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litterature

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

Publié le par Mina

GABRIELLE WITTKOP

GABRIELLE WITTKOP

Gabrielle Wittkop s'était définie comme une joyeuse pessimiste. Femme résolument indépendante, sadienne, elle cultivait le goût pour les "choses" macabres, bien au-delà de l'ordre morale.

Née en 1920 à Nantes, elle se passionne, depuis toute jeune, pour l'étrangeté sombre mêlant le sexe, la mort, l'identité du genre etc.. Elle rencontre sous l'occupation nazie, un jeune déserteur allemand qui deviendra son mari, union qu'elle qualifiera "d'Alliance intellectuelle", affichant - à plusieurs reprises - sa propre homosexualité. Soutenue par son époux, elle s'attache non seulement à des oeuvres littéraires françaises mais aussi allemandes, collaborant pour divers journaux. Elle écrira une dizaines de livres "noirs" dont "Le Nécrophile", parut en 1972.

Son mari, étant atteint d'un mal incurable, elle l'incite à se donner la morte, et fera de même, en se suicidant, à l'âge de 82 ans, le 22 décembre 2002. Celle qui affectionnait les écrits vénéneux, restera une anti-conformiste dans l'âme, quelque peu misogyne, voulant se détacher de la norme, et cultivant une désespérance noire velours "malicieuse". Lors d'une interview : A la question " Vous tenez le genre humain néfaste ?" Elle déclarera JE LA CITE " Je crois que le meurtre est profondément ancré chez l'être vivant quand il n'est pas perverti par le judéo-christianisme. La plus forte sensation de ma vie a été celle d'un rêve. J'étais en train d'assassiner une femme. Elle était sur le sol et j'avais un genou sur sa poitrine. Avec un tesson de verre, je lui tranchais la gorge. J'ai ressenti une sensation de plénitude, c'était le ciel. Ensuite, j'ai rencontré cette femme dans la rue, et j'ai détourné le regard en pensant : Excusez-moi si je vous ai fait mal. Affaire de politesse."

Celle qui n'avait aucune mauvaise conscience pour le genre humain conclura JE LA CITE "Ce que je retire à l'humanité, je le donne aux animaux. Bien sûr, j'ai des grandes amitiés. Ma vie a été turbulente, j'ai été bisexuelle. Si je n'ai pas toujours été une honnête femme, j'en ai été, en revanche, un honnête homme." !!!! (Wiki, évène, extraits le Matricule des Anges)

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

"J'ai voulu mourir comme j'ai vécu : en homme libre."

GABRIELLE WITTKOP

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!
"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

La définition même de la nécrophilie désigne une attirance sexuelle pour les cadavres. Cette pulsion reste floue depuis l'époque de l'Egypte antique avec Hérotode - ce dernier coucha durant 7 ans avec sa femme Marianne, après qu'il l'eut lui-même assassinée - mais n'en demeure pas moins une réalité, un besoin pervers "pratiqué".

Bien que "Le nécrophile" de Gabrielle Wittkop délivre peu de pages (95), ce n'est pas "chose" aisée de s'immerger dans le journal intime d'un antiquaire, Lucien N. amateur de Netsuke japonais (statuettes burlesques mettant en scène de vigoureux ébats avec des morts), collectionneur "macabre" distillant son récit secret de ses amours nécrophiles. Jeunes, vieux, homme, femmes, enfants, chaque trépassé(e) devenant l'objet de son affection, et de sa minutieuse ferveur érotique.

Notre rapport à la mort reste une symbolique forte du fait de notre société à ne pas (plus) vouloir en parler, dissimuler, sacraliser le corps "dépossédé" de vie. De ce voleur/violeur de dépouilles, trouvant sa jouissance au "coeur" du sexe glacé, s'est instauré - entre lui et moi - une étrange relation fascination/dégoût dont le verbe sensuellement froid de Gabrielle Wittkop cristallise, sonde les désordres d'un homme solitaire dans l'impossibilité d'aimer une âme vivante. Oserai-je dire que ce taphophile m'a séduite ? Oui, puisqu'au delà des descriptions "odorantes" morbides, la plume explicite de Wittkop se libère de toute vulgarité, de toute complaisance, jugement ou plaisir malsain, épousant un style phtisique à l'image de cette entrevue indescriptible avec un bébé mort-né dans les bras de sa mère. L'amour revêt des milliers de formes, et de ses actes innommables, Lucien N. se veut sincère, pur, délicat, brûlant pour ses précieuses enveloppes. Il les emmène dans son appartement, les aime, se nourrit en eux, par eux. Instant éphémère, il ne peut en être autrement, la chair bleutée se "fane" : odeurs nauséabondes, putréfaction où la magnificence du désir interdit demeure dans la finalité du néant. Alors vient le temps des pleurs d'un personnage de littérature parfois sublime, submergé par ses émotions, cette passion qui le dévore, et "tombant dans la mort comme Narcisse dans son image".

Oeuvre littéraire somptueusement "noire", Gabrielle Wittkop bouleverse, interpelle son lecteur(ice). La mort fait peur, inquiète, pourtant dès notre naissance nous la devinons, la humons, et l'écrivaine nous le rappelle pour mieux la coucher tout en prestesse sur le papier. Poésie "clinique" voire sauvage d'où s'émane un charme indéfinissable aux effluves transgressives, "Le nécrophile" évoque une expression/réflexion sur l'amour et la mort, les tourments/déviances gothiques d'une Aberration morale/mentale puis convoque l'audace décomplexée d'une auteure voulant faire remonter à la surface ce qu'une sacro-sainte humanité tente de nous dissimuler, il faut juste savoir doser son propre ressenti pour en apprécier sa lecture. Se confondant entre obscène et pudeur, malsain et naturel, le plus perturbant - au final - est de ne PLUS être choqué(e) au fil des pages : IL y a de la beauté à cet effroyable amour !!!!

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

" "La mort et l'amour, cruelles et romantiques inspiratrices des poètes, à la fois muses et fantasmes, peuvent conduire à l'amour de la mort."

CITATION ST-AMOUR

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

EXTRAITS

"Je ne passe guère de jour sans évoquer Suzanne, ses seins aux larges auréoles beiges, son ventre creux, suspendu, comme une tente entre les deux pointes des hanches, son sexe dont le seul souvenir suffit à émouvoir le mien. Aujourd'hui, l'ivoire de ses os, à quels coquillages marins intégré ? "

"Hérotode nous enseigne que les femmes de qualité - après leur mort, ne sont pas livrées sur le champ aux embaumeurs, pas plus que les femmes très belles et d'une grande renommée. On ne leur confie qu'au bout de trois ou quatre jours. On veut éviter par-là que les embaumeurs n'abusent de ces femmes -. Le plus ancien des commentaires épars dans la chronique humaine sur cette inoffensive passion que d'aucuns nomment perversité. Mais les - Trois ou quatre jours - sont d'une naïveté.."

" On parle du sexe sous toutes ses formes, sauf une. La nécrophilie n'est ni tolérée des gouvernements ni approuvée des jeunesses contestataires. Amour nécrophilique, le seul qui soit pur, puisque même amor intellectualis, cette grande rose blanche, attend d'être payé de retour. Pas de contrepartie pour le nécrophile amoureux, le don qu'il fait de lui-même n'éveille aucun élan."

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!
"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!
"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!
"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

La nécrophilie reste un thème/tabou peu abordé en littérature, il en va de même pour le 7ème Art. En 1987, un réalisateur allemand Jörg Buttegereit délivre un film d'épouvante narrant l'histoire d'un couple amoureux de la mort, s'adonnant aux jeux sexuels morbides.

Difficile de décrire cette étrangeté filmique où le Lucien N. de Gabrielle Wittkop ne n'y retrouverait pas. "Nékromantik" est une oeuvre filmique sans concession, le glauque rencontrant le romantisme macabre et la folie extrême. Portée par une imagerie "sale" malsaine, l'oeuvre met en exergue les fantasmes nécrophiles "funèbres", atteignant leurs paroxysmes dans un final où amour, sexe et mort ne font plus qu'un ! Honnêtement, je ne sais toujours pas si je dois recommander cet O.V.N.I éprouvant. Amateurs de sensations très très fortes, à vous de voir !!!!.

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

"Je suis une joyeuse pessimiste. Je pense à ma mort tous les jours et ça ne m'attriste pas du tout. Je n'ai personne à ménager. On dit que le monde va de mal en pis. Moi je dis bye bye. Je ris beaucoup."

GABRIELLE WITTKOP

"L'AMOUREUX DE LA MORT/REGARD LITTERAIRE ET FILMIQUE" !!!!

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"PASSION CHARNELLE AU 12e SIECLE" !!!!

Publié le par Mina

JEAN TEULE
JEAN TEULE

JEAN TEULE

Nul besoin de présenter Jean Teulé, le romancier multi-casquette, auteur des célèbres romans "Le petit magasin des suicides", "Darling" (les deux adaptés sur grand écran), "Mangez-moi", "Ô Verlaine" ou "Le Montespan", pour ne citer qu'eux. Dans son dernier roman, il s'attaque (une nouvelle fois) à l'Histoire et aux amours contrariés d'Héloïse et Abélard, nommés les Amants Eternels.

"PASSION CHARNELLE AU 12e SIECLE" !!!!

"Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ?". C'est avec gourmandise et truculence du "verbe" que Jean Teulé continue son voyage littéraire dans un de ces faits-divers historiques tout aussi romanesque qu'effroyable. L'écrivain explique JE LE CITE "Héloïse ne parle que de sexe...On sait que ça a été une histoire sexuelle folle entre les deux, et au lieu d'étudier, ils n'ont fait que baiser comme des dingues". Le ton est donné !

