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critique

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

Publié le par 007bond/Mina

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

L'aquarelliste, qu'est Hayao Miyazaki, a souhaité - tout le long de son parcours - interpréter, imaginer, fantasmer une PEINTURE "onirique" filmique différente. De sa dernière réalisation "Le Vent se lève", il referme la fructueuse parenthèse d'un cinéma d'animation d'exception où le brassage des thèmes liés à l'enfance, la guerre, la nature ou la destruction de l'environnement par la main de l'homme ont rendu ses oeuvres aussi accessibles aux enfants qu'aux adultes. A la difficulté de rester pacifiste, les protagonistes de sa riche filmographie ont souvent été des jeune filles fortes/fières mais aussi indépendantes, et où les "vilains" épousent une certaine ambiguïté.

Né en 1941 à Tokyo, son enfance est marquée par les désastres de la Guerre, un Japon ravagé. il s'en inspirera pour en faire l'essence de sa "création". D'un père, directeur d'une entreprise en aéronautique, Miyazaki vouera une passion pour les avions en général et le VOL mais aussi un grand amour pour sa mère (femme belle et intelligente) souffrant de tuberculose vertébrale. Fuyant la guerre entre 1944 et 1945, la famille Miyazaki déménage souvent et se réinstalle dans la capitale. Pendant sa dernière année de lycée, le jeune Hayao découvre le premier film d'animation japonais. Il avouera avoir pleuré toute la nuit et être tombé amoureux de l'héroïne principale. Véritable révélation, il se penche sur ses talents de dessinateur, dessinant des croquis d'avions mais ayant dû mal à reproduire des personnes. En 1962, il entreprend des études d'économie et rédige une thèse sur l'industrie japonaise, rejoignant la même année un club de recherches à Gakushuin sur la littérature enfantine.

Hayao Miyazaki débute sa carrière au studio Toei où il rencontre deux "figures" importantes du cinéma d'animation. Il rejoint, par la suite, une entreprise concurrente mais après quelques projets télévisuels, le cinéaste retourne à la BD. Il élabore "Nausicaä La vallée du Vent" qu'il porte ensuite sur l'écran. Le succès sera au rendez-vous, lui permettant de créer son propre studio GHIBLI. S'ensuivront les chef-d'oeuvres dont "Le Voyage à Chihiro" qui obtiendra l'Ours d'Or au Festival de Berlin en 2002. En 2014, il annonce son départ en retraite, délivrant une dernière fois, un "trésor" d'animation "Le Vent se Lève".

Dans la lignée des artistes traumatisés par la Guerre, la machinerie (obsédé par la bombe atomique), bien que très jeune à cette période, Miyazaki la vivra, la ressentira à travers sa mère et son entourage. Si les engins volants lui rappellent son passé, ses autres influences viendront de la littérature, entre autre, occidentale à l'image d'écrivains comme Lewis Carroll mais aussi Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince) ou Jean Giraud (Moebius), ainsi que l'animation américaine, les studios Disney - il révélera, plus tard, avoir voulu réaliser "Le Roi Lion" où les protagonistes seraient des animaux asiatiques comme le Panda -

En dénonçant l'absurdité/L'inutilité de la violence et la bêtise humaine, en montrant qu'il n'y a (au final) ni BON, ni MECHANT, Hayao Miayzaki dépasse les clichés/codes du "Héros face au Mal" et fait de lui un FEMINISTE que certains jugeront JE LES CITE "En tant que féministe, il est convaincu que les sociétés valorisant les femmes réussissent mieux". Sages et nobles paroles dont les femmes ( en réponse à l'amour d'une mère) occupent une place MAJEURE.

EXTRAIT DU MEMOIRE DE BOND SUR "LE VENT SE LEVE"

