y rentrer et dans ce cas le film n'existe plus".

Le film a popularisé un jeu de stratégie, au point que celui-ci est souvent appelé désormais "jeu de Marienbad" : il s'agit de répartir en 4 rangées des objets identiques ( par exemple des jetons ou des allumettes). Chaque joueur doit à tour de rôle retirer un ou plusieurs objets, et celui qui a pris le dernier objet a gagné ou perdu la partie. L'un des personnages du film connaît une méthode infaillible pour remporter toutes les parties.( Source : Allociné )

ALAIN RESNAIS

Alain Resnais, né à Vannes en 1922, avant de devenir cinéaste, était un passionné de bande-dessinées, de photographies et de littérature. Fasciné par le monde du spectacle, il s'inscrit au célèbre cours Simon dès son arrivée à Paris, puis intègre l'IDHEC en 1943. C'est à partir de 1946 qu'il se consacre uniquement au 7ème Art. C'est avec le documentaire "Nuit et Brouillard" sur les camps de concentration qu'il s'est révélé au grand public. Son 1er long-métrage "Hiroshima mon amour" le consacre et il ne cessera de tourner : "L'Année...." en 61, "Je taime, je t'aime" en 68; Engagé comme la plupart des réals de la nouvelle vague, Resnais réalise des films d'ordre moral ou politique comme "Muriel" en 1963. Dans les années 80, il s'attaque à des choix de films plus ludiques comme les excellents "Smoking/No Smoking" en 93 ou "On connait la chanson" en 98. Alain Resnais, vrai boulimique, ne cesse de réaliser et laisse sa propre marque dans cinéma français !!!  (Prochain film "Les herbes folles", présenté - en compétition - au Festival de Cannes 2009)  ( Source : évène )

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FIMOGRAPHIE SELECTIVE

CITATION DE RESNAIS

" Je souhaite approcher par le film la complexité de la pensée, son mécanisme interne. Dès qu'on descend dans l'inconscient, l'émotion naît. Et le cinéma ne devrait être qu'un montage d'émotions."

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"Le Corbeau" !!!

Publié le par 007bond

"Le Corbeau" a été réalisé par Henri-Georges Clouzot et sorti le 28 septembre en 1943. Au casting :

PIERRE FRESNAY/DOCTEUR REMY GERMAIN

GINETTE LECLERC/DENISE SAILLENS

"Le docteur Germain, qui travaille dans une petite ville de province, reçoit des lettres anonymes signées Le Corbeau, l'accusant de plusieurs méfaits. Cependant, il n'est pas le seul à en recevoir. Toute la ville est bientôt menacée..."

Après son excellent "L'assassin habite au 21 " en 1942, Henri-Georges Clouzot s'attèle, à nouveau en 1943, au film noir.

L'histoire de cet étrange Corbeau qui se met, tout d'abord, à envoyer des lettres anonymes au docteur Germain/grand Pierre Fresnay puis ensuite à toute la petite bourgade où réside celui-ci, est habilement traité par un réal soucieux de décrire, dans toute sa splendeur, la lâcheté humaine. Dès lors, un vent de panique souffle sur la petite ville. Tout ce petit monde va s'épier, les langues vont se délier en bien mais surtout en mal : la suspicion, le doute puis la haine s'installent, laissant au spectateur l'immense difficulté de percer à jour le véritable visage du Corbeau. Clouzot prend son temps, dresse une galerie de portraits haut en couleur : personne n'est à l'abri d'une éventuelle culpabilité ; puis avec habilité et une réelle modernité pour l'époque, le cineaste français joue avec la caméra, les ombres, la lumière, donnant un cachet presque fantastique - surréaliste - à son long-métrage. On est véritablement happé par ce récit " hitchockien" dont le docteur Germain va tout mettre en oeuvre pour trouver le véritable coupable.

"Le Corbeau", Chef-d'Oeuvre d'une noirceur implacable - réalisé en période de guerre - se veut, aussi, une virulente critique d'une certaine France d'alors, celle des délateurs ! Henri-Georges Clouzot livre un long-métrage brillant : une réussite du grand cinéma français classique !!

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Henri-Georges Clouzot était au cinéma français ce que Hitchcock était au cinéma américain : Le Maître du suspens et du film noir !

Né le 20 novembre 1907 - décédé le 12 janvier 1977 - après avoir beaucoup lu et écrit grâce à un père libraire, participe en 1931 à l'écriture d'un scénario du film "Un soir de rafle" et réalise un court-métrage sans succès. Sa rencontre avec l'immense Louis Jouvet sera décisive. Atteint de tuberculose, il se repose dans un sanatorium et se remet à lire les grands classiques. Il écrit le scénario du film "Les inconnus dans la maison" ce qui lui donne le goût de la mise en scène. Grand réalisateur de l'après-guerre, il signera des longs-métrages devenus cultes et mettra en vedette des monstres sacrés tels que Simone Signoret, Yves Montand, Pierre Fresnay, Paul Meurisse , Louis Jouvet, Charles Vanel .... Au festival de Cannes, il obtient en 1953 Le Grand Prix du Jury pour son long-métrage "Le Salaire de la peur". Les états-Unis le réclameront, en vain, le cinéaste français voulant garder un contrôle total sur ses films !!!

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

CITATION DE HENRI-GEORGES CLOUZOT :

" Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire."

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