En l'an 1115, le théologien réputé Abélard se voit confier l'éducation de la jeune héloïse par un ami confrère Fulbert, oncle de la damoiselle. Une passion dévorante va naître entre le maître et son élève. Pourquoi ne suis-je pas étonnée de voir Teulé s'attacher à la légendaire liaison de ces amoureux maudits ? le romancier aime, comme à son accoutumée, conter des histoires toutes aussi scabreuses que sanglantes (au souvenir de "Mangez-moi"). L'histoire d'Héloïse et Abélard, plus qu'atypique, lui permet de manier le phrasé médiéval "cru" avec son agilité légendaire, et il en faudra de cette légèreté "narrée" puisque paillardise, il y a : Ames chastes, allergiques aux scènes de sexes sado-maso-scato, non sans un parfum de torture - je n'en direz pas plus, pour ne pas gâcher l'effet de surprise - passez-votre chemin. Les 100 premières pages du roman ridiculisent, à elles toutes seules, le célèbre "50 nuances de Grey" !!! Mais un tel coup de foudre irraisonné, ardent du feu de dieu et déclenchant les foudres des proches d'Héloïse, se paie au prix fort; scellant dans la deuxième partie du livre - plus mesurée - le destin de la donzelle et son amant.

Peu avare en détails, Teulé "croque", de sa plume effrontée, l'érotisme grivois. Aussi polissons que désopilants, ces ébats amoureux tragi/comiques trouvent leur excellence dans la verve stylistique/narrative décalée d'un écrivain jouant de son audace irrévérencieuse. D'Héloïse et Abélard, je connaissais la vision classique, quelque peu naïve d'une oie blanche. Au regard de cette nouvelle approche, je découvre l'une des premières féministes d'une époque d'antan.

Jean Teulé réécrit L'Histoire use, abuse de son langage fleuri - voire obscène - pour mon plus grand bonheur - "chante", sur papier, la folle folie amoureuse, et fait de ces tourtereaux éternels, des amants résolument modernes.

"PASSION CHARNELLE AU 12e SIECLE" !!!!

EXTRAITS

"- Bonjour, ma amour...

- Bonjour, ma amour...

En ce temps où le mot "amour" est au féminin même au singulier, ô toi, phalange agile du précepteur, c'est du rêve que tu foules et la rosée que tu sens est si comparable à des pleurs."

"Avec toi, tout est comme le va-et-vient. De plus en plus rapide de ta main, héloïse ! Hou, ce que tu me fais là, et comme tu me le fais, ah, Heloïïïïïse ! "

Lettre d'Abélard.

"Tu sais à quelles abjections ma luxure d'alors a conduit nos corps au point qu'aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n'était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t'étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j'aurai honte aujourd'hui de nommer."

Lettre d'Héloïse.

"Si je pouvais ouvrir ma bouche et laisser ma langue, ce ne serait pas pour me confesser."

"PASSION CHARNELLE AU 12e SIECLE" !!!!
HELOISE (1101-16 MAI 1164) ABELARD (1079-21 AVRIL 1142) INHUMES AU CIMETIERE DU PERE-LACHAISE

HELOISE (1101-16 MAI 1164) ABELARD (1079-21 AVRIL 1142) INHUMES AU CIMETIERE DU PERE-LACHAISE

"En doutant nous venons à la recherche, en cherchant nous percevons la vérité"

PIERRE ABELARD (Philosophe et Théologien)

"PASSION CHARNELLE AU 12e SIECLE" !!!!

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"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

Publié le par Mina

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

"Inherent Vice" a été réalisé par Paul Thomas Anderson. Sortie en salle le 4 mars 2015.

JOAQUIN PHOENIX/LARRY "DOC" SPORTELLO

JOAQUIN PHOENIX/LARRY "DOC" SPORTELLO

JOSH BROLIN/LT CHRISTIAN F. "BIGFOOT" BJORNSEN

JOSH BROLIN/LT CHRISTIAN F. "BIGFOOT" BJORNSEN

KATHERINE WATERSON/SHASTA FAY HEPWORTH

KATHERINE WATERSON/SHASTA FAY HEPWORTH

JOANNA NEWSOM/SORTILEGE

JOANNA NEWSOM/SORTILEGE

OWEN WILSON/COY HARLINGEN

OWEN WILSON/COY HARLINGEN

BENICIO DEL TORO/SAUNCHO SMILAX ESQ

BENICIO DEL TORO/SAUNCHO SMILAX ESQ

REESE WITHERSPOON/PENNY KIMBALL

REESE WITHERSPOON/PENNY KIMBALL

HONG CHAU/JADE

HONG CHAU/JADE

MARTIN SHORT/DR RUDY BLATNOYD

MARTIN SHORT/DR RUDY BLATNOYD

L'ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu'elle est tombée amoureuse d'un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l'épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n'est pas si simple…
C'est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme "trip" ou "démentiel", "amour" est l'un de ces mots galvaudés à force d'être utilisés – sauf que celui-là n'attire que les ennuis.

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
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"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
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"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
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"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

"La croyance dans les bananes psychédéliques perdurait cependant, allègrement relayé par la presse underground qui se fendait d'articles érudits, diagramme à l'appui, comparant les molécules de la banane à celles du LSD, citant d'hypothétiques extraits de revues professionnelles indonésiennes sur des secteurs autochtones et ainsi de suite...." Si aux lecteurs (ices) du livre de Thomas Pynchon une mise en garde semble plus que nécessaire pour mettre (moi aussi) immergée dans son décryptage sous acide...du moins j'ai tenté !!! du bouquin au film il n'y a qu'une caméra voire un "Vice (talent) caché" : celui du manipulateur Paul Thomas Anderson !

LE VICE CACHE (INHERENT VICE) DE THOMAS PYNCHON JR

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

Thomas Ruggles Pynchon jr, né en 1937, - aux états-unis - est un écrivain américain connu avant tout pour son amour de l'absurde/érudition. De ce curieux mélange, il en ressort pour certains grands critiques littéraires, la patte "unique" d'un grand auteur.

Après l'arrêt de ses études d'ingénieurs, Thomas Pynchon se lance (en 57) dans des études de lettres faisant un court passage de deux ans dans l'U.S Navy. Il publie ( les années 50) quelques nouvelles et s'attache à l'écriture de 8 romans ( les années 60), faisant de lui : l'un des écrivains contemporains les plus commentés. De son refus de toute apparition publique et "photographique", Pynchon nourrit les rumeurs jusqu'au point où nombres de personnes s'interrogent sur sa réelle existence. On le surnomme "l'écrivain anonyme" !

Grand érudit et passionné entre autre des mathématiques, la littérature, la musique, la religion, la chimie, le cinéma... ses livres sont généralement difficiles d'accès; jugés pour certains de ses écrits comme "LArc en ciel de la gravité" : illisible, obscène et surécrit. En 1997, peu après l'apparition de son ouvrage "Mason et Dixon", il est traqué et filmé par CNN. Agacé par cette intrusion dans sa vie privée, il accorde une interview en échange d'une non-diffusion de photographies. Une critique dans le New-York Times Book Review le décrira comme une reclus vivant à Mexico. Il fera tout de même deux apparitions dans les années 2000 dans la célèbre série/culte "Les Simpsons" un sac en papier sur la tête. C'est la toute première fois que le monde entendra sa voix !!

Au-delà de son intérêt pour les sciences ou des thèmes tels que le racisme, l'impérialisme, la religion, Pynchon affectionne la dit "Basse culture" pour l'apposé à la "Haute culture" : son intérêt pour les comics, les dessins animés, la télévision, les mythes urbains, le cinéma et le folk art (art naïf) font de lui une des FIGURES MAJEURES du Post-modernisme (définition même d'effacement de hiérarchie entre culture élitaire et culture populaire : dans la littérature postmoderne, l'auteur pose un regard ludique dans la quête du monde chaotique. Le post roman révèle (pour la plupart des écrivains postmodernes une parodie de cette recherche) le besoin pour le dit auteur de privilégier le hasard à la technique et utilise ( au travers de son exécution littéraire) la métafiction pour saper le contrôle "univoque"; en plus clair : le contrôle d'une voix uniqu.

Se jouant des dictats propres à la célébrité, le phénomène PYNCHON soulève toujours des interrogations, de la fascination, de l'étrangeté pour l'oeuvre complexe de l'écrivain INVISIBLE !!!! (Wiki, Evène, New York Times - extraits -, Le cafard invisible, Télérama)

"Je crois que le mot reclus est un mot de code utilisé par les journalistes et qui signifie - qui n'aime pas parler aux reporters."

THOMAS PYNCHON Jr

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

En me plongeant dans la lecture du roman de Thomas Pynchon - l'écrivain "fantôme" - je m'attendais à une lecture complexe et bien que tous les chemins - sous "émanations de Hash" qu'emprunte sa plume "déliée" - tentent à nous perdre, l'intrigue principale est somme toute d'une simplicité relative, du moins dans les grandes lignes. De prime abord, l'auteur américain délivre - sur papier - un roman foisonnant, fort coloré, bavard, trop bavard où se côtoient des personnages déjantés. De cette première incursion dans l'univers de l'atypique écrivain, et pour peu que l'on affectionne les situations rocambolesques, on peut se délecter de son "imposant" regard érudit, encore faut-il avoir de sacrés références dans la culture américaine ! c'est là où la lectrice que je suis, a eu bcp de mal à s'y retrouver; faisant sans cesse des allers-retours pour essayer d'assimiler et d'analyser la mécanique "littéraire" psychédélique "pynchoniennne" !

Pynchon situe son récit à l'aube des années 70 où l'on suit un détective privé Doc Sportello - amateur de super/trips sous acide - enquêtant sur l'étrange disparition d'un millardaire/homme d'affaire, aidé pour l'occasion du flic "Bigfoot" (archétype du policier rigoriste) mais au final, peu importe la trame générale - la bien-nommée enquête - que ce soit Pynchon ou le lecteur (ice) comme le soulignerait mon cher co-blogueur Bond "on s'en bat le steak" ! cette dernière sert juste de prétexte à la vision voire la pré-vision d'un écrivain mettant en exergue une Amérique qui fleure bon la défonce à tout va, les chimères du beatnik rêvant de créer une philosophie basée sur la liberté de L'HOMME ET LA NATURE où le CAPITAL n'a plus lieu d'être face à une Amérique rongée par la guerre du Vietnam, le racisme... où se profile les disciples de la sainte religion "capitaliste" : nouveau système ultra-libéral, consumériste, "CONFORMISTE" achevé par internet CANCER de notre société moderne qui sous couvert d'une soi-disant ouverture vers L'AUTRE, l'isole et tente toujours et encore à l'abêtiser pour mieux le manipuler. JE CITE PYNCHON "Les sixties psychédéliques, cette petite parenthèse de lumière, risquaient de se clore après tout, et tout serait perdu, rappelé à l'obscurité" et c'est bien là que se trouve L'AME de "inherent Vice" : Ce vent de liberté - cet épisode d'insouciance - se meurt doucement, pour laisser "place" à des temps plus sombres. Au final, qui du Beatnik/Doc ou du cop/Bigfoot (meilleurs ennemis) restent le plus surpris, réalisant qu'ils sont du même côté de la barrière !