"Marche doucement parce que tu marches sur mes rêves" : Jiro, le jeune ingénieur, foulant le sol enneigé, remarquant une carcasse d'avion enseveli . Sans s'arrêter, il continue sa route puis un train fait son entrée. Vrombrissement et "cri" de la machinerie, une lumière rouge vive transparaît derrière les nuages. Jiro regarde cette tâche dans le ciel. La lumière laisse place à un avion en feu en train de s'écraser. Impassible, il assiste à cette scène de destruction. Les morceaux tombant du ciel, une aile avec un drapeau japonais s'écrase près du train. Ce dernier fait, une nouvelle fois, vibrer sa cloche de la vapeur et Jiro se dirige vers lui...D'une intelligence - vecteur de morts et de malheurs - des avions de Jiro, de la maladie (la tuberculose) qui emportera Nahoko (La belle aimée), réside deux êtres, essayant malgré tout de vivre, par le fait même de vivre, et de redécouvrir la nature où le lien avec "Les corbeaux" (film/hommage au peintre Vincent Van Gogh) du cinéaste Kurosawa existe, représenté par le pastelliste Miyazaki. De ce monde onirique, "Les Corbeaux", dévoré par le débordement des cadres de Van Gogh, il n'y a qu'un pas à franchir dans celui de Miyazaki : Fuite sans fin jusqu'à l'arrivée des "Corbeaux" où Comme Jiro, c'est par le train (et l'avion) que la pensée semble pouvoir s'exprimer dans sa plus grande liberté, et aspirer à l'apprivoiser comme point d'ancrage ou de départ dans ce temps AUTRE. L'acte de peindre pour Hayao Miyasaki (comme pour Kurosawa) reste une "dévoration" équivalente à l'automatisme du rêve....Comme si ces gros plans sur la locomotive et son jet de vapeur fumant figuraient à leur tour "un second rêve".

Vous allez beaucoup nous manquer Monsieur Miyazaki !!!!

(Evène, Wiki, Extraits le Times, Bellour "Corps au cinéma" sur Dreams).

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

"Ce qui m'intéresse le plus, c'est l'influence qu'ont mes films sur le public proche de moi."

HAYAO MIYAZAKI

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!
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"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

"Je crois que les âmes des enfants sont les héritières d'une mémoire historique visuelle venues des générations précédentes."

HAYAO MIYAZAKI

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

"Le vent se lève" a été réalisé par Hayao Miyazaki. Sortie en salle le 22 janvier 2014.

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!
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"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!
"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

Dernier bijou du cinéaste japonais Hayao Miyasaki, "Le Vent se lève" invite le spectateur à embrasser la "toile" cinéphilique qui a empli son oeuvre, et sa vision des personnages de cinéma.

Au travers du parcours de Jiro Horikoshi/ingénieur pour l'aviation japonaise, Miyasaki convoque l'intelligence d'un jeune homme - dans l'impossibilité de devenir aviateur (en raison de problème de vue) créant des modèles d'aéroplanes - mais aussi un certain Japon. Film anti-patriotique pour un nombre de nippons, mise à l'honneur d'un concepteur d'engins meurtriers, responsable indirect de la mort de milliers de personnes pendant la Seconde Guerre Mondiale, ancré entre les grands bouleversements historiques des années 20 (séisme de Kanto, la grande dépression, la propagation de la tuberculose), l'oeuvre filmique retrace la vie de ce jeune homme au gré des vents houleux emportés par l'Histoire. De ce doux rêveur, voulant s'isoler d'un univers sombre SEULE une âme féminine , prénommée Nahoko, trouvera grâce à ses yeux, au-delà de sa passion dévorante pour l'aéronautique car L'AVION demeure l'extension "symbolique" du corps/psyché de Jiro. L'objet d'acier s'humanise (tout du long), devenant une autre expression "ondoyante" et "envolée" du mythe d'Icare : introspection faite dans le MOI du "héros" pour montrer sa vision unique du monde. le cinéaste utilise cet élément volant pour créer dans l'univers mental de Jiro, une puissance de contrôle et de mémoire : le jeune homme ne rêve pas, il vit en tant que spectateur/acteur, l'approche d'un état fantastique lui étant impossible car Miyasaki ne cherche plus à l'utiliser, voulant cristalliser les maux en les révélant. De ce fait, son personnage avance, n'oublie rien et vit chaque ressenti/nivellement de sa pensée. Ses rêves/prédictions/songes divinatoires s'analysent telle une allégorie s'opposant à la psychanalyse qui traite les songes comme étant une fulgurance du passé, et non d'un avenir possible. Miyazaki dessine, ainsi, l'ironie de la vie d'un être désirant vivre de ses rêves aux dépens des autres, et fait perdurer une représentation sensible d'un objet "mobile" comme métamorphose du MOI de Jiro : Vivant dans un contexte socio-historique lourd où le JE existe dans un souci "machinique" de productibilité , et perd son AURA de simple être vivant, le jeune homme est plongé dans un genre de cinéma qu'est le Shomingeki. Evoquer ce Théâtre populaire pour Miyasaki, c'est introduire dans "Le Vent se Lève" l'ombre du cinéaste Yasujiro Ozu. Référence obligatoire, fondée sur la présence de véhicules dont Ozu savait manier le SYMBOLISME dans l'inconscient de ses personnages pour les "installer" dans un cinéma du quotidien, en regard avec l'un de ses plus illustres long-métrages " Voyage à Tokyo". De ce Voyage, une machine de fer LE TRAIN possède une dimension de vieillesse, ironisé par la parole des protagonistes LES PARENTS AGES, évoquant le brassage des grandes distances en peu de temps, ajoutant à la sensation de séparation qu'ils vivent avec leur enfant plongé dans la modernité. Miyazaki récupère ces moments de "pérambulations" pour illustrer son propos. LE TRAIN autre composant mécanique - omniprésent - dernière escale du cinéaste japonais, n'opposant pas seulement une dualité technique ou prédiction de l'avenir industriel du Japon mais renfermant aussi une personnification.