Bien que j'ai pu apprécier le "sel" de ce Vice caché, à savoir : l'humour méchamment décalé, l'absurdité des situations/dialogues, la galerie de doux/dingues dont Doc (personnage attachant), le constat quelque peu amer d'un monde "révolu" à l'aube d'un AUTRE, je me suis perdue dans les multiples digressions "péché mignon de Thomas Pynchon" . Non pas que ce genre d'exercice me rebute, bien au contraire mais à petite dose. Son livre en regorge à pagaille et "désunion" il y a ! La lecture devient, au fil des pages, ardue, méritant une attention de chaque instant. Peut-être n'ai-je tout simplement pas les "bonnes clefs" ou je n'appartiens pas au public "exigeant" (comme l'ont déclaré des critiques littéraires)) pour m'immerger totalement dans le "verbe" frénétique/tragique/délirant d'un génie. A lui, j'ai une nette préférence pour l'écrivain américain Cormac McCarthy ( figure - lui aussi - emblématique du postmodernisme) dont le style épuré, dépouillé de tous artifices où la solitude, la désolation, la violence radicale, la folie et la barbarie de l'homme, la relegion - thèmes récurrents chez McCarthy - m'ont ému, fasciné, hypnotisé à l'image de ses célèbres ouvrages "The Road", " Un enfant de Dieu" ou "No Country for Old Men" pour ne citer qu'eux.

Le "vice Caché" de Pynchon reste la première oeuvre littéraire de l'écrivain américain portée sur le grand écran. Jugée d'approche plus facile, Paul Thomas Anderson réussi l'impossible (du moins pour le blog) : dépassé le roman tout en respectant la folie, le chaos et l'intelligence du propos de l'écrivain/anonyme. Au livre, j'ai préféré le long-métrage du cinéaste !!!!

DANI OLIVIER (Photographe)

DANI OLIVIER (Photographe)

"INHERENT VICE" DE PAUL THOMAS ANDERSON

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

Si l'entreprise littéraire "verbeuse" de Thomas Pynchon a pu éprouver un nombre de lecteurs(ices), l'exécution cinématographique de Paul Thomas Anderson s'affranchit de ce babillage pour s'attacher en priorité à Doc Sportello, brillamment interprété par Joaquin Phoenix, en passe de devenir le MEILLEUR acteur contemporain ?!?! et se déleste (au passage) de quelques énergumènes chers à Pynchon. Joaquin Phoenix déclarera JE LE CITE "Si le scénario diffère ou allège l'intrigue ou les dialogues d'un certain nombres de choses, cela permet d'être nourri du récit originel, chargé d'un nombre de détails, notamment sur le personnage principal, qui ne figurent pas dans l'adaptation."

Et bien que Paul Thomas Anderson, de son propre aveu, livre une adaptation des plus fidèles, mettant en avant les thèmes principaux de l'ouvrage dont l'investigation d'un détective "embrumé" , branleur mais néanmoins charmant, la communauté hippie et ses rêves, les meurtres de Charles Manson, les magouilles financières, le trauma d'une guerre, l'aube d'une ère nouvelle, le cinéaste américain continue son incursion au coeur de la manipulation, du paranoïaque après "The Master" : ce dernier convoquait l'après-guerre où un gourou "Lancaster Dodd" dit le Maître, imposait un mode de vie sectaire au travers de sa propre quête personnelle "SON MOI", vivant en marge d'un (futur) monde ultra-capitaliste, et l'on retrouve cette fuite en avant dans "Inherent Vice" de protagonistes voulant échapper à cet effet de masse à venir. Peine perdue ! Une seule époque, deux temporalités.

Mais cette fois-ci, le gourou semble être Paul Thomas Anderson, et ACTEUR SOUS INFLUENCE, il y a : Joaquin devient le pantin/complice de l'intérêt de son réalisateur pour le contrôle : d'un retour en arrière, en juxtaposant ses personnages/prestations (Her, The Master, I'm Still Here) Doc - nouvelle figure - est en recherche (lui-aussi) d'une identité, naïvement incrédule face au monde qui l'entoure, cherchant inlassablement des réponses. Puis viendra la révélation, en toute fin.

A ceux et celles qui tentent (absolument) de comprendre les tenants et les aboutissants, je les invite à se laisser porter par la vague "hallucinogène"; il n'est pas nécessaire de vouloir (tout) assimiler, sauf la magistrale leçon de cinéma. De ce joyeux bordel, les références/hommages se mutiplient. La scène d'ouverture offre une image très hitchcockienne via une musique envoûtante - comme seul le grand maître du suspens aimait à utiliser - puis s'ensuivent des annotations à Howard Hawks et son "Grand Sommeil", "Le Faucon Maltais"... L'amour d'un cinéaste pour le cinéma (français) de la nouvelle vague dont les souffles de "L'année dernière à Marienbad" (Resnais) portent son exécution sur les gréements d'une mer californienne.

Le réalisateur américain multiplie des successions de plans, de scènes géniales et rend plus accessible cet espoir "utopique" couché sur papier Pynchonien. La voix off de Sortilège (personnage secondaire dans le roman, devenue narratrice dans le film : première infidélité) nous véhicule dans l'univers, cette fois-ci, enfanté par le réalisateur. Elle se joue (elle aussi) de Doc puis de NOUS via un temps erroné; le spectateur (perplexe) assiste à une scène de JOUR, cette dernière racontait par la "Belle" de NUIT (ou l'inverse, à revoir ???!!!) Manipulation il y a, une nouvelle fois ! Donc complexité, il y a. Tout comme Doc, sommes-nous dans une réalité ou tout simplement dans le délire d'un détective sous "fumette" aux prises - non pas avec l'oeuvre de Pynchon et encore que - mais bel et bien avec les manoeuvres d'un cinéaste ? Puis la dernière séquence soulève un question, deuxième entorse (et pas des moindres) au livre : si le film se clôture avec la scène où Doc et Sasha son ex-petite amie - "objet" de sa passion, d'un passé commun, du "je t'aime, moi non plus" - se retrouvent à bord de son véhicule, dans le roman, Doc demeure seul; accroché au volant, suivant les lueurs d'une autre voiture JE CITE " Que le brouillard se dissipe, et que, d'une manière ou d'une autre, il y ait cette fois-ci autre chose à la place". Enième manipulation de la part de PTA ??? Doc regarde les feux d'une voiture qui le suit via un décor de fond "appuyé", jette un dernier coup d'oeil à son rétro puis lance, en direction de la caméra "trompeuse" de son initiateur/PTA, un petit rictus au coin de la bouche "interrogateur" : Je suis bien dans un film et tout ceci n'est que pure illusion ??? !!! Smog, il y a !

Ce Vice Caché a un tel palier de lectures, de sous-lectures qu'il paraît nécessaire de le (re)visionner. Mon ressenti reste une des nombreuses relectures que l'on peut fantasmer. Suis-je dans l'erreur ? à vous de voir. Et j'aime à penser qu'au-delà de l'adaptation du polar de Pynchon, cette parenthèse "psychédélique" délivre le jeu d'un Joaquin Phoenix au diapason de son génie où un faiseur/initiateur d'histoires nous conte (à sa manière) la rencontre improuvable de l'Homme et du Monde !!!!

EXTRAIT

" Parfois dans la grisaille, la vue s'illuminait, ordinairement quand il fumait de l'herbe, comme si le bouton de contraste de la création avait été tripoté juste assez pour conférer à toutes choses un vague rayonnement, des poutours de lumière, et une promesse que la soirée allait d'une manière ou d'une autre virer à l'épopée."

PAUL THOMAS ANDERSON

PAUL THOMAS ANDERSON

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
DEVIANTART

DEVIANTART

"Les perroquets de sa chemise commençaient maintenant à s’agiter et à battre des ailes, à glousser, voire à parler, encore que ça venait peut-être de la fumette."

INHERENT VICE (THOMAS PYNCHON - Extrait "Le Vice caché")

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

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"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!

Publié le par Mina

"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!
"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!

Pour être honnête jusqu'à l'achat du livre "Psychanalyse des contes de fées", je ne connaissais pas son auteur Bruno Bettelheim mais étant très intéressée (à mon petit niveau) par la psychanalyse et tout ce qui en découle (l'exploration de son inconscient) puis ma fascination toute particulière pour les contes de fées et ce qu'ils renferment véritablement, je suis partie à la découverte de cet analyste décrié par certains de "psychanalyste autodidacte" : quelque peu tyrannique (maltraitance envers les patients) et aux idées rigoristes.