La locomotive incarne la rencontre de Jiro avec Nahoko, jeune femme après qui il court comme un autre idéal de réussite. Il tombe amoureux dans ce "coucou" où une rafale de vent "souffle" son chapeau, rattrapé in-extremis par sa BELLE. Ils partagent dès lors ces mêmes mots "Le vent se lève, il faut tenter de vivre", citation du poème de Paul Valéry. (Re) contextualisé dans le rêve, l'aviation devient le désir égoïste de Jiro, lui permettant de vivre malgré le danger de mort que symbolise l'ingénierie. Le train, quant à lui, interprète la passion amoureuse là où elle est née, détournant le héros de son avancée solitaire. Partagé entre amour et passion, le jeune homme devient le COEUR de l'exécution de Miyazaki. Inspiré par la vie personnelle du cinéaste, son héros est à la fois l'ingénieur Jiro Horikochi (concepteur du célèbre chasseur-bombardier "Zéro" dont la désignation officielle reste le Mitsubishi A5M) et Tatshuo Hori, auteur japonais ayant écrit une autobiographie "Le vent se lève" MODELE de la relation entre Jiro et Nahoko. Personnalité double, le JE est multiple, et n'est pas dans la contradiction mais dans l'addition de deux êtres, deux vies qui prendront, chacune, le temps de coextister au coeur du souffle qui se lève.

VENT soulevant des avions, VENT envolant le chapeau de Jiro pour être récupérer par Hahoko, VENT existant dans les vers de Valéry, VENT balayant le parasol de Nahoko, VENT entraînant la mort de Nahoko, VENT assassinant un Japon, VENT faisant de Miyasaki, le cinéaste aux arlequins "aériens", digne créateur du studio GHIBLI : VENT chaud/violent du Sahara.

Avec "Le vent se lève", Hayao Miyazaki ne souhaite plus delivrer un genre de REVE mais révéler un cinéma "conscient" en permanence pour lier, au drame, toutes les motivations prégnantes dans les chimères de sa filmographie : Jiro a beau courir après ses rêves, le temps passe, la mort est inévitable, il faut continuer. L'exécution se clôt sur une note triste mais se veut optimiste à l'image de la plus belle scène - jeu de miroir déformé - où le sauvetage du chapeau de Jiro par Nahoko s'inverse par celui du parasol par Jiro, tous deux liés au vent, cherchant, au travers d'un cadre bucolique/tendre, retrouver l'essence du "Cimetière Marin" de Valéry, et faisant de cette ultime oeuvre filmique LE CHEF D'OEUVRE désenchanté, mélancolique et poétique d'un naturaliste, trouvant refuge et bonheur dans sa création...tout comme son héros !!!!

Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs ! (Cimetière Marin - Paul Valéry)

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!
"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!
"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

"Je veux créer quelque chose de réaliste, quelque chose de fantastique, de parfois caricatural, mais qui soit au final un magnifique film."

HAYAO MIYAZAKI (Le Vent se Lève)

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

"Il y a une part de folie dans ce désir ardent de quelque chose de beau."

HAYAO MIYAZAKI

"On meurt tous un jour, qu'on soit mendiant ou empereur.

HAYAO MIYAZAKI

"LE JAPON IMAGINAIRE IMAGINE DE HAYAO MIYAZAKI" !!!!

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"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!

Publié le par Mina

"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!

"Three times" a été réalisé par hou Hsiao-Hsien. Sortie en salle le 16 novembre 2005.