Bruno Bettelheim est né à Vienne en 1903 (le 28 août 1903). Issu d'une famille juive, il se dirige tout d'abord dans des études de lettres réussies; mais après des soucis familiaux dont des problèmes conjugaux et la mort de son père, le jeune homme - intéressé depuis toujours par les psychoses enfantines - se forme auprès des psychanalistes de l'Ecole de Vienne où il est lui-même analysé par un disciple direct de Sigmund Freud. C'est l'un des derniers juifs a obtenir un doctorat en philosophie à l'université de Vienne (où est conservée sa thèse) avant d'être arrêté par la Gestapo en 1938 (il a 35 ans) puis déporté à Dachau et ensuite à Buckenwald. Son emprisonnement dans ces camps de l'horreur l'aidera (si je peux m'exprimer de la sorte) à étudier le comportement humain face à des situations - innommables - extrêmes, ressenties par les déportés comme radicalement destructrices. Libéré en 1939, il émigre aux Etats-Unis et délivre une analyse de son expérience dans les camps de concentration. Grâce aux travaux d'Anna Freud ( "L'identification de l'agresseur"), de sa captivité transformée en terrain d'observation - pour ne pas sombrer - il écrit sur les phénomènes psychologiques, au sein des camps de détention, entre les prisonniers et leurs tortionnaires. Le général Einsenhower fera lire l'analyse de Bettelheim à tous ses officiers, cette dernière établissant un parallèle avec celles, qui selon lui, sont à l'origine de l'autisme. Cette étude sera complétée (plus tard) par la parution d'un livre "Le coeur conscient" : le comportement de masse et individuel dans les cas d'intense détresse.(nouvelle lecture en prévision)

Il enseigne, par la suite, dans un institut à l'université de Chicago qu'il réforme et qui devient une école se consacrant essentiellement aux enfants émotionnellement perturbés : des thérapies sont mises en place, traitant l'autisme et les désordres psychotiques. Se mettant dans le contexte d'une époque (1944) où l'autisme est considéré comme un simple cas de folie avec des lobotomisations, pour seul (faux) traitement. Bruno Bettelheim essaye d'imposer une autre vision de cette pathologie : il prend l'inverse de ce qu'il a vécu dans les camps de détention. Si un environnement extérieur nocif peut faire régresser des personnes vers l'autisme, en sens inverse dans un milieu stable dit "maternel" ces mêmes personnes peuvent évoluer et s'extérioriser. Grâce à la transmission de sa Méthode et les traitements qui en découlent, un nombre de parents désoeuvrés ont trouvé une écoute...un espoir.

De toutes ses expériences, Bruno Bettelheim publie de nombreux ouvrages dont les essentiels s'attachent aux troubles psychotiques et autistes. Face à la perte de sa femme, redoutant la dégradation de sa santé et ne trouvant plus aucun sens à son existence, le psychologue se donne la mort en 1990. Après sa disparition, son travail est remis en question dont sa personnalité : certains psychanalystes comme Kenneth Colby déclarera " un vrai salaud, un des pires individus que la psychanalyse aie jamais produit". En 1998, un frère d'un patient autiste, Richard Pollack dénonce les méthodes appliquées par le célèbre pédagogue, l'accusant d'être un manipulateur, mythomane et despotique, et sous couvert de puissants soutiens financiers et médiatiques, ses détracteurs sont réduits au silence. Son livre "Psychanalyse des rêves" est lui-aussi sujet à controverse : dénoncé par un anthropologiste Alan Dundes affirmant que l'ouvrage de Bettelheim n'est qu'un simple plagiat d'un autre livre écrit par Juliuis E. Heusher. Ce dernier, à contrario, estime qu'il n'est point question de plagiat. Alan Dundes reproche au psychologue de ne pas citer les auteurs de ses éventuels emprunts à leurs thèmes ou à leurs idées. (Wiki, Evène, Signes et Sens "L'apport de Bruno Bettelheim dans la psychanalyse")

Dans une tribune chez libération, Nina Sutton (journaliste) s'interpose contre l'acharnement de Monsieur Pollack. Devenue Biographe de Bruno Bettelheilm JE LA CITE (face aux maltraitances infligés par le célèbre psychologue) ...Cette longue enquête m'a fait aussi comprendre qu'une claque affligée au bon moment fait moins de ravage qu'une phrase fielleuse qui vous hante encore pendant 20 ans après, qu'un bon parent, c'est celui qui permet à son enfant de se construire quitte à se rendre antipathique. Bref, la fréquentation de cet homme dérangeant et pas politiquement correct m'a donné une leçon de vie....C'était un homme, avec toutes les faiblesses d'un être humain. Son génie, c'est justement d'avoir su utiliser son douloureux passé pour aider des enfants qui souffraient à choisir la vie. Faites-en autant !". De rajouter, chacun et chacune se fera son propre jugement ( Libération " Bettelheim : pourquoi cette haine ? Nina Sutton)

"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!

"Les parents ne doivent pas s'adonner à créer l'enfant qu'ils voudraient avoir mais, au contraire, l'aider à devenir ce qu'il est en puissance, à épanouir ses potentialités."

BRUNO BETTELHEIM (Pédagogue et Psychologue)

"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!

« Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts. »

BRUNO BETTELHEIM

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"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!

Saviez-vous que l'un des contes les plus célèbres "Cendrillon" avait fait l'objet de plusieurs versions dont les toutes premières datent de l'antiquité puis l'Asie ? retranscrite au IIIe siècle par Elien le sophiste (historien et orateur romain de langue grecque), mettant en scène une jeune grecque envoyée en Egypte comme esclave. Un jour, un aigle lui vole une de ses pantoufles alors qu'elle prend un bain. L'oiseau laisse tomber la pantoufle au pied du beau pharaon... le reste de l'histoire, tout le monde la connaît. Pour la version asiatique, tirée d'un recueil de contes chinois du IXème siècle, la trame (à quelques différences près) retrouve la même essence. En 2015, ces fables - pour un nombre de parents - semblent plus que démodées voire désuètes, de plus, trop cruelles. Cette violence ne plaît pas (je l'ai constaté aussi dans mon propre entourage), le climat malsain dérange certains(es), préférant narrer de gentillettes histoires. Et pourtant, la vision et le ressenti des bambins s'avèrent différents : Ce qui semble réel au regard d'un enfant ne retrouve pas la même résonance chez l'adulte. En découvrant le livre de Bruno Bettelheim, le thérapeute démontre que ces fables, du temps jadis, ont des bienfaits thérapeutiques sur le développement psychique de nos enfants. Loin de traumatiser le très jeune lecteur, les contes de fées répondent à ses angoisses, le rassurant et l'informant des épreuves à venir.

Les contes de fées m'ont toujours fasciné, l'un de mes préférés étant "Alice au Pays des Merveilles" et sa suite "De l'autre côté du miroir" (futur billet sur le blog; roman destiné à l'adulte au départ), et bien que les "Il était une fois" soient loin derrière moi, c'est avec délectation que je me suis plongée dans la "Psychanalyse des contes de fées" de Bruno Bettelheim : pas évidente aux premiers abords mais enrichissante à l'arrivée.

Divisé en deux parties "Utilité de l'imagination" et "Utilité de l'enchantement" - théorie et pratique - le psychologue délivre dans son introduction LA LUTTE pour donner un sens à la vie. De son regard JE LE CITE "Si nous voulons être conscients de notre existence au lieu de nous contenter de vivre au jour le jour, notre tâche la plus urgente et la plus difficile consiste à donner un sens à la Vie." Alors peu importe que vous ayez des enfants ou pas - nous l'avons tous(es) été - Bruno Bettelheim nous amène à réfléchir sur les significations des contes de fées en délivrant une analyse pertinente puis en décortiquant minutieusement les fables légendaires devenues universelles; ces dernières tentent à expliquer les interrogations et les maux INTERIEURS de l'enfance. Il vous faudra oublier, à "l'entrée" de votre lecture, vos souvenirs de l'âge tendre : la magie et l'enchantement n'étant pas le but recherché de cette observation, visant essentiellement la psychanalyse. Le pédagogue/psychologue convoque le Psyché infantile et sa construction d'où le passage (obligé) de la phase dite oedipienne. Le complexe d'Oedipe/complexe d'Electre (Carl Gustav Jung) demeure la FIGURE REFERENCE de l'exposé du pédagogue VIA les récits de Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle et la Bête. Parfait exemple du complexe d'Electre : attirance Fille/père louable, du moment où la jeune femme déplace son amour/désir paternel pour un autre représentant/partenaire masculin, le Prince Charmant... le Petit Chaperon Rouge dont cette phrase de Charles Dickens (apposé au titre du livre de Bettelheim) "Le Petit Chaperon rouge a été mon premier amour. Je sens que, si j'avais pu l'épouser, j'aurais connu le bonheur" : ce conte offre une double-figure de L'homme (le chasseur)/image paternel "rassurante", l'homme (le loup)/image séductrice.... Bruno Bettelheim évoque (aussi) les rapports rivalité/fraternelle chez les enfants, l'utilité de l'imaginaire, la peur du fantasme, du mensonge et livre des réponses précises, largement illustrées, argumentées.

Ce livre passionnant et instructif fait toujours objet de controverse. Pour ma part, cette psychanalyse des contes de fées - tablée essentiellement sur les fables de Perrault et des frères Grimm - délivre un MESSAGE à la symbolique très forte et riche de sens pour notre construction psychologique : la légende d'antan n'est pas (seulement) porteuse d'une vision enchanteresse telle que les parents désirent la narrer - elle ne l'est pas - mais prépare leurs enfants à surmonter les déceptions et difficultés. En fantasmant son INCONSCIENT, le conte de fée propose des ouvertures sur l'imaginaire de l'enfant , lui offrant les outils pour son FUTUR. Ce dernier doit être encouragé dans cette aventure littéraire enfantine où les chimères invoquent une force, une sécurité, un courage et non une faiblesse. le parent, acceptant cet état de fait, rassure sa progéniture et le conforte en légitimant, approuvant ses expérimentations personnelles et intérieures. Comme le souligne Bettelheim JE LE CITE "Les contes de fées ont pour caractéristique de poser des problèmes existentiels en termes brefs et précis. L'enfant peut ainsi affronter ces problèmes dans leur forme essentielle, alors qu'une intrigue plus élaborée lui compliquerait les choses. Le conte de fées simplifie toutes les situations.....Tous les personnages correspondant à un type; ils n'ont rien d'unique...Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des histoires modernes pour enfants, le mal, dans les contes de fées, est aussi répandu que la vertu...Les personnages des contes de fées ne sont pas ambivalents...chaque personnage est tout bon ou tout méchant." Le MAL n'est donc pas réprimé mais bien représenté. Le conte se révèle être un excellent guide à l'évolution psychologique de l'enfant, lui permettant d'acquérir LES CLEFS afin d'extérioriser ses frayeurs et le préparer - dans la phase/adolescence - à un monde beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Exemple à l'appui, les fables démarrent le plus souvent par la mort d'un parent : Bruno Bettelheim dénonce nos gentillettes "historiettes" modernes. De son point de vue, le traitement des soucis existentiels de l'humain qu'aborde le conte de fées (le deuil, la vieillesse, la cruauté...) JE LE CITE "...sous une forme symbolique...le conte convoque carrément l'enfant en présence de toutes difficultés fondamentales de l'homme". Le très jeune lecteur n'a nul besoin d'être protégé, bien au contraire, il faut l'amener - en toute sécurité - vers la maturité. Partant ce point de vue (auquel j'adhère), le conte de fée dissipe, évacue la peur VISCERALE que nous nous faisons de la mort, entre autre. Et n'oublions jamais que nos chères têtes blondes ont un besoin de cultiver leur imaginaire - à la fois violent et enchanteur - en mettant des mots sur CES peurs que NOUS, les adultes, nous nous efforçons (à tort) de leur cacher : le conte de fée, emplie de monstres, de sorcières, de belle-mères tyranniques, de gentils, de méchants... reste une ETAPE INDISPENSABLE, permettant au gamin de projeter ses propres conflits/terreurs intérieurs sur ses personnages/héros légendaires.