SHU QI/MAY/LA COURTISANE/JING

SHU QI/MAY/LA COURTISANE/JING

CHANG CHEN/CHEN/M.CHANG/ZHEN

CHANG CHEN/CHEN/M.CHANG/ZHEN

Trois époques, trois histoires, 1911, 1966, 2005, incarnées par le même couple. Ce conte sentimental évoque ainsi la triple réincarnation d'un amour ...

"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
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"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
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Le cinéma asiatique reste l'un des plus beaux cinéma au monde, et le cinéaste taiwanais Hou Hsiao-Hsein cristallise, en trois époques, la beauté de la passion amoureuse et ses complexités : "acmé" d'une suavité du "Meilleur de nos années" (titre chinois).

TROIS SAISONS

Kaohsiung (1966) le temps des amours.

Chen, amateur de billard rencontre la séduisante May mais le jeune homme doit partir faire son service militaire.

Dadaocheng (1911) Le temps de la liberté.

Une courtisane tombe amoureuse d'un révolutionnaire qui la néglige, préférant se consacrer à ses activités politiques.

Tapei (2005) Le temps de la jeunesse.

Jing, jeune chanteuse épileptique, vit une aventure avec une femme. Micky. Zheng, employé dans une boutique de photos trompe Blue/sa petite amie avec Jing.

Comment narrer la plus vieille histoire du monde, un homme tombe amoureux d'une femme, en la conjuguant de manière différente sur trois temporalités d'un unique duo de comédiens ? Hou Hsiao-Shein convoque les sentiments amoureux, son propre passé. En 2005, le cinéaste déclarait JE LE CITE " Nos vies sont pleines de fragments de souvenirs. Nous ne pouvons pas les nommer, ni les classer, et ils n'ont pas une grande importance. Ils demeurent cependant inscrits, dans notre mémoire, inaltérables. Par exemple, j'avais l'habitude de jouer au billard quand j'étais jeune, et je conserve un souvenir de la chanson "Smoke Get in Your Eyes", qui passait en boucle dans la salle de billard. M'approchant aujourd'hui de la soixantaine, j'ai vécu avec ces souvenirs pendant si longtemps qu'ils semblaient désormais faire partie de moi. Dés lors, peut-être que le seul moyen de m'acquitter de ma dette envers eux, est de les filmer."

De ses impressions, le réalisateur les combine à l'évocation de son pays (tension entre la Chine et Taiwan). La première rencontre - 1966 - emplie de retenue où les gestes du jeune couple traduisent les émois émotionnels, comme l'on pouvait les respirer dans les années 60. Touchant, pudique, les mains s'effleurent; le calme se fait MAITRE malgré la séparation, l'attente de May, l'espoir de Chen. Le regard du cinéaste se pare d'une nostalgie - thématique chère au cinéaste. Le deuxième volet - 1911 - in extenso muet, digne d'une éclatante estampe asiatique, est délicatement ponctué de parenthèses musicales. La dilection que porte la courtisane à son jacobin n'a que peu d'intérêt pour ce dernier, la politique (véritable concubine) devenant une entrave à leur relation impossible voire funeste. La troisième période - 2005 - où l'urbanisme bruyant/glacial se frotte, s'affronte à un idéal espéré mais désolé d'une jeunesse perdue, nous renvoyant à nos maux personnels. En rupture avec le temps, les êtres courent, consomment tout y compris le sexe de manière éphémère. L'embellie, la sérénité de l'ouverture de cette ode mélancolique se teintent d'un pessimisme noir/gris. Les lendemains semblent aléatoires, le monde moderne - selon Hsiao-Shein - ébranle les coeurs d'un couple qui ne peuvent plus battre à l'unisson.

Il faut savoir capturer de son TEMPS - superlatif majeur - pour goûter à l'excellence douceur/lenteur chinoise, essence même d'un cinéma précieux, s'exalter pour un rêve éveillé. De ces tableaux, la deuxième période - ultime instant de grâce - délivre la magnificence d'une époque surannée, élégante tel un bel écrin pour un sublime bijoux. Lorsque l'amour souhaite chuchoter, vocaliser, se souvenir, souffrir et s'éclipser, elle évolue avec les époques/moeurs/Histoire dans l'histoire mais demeure cette chimère, cette impossibilité de connaître, d'embrasser l'être désiré(e) !!!!