Les apparences sont souvent trompeuses ! ludiques et oniriques, les contes de fées renferment des propos perspicaces tout comme l'analyse de Bruno Bettelheim ! il suffit juste de savoir lire, entre les lignes, les multiples langages/lectures qu'ils contiennent : souvent riches de vérité !!!!

"Les contes de fées disent la vérité, non pas parce qu'ils prétendent que les dragons existent, mais parce qu'ils affirment que les dragons peuvent être vaincus."

G.K CHESTERTON (écrivain anglais)

LITHOGRAPHIES (BENJAMIN LACOMBE/ILLUSTRATEUR FRANCAIS - NICOLETTA CECCOLI/ILLUSTRATRICE ITALIENNE)
LITHOGRAPHIES (BENJAMIN LACOMBE/ILLUSTRATEUR FRANCAIS - NICOLETTA CECCOLI/ILLUSTRATRICE ITALIENNE)LITHOGRAPHIES (BENJAMIN LACOMBE/ILLUSTRATEUR FRANCAIS - NICOLETTA CECCOLI/ILLUSTRATRICE ITALIENNE)

LITHOGRAPHIES (BENJAMIN LACOMBE/ILLUSTRATEUR FRANCAIS - NICOLETTA CECCOLI/ILLUSTRATRICE ITALIENNE)

EXTRAITS/PSYCHANALYSE DES CONTES DE FEES

"Au début de l'histoire des frères Grimn, la mère de Blanche-Neige se pique le doigt, et trois gouttes de sang tombent sur la neige. Les problèmes que l'histoire se charge de résoudre sont bien posés : l'innocence sexuelle, la blancheur, fait contraste avec le désir sexuel, symbolisé par le sang rouge. Le conte prépare la petite fille à accepter ce qui, autrement, serait un événement bouleversant : le saignement sexuel, la menstruation et, plus tard, la rupture de l'hymen. En écoutant les permières phrases de "Blanche-Neige", l'enfant apprend qu'une petite quantité de sang est la condition première de la conception : ce n'est qu'après ce saignement que naît un enfant. Ici, donc, le saignement (sexuel) est étroitement relié à un "heureux événement"; le jeune auditoire apprend, sans explications superflues que, sans le saignement, aucun enfant, pas même lui, ne pourrait naître."

"Pour comprendre son vrai Moi, il faut se familiariser avec les mécanismes internes de l'esprit. Pour bien fonctionner, il faut intégrer les tendances contradictoires inhérentes à notre être. L'une des façons dont les contes de fées nous aident à voir et, ainsi, à mieux appréhender ce qui se passe en nous, consiste à isoler ces tendances et à les projeter dans des personnages différents.."

"Pour pouvoir régler les problèmes psychologiques de la croissance (c'est à dire surmonter les déceptions narcissiques, les dilemmes oedipiens, les rivalités fraternelles...affirmer sa personnalité, prendre conscience de sa propre valeur et de ses obligations morales), l'enfant a besoin de comprendre ce qui se passe dans son être conscient et, grâce à cela, de faire face également à ce qui se passe dans son inconscient. Il peut acquérir cette compréhension non pas en apprenant rationnellement la nature et le contenu de l'inconscient, mais en se familiarisant avec lui, en brodant des rêves éveillés, en élaborant et en ruminant des fantasmes issus de certains éléments du conte qui correspondent aux pressions de son inconscient...C'est ici que l'on voit la valeur inégalée du conte de fées : il ouvre de nouvelles dimensions à l'imagination de l'enfant que celui-ci serait incapable de découvrir seul. Et, ce qui est encore plus important, la forme et la structure du conte de fées lui offrent des images qu'il peut incorporer à ses rêves éveillés et qui l'aident à mieux orienter sa vie."

"Le conte de fées, tout en divertissant l'enfant, l'éclaire sur lui-même et favorise le développement de sa personnalité. Il a tant de signification à des niveaux différents et enrichit tellement la vie de l'enfant qu'aucun autre livre ne peut l'égaler...Le plaisir et l'enchantement que nous éprouvons quand nous nous laissons aller à réagir à un conte de fées viennent non pas de la portée psychologique du conte mais de ses qualités littéraires. Les contes sont en eux-mêmes des oeuvres d'art. S'ils n'en étaient pas, ils n'auraient pas un tel impact psychologique sur l'enfant."

"LES CONTES DE FEES : LE CA, LE MOI ET LE SURMOI" !!!!

"Je progresserai d'autant mieux que vous m'autorisez à régresser."

BRUNO BETTELHEIM

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"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

Publié le par 007bond/Mina

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!
"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

"Gone Girl" marque le retour du cinéaste David Fincher dans un genre qu'il affectionne : le Thriller, avec un grand "T" en majuscule ! Adaptation réussie des "Apparences" de Gillian Flynn, le réalisateur exécute un tour de maître. Sous le vernis doré d'un mariage idyllique se niche une délicieuse mygale psychopathe répondant au doux nom d'Amy ! Aussi troublant qu'inquiétant, Fincher (avec la participation, au scénar, de la célèbre auteure Flynn) nous livre un "ballet" paranoïaque où les apparences et les faux semblants d'un couple modèle américain, ainsi que notre société actuelle via les médias, sont minutieusement disséqués au scalpel. Les relations maritales n'ont jamais été aussi bien mise à nu. Au menu Finchien : trahisons, mensonges, manipulations, dominations, meurtre... pour le plus grand plaisir du cinéphile (et du lecteur). Mais à la différence de certains thrillers du genre, chez le Gone Girl du directeur américain (tout comme l'oeuvre littéraire de Gillian Flynn), personne n'est ni tout blanc, ni tout noir; si Amy se révèle être le "serpent" diabolique, sa chère moitié Nick demeure le fantoche complice de cette farce conjugale.

Dans sa version Blu Ray : seul bonus - Commentaire audio de David Fincher.

"Gone Girl" reste l'un de nos coups de coeur 2014 : A découvrir (ou revisionner) en urgence !!!!

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!
"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

EXTRAIT "LES APPARENCES" DE GILLIAN FLYNN

"Oui, je suis finalement à la hauteur d'Amy. L'autre matin, je me suis réveillé à côté d'elle, et j'ai étudié l'arrière de son crâne. J'ai essayé de deviner ses pensées. Pour une fois, je n'ai pas eu l'impression d'être en train de regarder le soleil en face. Je suis en train de m'élever au même niveau de folie que ma femme. Parce que je sens parfaitement qu'elle est de nouveau en train de me transformer; j'ai été un garçon maladroit, puis un homme, bon et mauvais. Maintenant, enfin, je suis le héros. Celui qu'il faut encourager dans l'histoire sans fin de la guerre qu'est notre mariage. Je peux vivre avec cette histoire. Bordel ! à ce stade, je ne peux pas imaginer mon histoire sans Amy. Mon éternelle adversaire.

Notre histoire est celle d'un interminable pic de terreur."

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

"Un baiser peut signifier tant de choses, ou rien du tout. Leur variété, dans la forme comme dans la signification, m’a toujours étonnée. Un baiser peut être une façon de dire bonjour ou au revoir; un acte de dévotion, d'amour ou.. de trahison."

ADELE PARKS (Ecrivaine Anglaise)

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

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"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

Publié le par Mina

"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

J'ai découvert l'écrivain italien Donato Carrisi avec son premier thriller littéraire "Le Chuchoteur". Aussi talentueux que certains grands auteurs américains adeptes du genre, Carrisi - né en 1973 - a débuté sa carrière comme Juriste spécialisé en criminologie (et sciences du comportement). Le futur écrivain se fait remarquer en délivrant une thèse sur Luigi Chiatti, tueur en série italien : surnommé le Monstre de Foligno, Chiatti est arrêté en 1993 pour le meurtre d'un garçon de 13 ans et avoue aussi l'assassinat d'une petite fille de 4 ans. Il purge, actuellement, une peine de 30 ans. L'auteur italien s'inspirera du mode opératoire du "monstre" pour écrire "Le Chuchoteur" en 2010. Ce dernier - paru en 2011 - connaîtra un vif succès, accompagné de belles récompenses littéraires. Depuis Donato Carrisi continue son voyage stylistique au coeur du bien et du mal. Si son deuxième ouvrage "Le Tribunal des Ames" m'a un peu moins emballé (trop d'intrigues à la clef), l'écrivain italien reste un très bon maître du polar qui oeuvre aussi dans l'écriture de scénario. Il ne me reste plus qu'à me plonger dans ses deux derniers ouvrages sortis en 2013 et 2014 : "L'écorchée" et "La femme aux fleurs de papiers" !!!!

"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

Depuis qu'ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d'agents ont l'impression d'être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d'un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d'appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d'enlèvement. Dans le huis-clos d'un appartement converti en QG, Gavita et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.....