"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
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HOU HSIAO-HSEIN

HOU HSIAO-HSEIN

"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!
"AIMER 1 FOIS, 2 FOIS, 3 FOIS, A L'INFINI" !!!!

" Le meilleur de notre temps" (Three Times) n’intègre pas nécessairement la notion de souvenirs merveilleux. Ce qui est évocateur du sentiment de "meilleur" dans ce que l’on vit, c’est justement parce que ce temps est révolu : il est perdu à jamais, et ne reviendra jamais."

HOU HSIAO-HSEIN

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"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!

Publié le par Mina

"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!

"Lost River" a été réalisé par Ryan Gosling. Sortie en salle le 8 avril 2015.

IAN DE CAESTECKER/BONES

IAN DE CAESTECKER/BONES

CHRISTINA HENDRICKS/BILLY

CHRISTINA HENDRICKS/BILLY

SAOIRSE RONAN/RAT

SAOIRSE RONAN/RAT

BEN MENDELSOHN/DAVE

BEN MENDELSOHN/DAVE

MATT SMITH (IV)/BULLY

MATT SMITH (IV)/BULLY

EVA MENDES/CAT

EVA MENDES/CAT

REDA KATEB/LE CHAUFFEUR DE TAXI

REDA KATEB/LE CHAUFFEUR DE TAXI

BARBARA STEELE/LA GRAND-MERE

BARBARA STEELE/LA GRAND-MERE

Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu’au bout pour que leur famille s’en sorte.

"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!
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Le blog attendait beaucoup d'une première réalisation de celui dont un nombre de cinéphiles ne cessent (à tort) de critiquer son jeu d'acteur quasi-mutique depuis "Drive" , le bien-nommé Ryan Gosling. Si certaines Stars, comme Angelina Jolie, s'attachent - au regard de leurs premières exécutions - à des adaptations de romans , Biopic voire remake plus qu'académiques et en rien innovateurs - dernier en date Bradley cooper pour "Une Star est née", à venir - Gosling fait partie de ces saltimbanques (le beau gosse est aussi chanteur, musicien, compositeur) a posséder une véritable veine artistique "imaginaire". Son "Lost River " se révèle une belle surprise, un OVNI à la fois désenchanté, poétique, mystique à l'image de son cinéaste fantaisiste.

Tel un conte chimérique teinté d'une noirceur mélancolique, l'histoire de cette mère/Hendricks et de son fils voulant survivre, envers et contre tout, dans une ville en perdition, permet au grand cinéaste, à en devenir, de développer une imagerie esthétique frôlant la perfection. Soucieux du moindre détail, sa fable se pare d'un visuel psychédélique où lumières et éclats plongent le spectateur dans une "inusitée" filmique que peu pourront comprendre, ni même ressentir.

Entre visions cauchemardesques et rêveries, ce conte urbain - dont on saisit rapidement les tenants et les aboutissants - demeure un objet cinématographique où sa narration se situe ailleurs. S'inscrivant dans un surréalisme romantique - le jeune Bones et sa petite amie Rat vont devoir briser une malédiction - "Lost River" trouve son essence dans une mise en scène "léchée", convoque une city crépusculaire, touchée par la crise économique où symboles, métaphysique, sensorialité nous renvoient à l'univers Refnien. Et si l'acteur/réalisateur rend un bel hommage à celui qui l'a inspiré (de son propre aveu) Nicolas Winding Refn, il serait beaucoup trop simpliste de n'y voir qu'un sublime copié/collé. "Lost River", sous influence, reste une oeuvre personnelle. Gosling réussit à nous balader dans ses souvenirs d'enfance, ses blessures, ses rêves où cartésiens et esprits analytiques n'y sont pas invités. Il faut juste se laisser porter par sa musique/mécanique envoûtante, parée pour certaines séquences d'un dédale d'images glauques voire gores se confrontant à une atmosphère post-apocalyptique voluptueuse. De par sa douce folie, chaque "scène", emplie d'une musicalité troublante, rattachée à un sentiment, une émotion, peut être fantasmée comme seul "moment", se détachant de celui à venir. Bizarrerie souhaitée, désirée, Gosling donne vie à un songe éveillé diaboliquement séduisant, effrayant et sensitif.