"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

Si vous avez aimé "Le Silence des Agneaux" de Thomas Harris, vous ne pourrez qu'apprécier l'univers du "Chuchoteur", à une différence près : Le livre de Donato Carrisi révèle son excellence dans la deuxième partie du récit, la première étant une mise en place sans surprises mais tout de même nécessaire au bon fonctionnement de la future mécanique littéraire brillamment pensé par l'écrivain italien. De par son passé de juriste, expert en criminologie, Carrisi déroule avec minutie les us et coutumes d'un sérial Killer très très particulier !

Il est souvent le cas dans ce genre d'écrits de découvrir une intrigue à plusieurs tiroirs; "Le Chuchoteur" ne déroge pas à la règle : cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Puis un bras supplémentaire. De ce constat morbide, embarqué dans un roman (fouillé) imbriquant des enquêtes les unes dans les autres, il va être très difficile pour le lecteur de dénicher le criminel; ce dernier étant un tueur atypique, un tueur "subliminale", le Chuchoteur. Je ne connaissais pas cette "race" de sérial killer mais ce Chuchoteur manipule, murmure, souffle aux autres les actes assassins : cet escamoteur choisira méthodiquement ceux qui passeront à l'acte pour lui; d'où la difficulté de l'impliquer dans ces meurtres !

Maniant avec habilité les techniques de profilage, Donato Carrisi - très documenté - dresse le portrait d'un assassin intelligent et insaisissable. Au travers d'une plume précise, l'auteur italien multiplie les rebondissements, brouille les pistes; installe une tension puis un suspens grandissant. Bien que troublant et dérangeant, l'écriture fluide de Carrisi ne tombe jamais dans la facilité et la débauche d'effets; la subtilité étant le maître mot de son redoutable polar. Totalement sous l'emprise de ce Chuchoteur - transformer en véritable petite enquêtrice - j'ai eu beaucoup de mal à lâcher sans savoir le fin mot de cette sombre histoire. De ces meurtriers multiples, de ces corps et ces esprits torturés "Le Chuchoteur" se résume en une phrase " Tout le monde a quelque chose à cacher, n'importe lequel d'entre nous......" : Le cauchemar ne fait que commencer !!!!

"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

EXTRAIT

"Ce fut comme entrer dans une autre dimension. Ces quelques mètres carrés où la lumière du soleil était altérée par celle, artificielle et froide, des lampes halogènes, constituaient un autre univers, avec des règles et des lois physiques totalement différentes de celles de notre monde. Aux trois dimensions, la hauteur, la largeur et la profondeur, s'en ajoutait une quatrième : le vide. Tous les criminologues savent que c'est justement dans les "vides" d'une scène de crime que se trouvent les réponses. En remplissant ces espaces avec la présence de la victime et du bourreau, on reconstruit un crime, on donne un sens à la violence, on éclaire l'inconnu. On dilate le temps, en essayant de l'étirer vers l'arrière, dans une tension qui dure toujours trop peu et qui ne se répétera plus jamais. C'est pour cela que la première impression sur une scène de crime est toujours la plus importante."

"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

"Quand on tue les enfants, Dieu se tait, et le diable murmure."

CITATION DONATO CARRISI (Le Chuchoteur)

"L'ANTICHAMBRE DE L'ENFER" !!!!

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" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!

Publié le par Mina

" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!

Avant la sortie du très attendu "Gone Girl" de David Fincher, retour sur l'écrivaine Gillian Flynn et son machiavélique roman !

Gyllian Flynn est une romancière, scénariste américaine (né en 1971) qui, bien que désirant devenir reporter d'affaires criminelles, finit par travailler comme critique littéraire pendant plus de dix ans. Elle entame sa véritable carrière d'auteure en 2006 avec un premier thriller "Sur ma peau", mais c'est son troisième roman "Les apparences" (Gone Girl) qui lui vaut la reconnaissance internationale. Bien que le livre rencontrera un vif succès, certains critiques tacleront la romancière de "misogyne"; la raison : des descriptions peu aimables envers les femmes; à laquelle, Flynn rétorquera mettre "une toute, toute petite vision féministe", estimant que les femmes peuvent être aussi bonnes que méchantes, voire très égoïstes; et sa superbe démonstration, ainsi que sa redoutable réponse se retrouvent dans ces perfides "Les Apparences". Qui a dit : la femme le sexe faible ????

" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!
" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!

Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils quittent Manhattan pour s'installer dans le Missouri. Un jour, Amy disparaît et leur maison est saccagée. L'enquête prend une tournure inattendue : des petits secrets et des trahisons font de Nick le suspect idéal. Alors qu'il tente, lui-aussi, de retrouver Amy, il découvre que sa moitié dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres beaucoup plus inquiétantes.

Je m'en tiendrai à une courte critique (pour ne pas trop en dévoiler) mais Gillian Flynn, en fine manipulatrice, réussit brillamment à faire voler en éclats les relations Hommes/femmes. Adieu le joli romantisme à la Barbara Cartland et bienvenue dans l'univers paranoïaque, cruel mais tout de même plaisant de Amy et Nick. Alors, oui, les apparences sont souvent très trompeuses, et au petit jeu du chat et de la souris, Gillian Flynn s'amuse - non sans une certaine délectation - avec nos petits nerfs, se permettant le luxe de bien nous endormir pour mieux nous berner (tout comme les personnages). Piégez dans sa lecture addictive et son phrasé résolument crue puis narquois, l'écrivaine nous dissèque, au scalpel, les relations conjugales modernes avec assurance. A coup de rebondissements, de coups de théâtre mémorables, son oeuvre littéraire (à la réjouissante fin immorale, mais je n'en dirai pas plus) offre au lecteur(trice) la vision de personnages méchamment barrés, calculateurs, menteurs.

Angoissant mais tout de même jouissif, Gillian Flynn délivre un roman - plus qu'un thriller - psychologique atypique : une étude des moeurs cinglante (un portrait au vitriol du couple), déroutante où l'on ne sait plus démêler le vrai du faux; au badinage du mensonge et de la vérité, le lecteur(trice) en perd son latin (je l'ai perdu souvent, avec un réel plaisir); puis, peu importe le coupable, c'est plutôt le pourquoi, le comment qui prédomine, et au travers de son récit, il faut surtout se fiez à personne. Après avoir lu la diabolique mécanique de Gillian Flynn, vous ne regarderez plus jamais du même oeil votre conjoint(te) !!!!

" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!

"Une nuit je me suis réveillé, et, sachant qu'elle dormait, j'ai fait glisser la bretelle de son dos nu et j'ai posé la joue et la main contre son épaule nue. Je n'ai pas pu me rendormir, tant je me dégoûtais. Je me suis levé et me suis masturbé dans la douche, en pensant à Amy, au regard lubrique qu'elle me jetait autrefois, ses yeux de lune sous ses lourdes paupières qui me prenaient tout entier, qui me donnaient l'impression d'être vu. Quand j'ai eu fini, je me suis assis dans la baignoire et j'ai contemplé la bonde à travers les gouttes d'eau. Mon pénis gisait, pathétique, le long de ma cuisse gauche, tel un animal échoué sur le rivage. Assis au fond de la baignoire humilié, j'ai essayé de retenir mes larmes."

LES APPARENCES (GONE GIRL) Gillian Flynn

" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!

"Gone Girl" (Les Apparences) sortira sur nos écrans ce mercredi 8 octobre et en intelligente escamoteuse qu'est Gillian Flynn (puisque c'est elle qui se retrouve aux manettes du scénario et a choisi David Fincher pour la réalisation), la romancière a pris le parti pris de changer la fin de son célèbre roman : pas folle la guêpe !!!!

" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!

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" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

Publié le par Mina

BRAM STOKER
BRAM STOKER

BRAM STOKER

Oscar Wilde a déclaré : "PEUT-ETRE LE PLUS BEAU ROMAN DE TOUS LES TEMPS".

BRAM STOKER

Abraham Stoker (Bram Stoker) est né à dublin en 1847, troisième d'une famille de sept enfants. Petit à la santé fragile (jusqu'à l'âge de 13 ans) il écoute avec passion les récits que lui conte sa maman : des légendes irlandaises qui le marqueront à tout jamais. En 1863, il obtient un diplôme en sciences et mathématiques. En parallèle avec son métier de fonctionnaire et grâce à une longue correspondance avec un écrivain américain, il publie un premier article (en 1871) dans la rubrique théâtrale du Dublin Mail. Grâce à ses nouvelles fréquentations (le gratin londonien) son premier livre "La coupe de Cristal" paraît dans la revue London Society. Dès lors, il mutliplie les ouvrages, la plupart ciblés sur le genre "fantastique".

SON OEUVRE MAJEURE - DRACULA

Il faudra dix longues années à Stoker pour délivrer Dracula. Méticuleux, perfectionniste, il plonge ses recherches sur le Vlad Tepes, prince roumain qui lui inspirera le fameux comte Dracula. Sans jamais être allé en Transylvanie, l'écrivain se documentera dans les plus grandes bibliothèques pour être au plus juste avec son récit. Il faudra attendre sa mort (en 1912) pour que l'ouvrage connaissait un succès retentissant. Son livre fait désormais partie des oeuvres littéraires néogothiques, en référence "Docteur Jekyll and mister Hyde", "Le portrait de Dorian Gray"....

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!
" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

Je ne pense pas qu'il soit vraiment nécessaire de faire le résumé d'une des histoires les plus célèbres : la légende de Dracula. C'est le long-métrage de Francis Ford Coppola qui déclencha en moi, l'envie de découvrir l'oeuvre littéraire de Bram Stocker. Au travers de la correspondance personnelle des personnages principaux, l'on suit pas à pas la traque du "seigneur des ténèbres". Si certains(es) ont pu être dérangé par cette forme de narration, le style épistolaire, pour ma part, elle nous permet d'en approfondir leurs états d'esprits et d'être au plus près avec eux. En plus des missives, l'on retrouve des enregistrements du docteur Seward, les notes dactylographiques de Mina. Grand perfectionniste, Stoker s'attache, donc, à tous ces détails, autant dans les personnalités que dans les réflexions de ses protagonistes : leur crainte, leur questionnement, leur combat; si le roman est mené de main de maître de bout en bout, la première partie (la meilleure) le voyage dans les Carpates est magnifique; on ressent toute l'angoisse de Jonathan Harker, clerc de notaire, impuissant et prisonnier du comte Dracula. Baigné dans une atmosphère étrange, mystérieuse, le roman de l'écrivain irlandais se pare d'une beauté envoûtante; bien qu'inquiété par le sort du jeune homme, l'on ne peut que succomber, non sans peur, au charisme de son hôte, accueillant, un brin excentrique, bienveillant; judicieusement présenté, à travers la plume de stoker, comme un être raffiné mais qui derrière cette apparente amabilité se cache bel et bien l'horreur et l'infâme. Quittant, par la suite, la Roumanie pour Londres, ce n'est pas la quête de retrouver son amour perdu qui anime le célèbre comte (présente dans l'oeuvre cinématographique de Coppola) mais bien le besoin de répandre ses pouvoirs maléfiques. Tout aussi fascinant que terrifiant, le non-vivant n'épargne personne et Stoker, joue, à nouveau, la carte du mystère, ne dévoile à aucun moment la véritable personnalité du nosferatu (peut présent mais dont l'ombre plane sans cesse) on l'a devine qu'à travers les descriptions qu'en font les personnages. Seul, le professeur Van Helsing, véritable adversaire (captivé par le prince des Carpates) saura le confronter. Mais au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que le célèbre vampire n'était pas le personnage principal mais bel et bien Mina, douce et innocente créature, irrésistiblement attirée par le "MAL", mettant en danger son profond amour pour Jonathan Harker mais volontaire, et prêtre à combattre, avec ses acolytes, le prince des ténèbres.

Le talent de Bram Stoker est indéniable, son écriture fluide, maîtrisée puis largement influencée par ces longues années, bercées par les histoires fantastiques qui ont peuplé l'imaginaire de sa petite enfance, seul reproche a formulé ; ayant d'abord vu le long-métrage de Coppola - plutôt fidèle au roman - il y manque cette part de poésie, d'érotisme, de sensualité, difficilement acceptable au XIXe Siècle, mais que Stoker face à cette époque hautement puritaine (et qu'il dépeint avec beaucoup de précision) se joue de ces interdits avec nombre de sous-entendus. Et qu'on se le dise, le célèbre vampire ne revêt à aucun moment la magnificence et le romantisme d'un Gary Oldman, bien au contraire, il est à son opposé : froid, calculateur, sans une once de sentiment.

Bram Stoker a fait de son oeuvre littéraire, la génèse de Dracula. En ne divulguant à aucun moment le passé du Comte, et ce qui a bien pu le transformer en ce monstre sanguinaire, cela confère une angoisse supplémentaire, au rappel du vrai Vlad Tepes dit l'EMPALEUR dont il s'est librement inspiré; l'éternelle lutte du bien et du mal mettent en évidence, avec toute son étrangeté, un prince des ténèbres tour à tour être effroyable et victime de sa propre prison d'une non-vie. Sombre, mystique, lugubre, amateurs (ices) du genre, s'il y a bien un SEUL livre qui donne ces véritables lettres de noblesses au plus emblématique des vampires, c'est le DRACULA de Bram Stoker, pour le reste, tout n'est que pure fantaisie !!!!

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

"Toute abstraction est si dure à accepter que notre premier réflexe est de la refuser, d'autant plus si elle s'inscrit à contre-courant de ce que nous avons toujours pensé."

DRACULA (Bram Stoker)

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

Vald III Basarab, surnormmé l'Empaleur (Tepes en roumain) serait né (on trouve plusieurs dates) entre 1430/31 ou 36. En 1442, en Transylvanie, il est enlevé avec son jeune frère et retenu en otage par le sultan Mourad II. Cette captivité chez les turcs (dont il aurait apparemment peu souffert) a joué un rôle quant à sa future destinée : sa montée au pouvoir. Malgré son enfermement, et grâce à son statut d'aristocrate, il en retire des avantages, profitant de certains privilèges : celui d'étudier, de correspondre, de disposer de serviteurs. l'on soupçonne que c'est à cette époque, qu'il assiste aux premiers empalements.

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!
" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

Profitant de l'absence de celui qui l'avait fait enlevé Vladislav, puis la chute de Constantinople aux mains des turcs, changeant la donne, les chrétiens partent au combat, Vlad Tepes, en grand renfort d'une armée, part pour défendre le sud de la Transylvanie. Il écrase et tue Vladislav puis règne pendant plus de six ans, éliminant sans pitié tous les "gêneurs" qui pourraient le déstabiliser. Il envoûte par son charisme le petit peuple et établit un régime de terreur auprès des nobles : tous le redoutent et le craignent. Il dirige, aussi, une vengeance, en mémoire de son père Vlad Dracull assassiné, qui avait conclu de son vivant la paix avec l'empire Ottoman. La légende veut que lors d'une nouvelle guerre, il l'empale les meurtriers de sa famille, quelques chefs de grande renommée. Mais ne s'attaque jamais au peuple, la plupart des paysans. Partant de là, Le prince crée une nouvelle noblesse avec les pauvres gens et fait construire une forteresse en Transylvanie. En début 1462, se sentant fort, du haut de son règne, il déclenche la colère du fils du roi Moussad (qu'il l'a fait enlevé enfant) en refusant de lui payer un tribut. Le nouveau Sultan décide de l'envahir. Vlad Tepes se résout à quitter sa province, en brûlant ses propres villages et empoisonnant toutes les sources sur les routes. A l'arrivée du Sultan, l'horreur l'attend; nombre de soldats turcs sont morts empoisonnés, sur des centaines de pals, l'on retrouve les corps d'officiers, la scène de cruauté fut surnommée : LA FORET DES PALS. A la tête de l'armée turque, le roi Moussad II convainc le frère de Vlad Tepes de l'assassiner. La légende, une fois de plus, voudra que la femme du légendaire prince se précipitera dans le vide, pour pouvoir s'échapper (la fameuse scène d'introduction dans le film de Francis Ford Coppola). Quant à Tepes, il réussit à s'échapper par un passage secret menant à la forêt.

Vlad III Basarab connut une fin tragique : il meurt au combat en 1476 à Bucarest. Son corps est retrouvé décapité et sa tête envoyée au Sultan qui la pique au pieu comme preuve de sa mort. Quant à sa tombe, à mille lieux de toutes les légendes y compris le fameux roman "Dracula", elle ne revêt en rien l'aspect d'un cercueil renfermé dans une crypte gothique mais un tombeau situé au monastère de Snagov, sur une île proche de la capitale roumaine (WIKI...)

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!
" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

Le Dracula de Francis Ford Coppola (réalisé en 1992) est certainement l'adaptation la plus fidèle de l'oeuvre littéraire de Bram Stoker. Si le "Nosferatu" de Murnau demeure l'un des plus beaux long-métrages (avec celui de Werner Herzog "Nosferatu Fantôme de la nuit" avec Klaus Kinski et Isabelle Adjani) eux-aussi inspirés du légendaire roman, Coppola en a livré une vision beaucoup plus gothique où les traits de Gary Oldman, superbe prince des ténèbres - en totale immersion avec son personnage. Pour la petite histoire : les actrices Winona Ryder et Sadie Frost furent effrayées par la forte implication du comédien britannique, grand frère spirituel d'un autre comédien (adepte de la fameuse méthode) anglais Christian Bale - hanteront à jamais la cinéphile que je suis, et s'il ne devait rester qu'un seul film, ce serait celui-là. Le cinéaste a offert à la grande rêveuse que je suis (et amoureuse du légendaire mythe d'où mon pseudonyme) l'impossible : de ce rêve noir, il transcende le genre et parvient à développer tout un lyrisme, un érotisme, absents dans les précédentes adaptations. Son flamboyant Dracula se pare d'un univers fascinant : la magie des couleurs, des costumes , des décors, le génie visuel : tout frôle la perfection; désireux de n'employer que des effets spéciaux d'un autre temps, des effets mécaniques - très éloignés du numérique - pour coller au plus près avec l'époque du récit, le grand cinéaste capte avec brio l'essence même du roman originel. Et rend un hommage supplémentaire à l'oeuvre de Murnau (citée plus haut) puis au cinéma des frères Lumières, en choisissant des scènes de trains (dans le passage où Mina fait découvrir au comte les prémices de l'art cinématographe) : en rappel de l'un de leurs premiers films "L'arrivée d'un train en gare de la Ciotat" - réalisé par Louis Lumière en 1895 - Et à la question : si je préfère le livre ou le film ? Je ne saurais( au final ) véritablement pas y répondre; Aussi passionnants, je conseille fortement les deux; mais à l'instar de Bram Stoker, Francis Ford Coppola y rajoute son grain de folie, livre un film personnel, souligné d'une audace baroque, romantique, mettant en exergue une sensualité fiévreuse baignée de l'ivresse (et de la sublime chanson d'Annie Lennox "Love song for a Vampire") sanguinaire d'un être solitaire, fou d'amour; à l'éternelle recherche de sa chère et tendre promise Elisabeta/Mina : un chef-d'oeuvre intemporel !!!!

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!
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FRANCIS FORD COPPOLA
FRANCIS FORD COPPOLAFRANCIS FORD COPPOLA
FRANCIS FORD COPPOLAFRANCIS FORD COPPOLA

FRANCIS FORD COPPOLA

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!
" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!

"Entrez ici de votre plein gré et laissez-y un peu de la joie que vous y apportez."

DRACULA - extrait - (Gary Oldman)

"J'ai traversé des océans d'éternité pour vous trouver."

DRACULA - extrait - (Gary Oldman)

"Alors, je vous offrirai la vie éternelle, l'amour au-delà du temps, le pouvoir des tempêtes et des bêtes de cette terre. Joignez-vous à moi, soyez ma tendre épouse."

DRACULA - extrait- (Gary Oldman)

DEVIANTART : DRACULA DE FRANCIS FORD COPPOLA

" BIENVENUE DANS LES CARPATES" !!!!
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"LA MESSE DES MORTS ATHEE" !!!!

Publié le par Mina

"LA MESSE DES MORTS ATHEE" !!!!

Michel Onfray, docteur en philosophie, est né en 1959 d'un père ouvrier agricole et d'une mère femme de ménage. Son athéisme viendra d'une douloureuse expérience jugée brutale (dans son enfance) faite au sein d'un pensionnat catholique. Professeur de 1983 à 2002, il démissionnera de l'Education Nationale - excédé par l'enseignement de la philosophie telle qu'elle est proposée - pour créer sa propre université populaire de Caen où il enseigne une contre-histoire de la philosophie. Onfray veut, avant tout, réconcilier l'homme et son corps, lui qui envisage la philosophie comme un art de vivre, permettant à l'homme de se dégager de ses illusions. Lecteur de Freud, il prône une philosophie liée à la psychanalyse et se définit comme un "freudo-marxiste". Grand admirateur de Nietzsche, l'homme est surtout connu pour sa révolte contre le dogmatisme religieux, lui qui soutient, dans son fameux traité d'athéologie que le christianisme est indéfendable.

"Je ne méprise pas les croyants, je ne les trouve ni ridicules ni pitoyables, mais je désespère qu'ils préfèrent les fictions apaisantes des enfants aux certitudes cruelles des adultes".

'Traité d'athéologie" MICHEL ONFRAY

Le Requiem est une forme indissociable de la liturgie religieuse chrétienne. Michel Onfray a conservé la structure de cet exercice musical pour proposer cette messe des morts athée, qui retrouve le sens du cosmos et place la mort dans le grand cycle naturel de la transformation et non de la disparition.

Le Requiem est une forme indissociable de la liturgie religieuse chrétienne. Michel Onfray a conservé la structure de cet exercice musical pour proposer cette messe des morts athée, qui retrouve le sens du cosmos et place la mort dans le grand cycle naturel de la transformation et non de la disparition.

Néophyte en matiére de philosophie (malgré quelques souvenirs scolaires) mais passionnée de psychanalyse, j'ai découvert l'entreprise de Michel Onfray en 2010, au travers de son essai "Le Crépuscule d'une Idole" - L'Affabulation Freudienne -; ce simple livre sur Sigmund Freud ayant déclenché un véritale tollé ! N'en déplaise à ses nombreux détracteurs, j'ai beaucoup apprécié sa vision (il y a des vérités qui fâchent)) sur l'inattaquable fondateur de la psychanalyse. Séduite par le style (certains pointant du doigt sa "vulgarisation" de la philosophie; pour ma part, je l'en remercie), je me suis, aussi, prise d'affection pour le personnage médiatique - rebelle dans l'âme - ses coups de gueule, ses prises d'opinions, sa lucidité et son indéniable talent ( tout comme un autre écrivain, philosophe, Alain Finkeilkraut que je considère). Mais au-delà du penseur, se cache un poête. "Un requiem athée" est un sublime et bouleversant petit recueil qu'offre Onfray en hommage à sa compagne, décédée en 2013. De cette messe pour les morts, point de paradis, point d'enfer, juste une lumière, une quiétude, un néant, un tout. Nul besoin de croire en une force spirituelle; pour Michel Onfray, reste l'immense tristesse, le chagrin, la colère; et puis, comme il le compose si bien "...Avec ta mort naissent les Larmes de ceux qui restent...". A l'image des prières et chants chrétiens que l'on retrouve dans les Saintes Ecritures, le philosophe, tout en sobriété, témoigne, qu'au final, nés de la poussière, nous redevenons poussière. Un touchant ouvrage qui interpelle la croyante "contrariée" que je suis; qui n'a cesse de se poser l'éternelle question ( d'où mon intérêt pour le philosophe) : et si la bible n'était qu'un joli conte pour enfants !!!!

"LA MESSE DES MORTS ATHEE" !!!!

"Devenu plus que rien
Le néant du tombeau sera néantisé lui aussi
Rien sera devenu tout".

Un requiem athée MICHEL ONFRAY

"LA MESSE DES MORTS ATHEE" !!!!

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"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!

Publié le par Mina

"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!

Auteur controversé, né en 1964, Bret Easton Ellis écrit son premier roman assez jeune "Moins que Zéro" (Less than Zero) mais c'est surtout en 1990 qu'il va devenir célèbre avec "Américan Psycho" , bien que les ligues féministes essayent d'empêcher la sortie du sulfureux ouvrage (l'auteur recevra, même, des menaces de mort). Trois ans plus tard "Zombies" un recueil  de nouvelles sur le Los Angeles des années 80 est boudé par la critique. Après 5 ans "Glamorama" paraît en 2005, le livre - excellent - se place, rapidement, au sommet de la liste des best-sellers. Adulé par certains, détesté par d'autres, l'oeuvre de Ellis est adaptée plusieurs fois à l'écran, dont "Américan Psycho" en 2000 : il demeure une figure majeure de la provocation et de la transgression dans l'univers de la littérature américaine.

"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!

Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump. Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d'une ambition sans scrupules. Comme ses amis, il rythme ses soirées-cocktails de pauses cocaïne. A la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais, il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu...

"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!

Si Bret Easton Ellis, en accouchant d'Américan Psycho, a suscité bien des polémiques (certaines librairies ont même refusé de distribuer le livre à sa parution), il reste - pour ma part - un des meilleurs écrivains contemporains américains. Découvert en 2000 - tout comme le long-métrage - "Américan Psycho" est l'un de mes BEST; lu plusieurs fois, ce thriller psychologique happe dès les 1éres lignes, réveille le côté voyeur qui sommeille en chacun de nous. De sa plume acerbe ou devrai-je dire, de son "scalpel" incisif, Ellis découpe les tranches d'une vie d'un yuppie complexé, sans concession, ni retenue. Le sadisme, la perversité dont fait preuve son anti-héros a le mérite d'aborder "la noirceur" de l'âme humaine" comme peu d'écrivains ont osé l'explorer ; quoi de mieux pour exister : délivrer les pires actes ! Je peux tout-à-fait comprendre - personnes sensibles s'abstenir - que l'on soit choqué, voire déstabilisé par le contenu politiquement incorrect, mais la puissance du récit "atypique" réside dans sa vision clairvoyante et sa vérité dérangeante sur un capitalisme mercantile ! Fort de ces détails matériels, d'une crudité omniprésente, d'une pornographie assumée, la parano et la schizophrénie d'Américan Psycho atteignent leur paroxisme : pour mieux souligner la pauvreté existentielle de ce Golden Boy trouvant  une forme d'éxutoire dans la douleur qu'il va infliger à ses congénères. Distillant, injectant un humour noir, se délectant des facéties "infâmes" de son Bateman - pur produit matérialiste et consumériste; vide de tout sens moral, de tout sentiment -  Bret Easton Ellis se pose en réel critique : "Américan Pshycho" où la terrifiante analyse, totalement barge, d'une Amérique déshumanisée !!!!

 

INTERVIEW - EXTRAIT - (BRET EASTON ELLIS) : "J'ai lu beaucoup de commentaires négatifs sur "Américan Psycho". Certains ont accusé le livre d'avoir été conçu dans le but de choquer les lecteurs. Si tel était le cas, je n'aurais pas passé 3 ou 4 ans de ma vie à travailler dessus et j'aurais accumulé les descriptions morbides. Dans ce livre, j'ai écrit sur mon existence. Je me suis glissé dans la peau de Patrick Bateman, un jeune homme vivant à New-York, perdu dans les méandres de la culture yuppie, qui empêche les gens de grandir et qui peuvent vous faire détester la société et vous-même si vous n'avez pas ce dont vous croyez avoir besoin." 

"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!
"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!

"Américan Psycho" a été réalisé par Mary Harron. Sortie en salle le 7 juin 2000.

CHRISTIAN BALE/PATRICK BATEMAN

CHRISTIAN BALE/PATRICK BATEMAN

"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!
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007bond, ayant ultérieurement posté sa critique, pour ma part et bien que Christian Bale excelle en Patrick Bateman, il reste le seul véritable intérêt de cette "classique" facture (en "travailleur" acharné, je soupçonne le comédien gallois d'être le seul à avoir véritablement compris l'essence même du livre) ! Visant un public plus large, Harron insuffle une vision beaucoup trop édulcorée, passant sous silence certains actes meurtiers, omettant les pensées ultra-violentes du jeune homme. Pour délivrer avec justesse la quintessence du roman, la réalisatrice aurait dû en souligner toute la subversivité ! Plus qu'une simple "plongée" psychologique "Américan Psycho" l'ouvrage se vit comme une expérience intérieure  - dans les méandres d'un esprit dément - certes éprouvante mais une puissante expérience, impossible à rentranscrire sur un écran noir !!!!

"Rien ne parvenait à m'apaiser. Très vite, tout me paraissait ennuyeux... Il n'y avait pas en moi une seule émotion précise, identifiable, si ce n'est la cupidité et, peut-être un dégoût absolu d'un être humain - la chair, le sang, la peau, les cheveux -, mais ma dépersonnalisation était si profonde, avait été menée si loin, que ma capacité normale à ressentir de la compassion avait été annihilée, lentement, consciemment effacée. Je n'étais qu'une imitation, la grossière contrefaçon d'un être humain..."

Patrick Bateman

"Mon allégresse macabre a fait place à l'amertume, et je pleure sur moi-même, sans parvenir à trouver la moindre consolation dans tout cela, je pleure, je sanglote "je veux juste être aimé", maudissant la terre et tout ce qu'on m'a enseigné : les principes, les différences, les choix, la morale, le compromis, le savoir, l'unité, la prière - tout cela était erroné, tout cela était vain. Tout cela se résumait à : adapte-toi ou crève..."

PATRICK BATEMAN

"...Il existe une idée de Patrick Bateman, une espèce d'abstraction, mais il n'existe pas de moi réel, juste une entité, une chose illusoire et, bien que je puisse dissimuler mon regard glacé, mon regard fixe, bien que vous puissiez me serrez la main et sentir une chair qui étreint la vôtre, et peut-être même considérer que nous avons des styles de vie comparable, JE NE SUIS TOUT SIMPLEMENT PAS LA..."

PATRICK BATEMAN

"LE PATRICK BATEMAN DE BRET EASTON ELLIS"!!!!

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