L'année 2015 demeure une année classique où peu d'oeuvres ont trouvé écho à mon âme rêveuse "dark". Malgré quelques faiblesses, "Lost River" risque de devenir mon gros coup de coeur. De son petit théâtre fantasmagorique, peuplé de freaks VIA des personnages touchants (brillant casting), Gosling a déclaré JE LE CITE "Je suis allé visiter Détroit et j'ai découvert un endroit, bien que désespéré, extraordinaire. Observer une maison détruite où seul un escalier déstructuré demeurait en place, m'a permis d'imaginer ce qu'il pouvait y avoir au-delà des marches". Et c'est là où la magie Goslienne déroule son atypie, sa "beauté" désincarnée.

"Lost River" trouve son écho en lui-même. Epousant tous les traits du songe sombre, hanté par des immeubles vides, d'usines en ruines face à une étrange cité engloutie au fond d'un lac, l'oeuvre demeure la désillusion du rêve américain et de destins brisés où la maestria onirique d'un cinéaste tente (tout de même) d'y percevoir un espoir; flirtant à la lisière du fantastique, ravivant - au passage - SES (NOS) utopies d'enfance. L'élève Gosling n'a pas encore dépassé le Maître danois Nicolas Winding Refn mais il osé, et peut être très fière de son petit bijoux "loufoque", rare, d'autant plus précieux !!!!

"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!
RYAN GOSLING

RYAN GOSLING

"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!
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"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!
"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!
"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!

"C'est un film sur le regard de deux adolescents qui croient qu'ils sont dans un conte de fée, qui ont besoin pour grandir de cette idée romantique, qu'il y a de l'espoir."

RYAN GOSLING

"LA RIVIERE DESENCHANTEE DE GOSLING" !!!!

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"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

Publié le par Mina

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

"Inherent Vice" a été réalisé par Paul Thomas Anderson. Sortie en salle le 4 mars 2015.

JOAQUIN PHOENIX/LARRY "DOC" SPORTELLO

JOAQUIN PHOENIX/LARRY "DOC" SPORTELLO

JOSH BROLIN/LT CHRISTIAN F. "BIGFOOT" BJORNSEN

JOSH BROLIN/LT CHRISTIAN F. "BIGFOOT" BJORNSEN

KATHERINE WATERSON/SHASTA FAY HEPWORTH

KATHERINE WATERSON/SHASTA FAY HEPWORTH

JOANNA NEWSOM/SORTILEGE

JOANNA NEWSOM/SORTILEGE

OWEN WILSON/COY HARLINGEN

OWEN WILSON/COY HARLINGEN

BENICIO DEL TORO/SAUNCHO SMILAX ESQ

BENICIO DEL TORO/SAUNCHO SMILAX ESQ

REESE WITHERSPOON/PENNY KIMBALL

REESE WITHERSPOON/PENNY KIMBALL

HONG CHAU/JADE

HONG CHAU/JADE

MARTIN SHORT/DR RUDY BLATNOYD

MARTIN SHORT/DR RUDY BLATNOYD

L'ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu'elle est tombée amoureuse d'un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l'épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n'est pas si simple…
C'est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme "trip" ou "démentiel", "amour" est l'un de ces mots galvaudés à force d'être utilisés – sauf que celui-là n'attire que les ennuis.

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
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"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

"La croyance dans les bananes psychédéliques perdurait cependant, allègrement relayé par la presse underground qui se fendait d'articles érudits, diagramme à l'appui, comparant les molécules de la banane à celles du LSD, citant d'hypothétiques extraits de revues professionnelles indonésiennes sur des secteurs autochtones et ainsi de suite...." Si aux lecteurs (ices) du livre de Thomas Pynchon une mise en garde semble plus que nécessaire pour mettre (moi aussi) immergée dans son décryptage sous acide...du moins j'ai tenté !!! du bouquin au film il n'y a qu'une caméra voire un "Vice (talent) caché" : celui du manipulateur Paul Thomas Anderson !

LE VICE CACHE (INHERENT VICE) DE THOMAS PYNCHON JR

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

Thomas Ruggles Pynchon jr, né en 1937, - aux états-unis - est un écrivain américain connu avant tout pour son amour de l'absurde/érudition. De ce curieux mélange, il en ressort pour certains grands critiques littéraires, la patte "unique" d'un grand auteur.

Après l'arrêt de ses études d'ingénieurs, Thomas Pynchon se lance (en 57) dans des études de lettres faisant un court passage de deux ans dans l'U.S Navy. Il publie ( les années 50) quelques nouvelles et s'attache à l'écriture de 8 romans ( les années 60), faisant de lui : l'un des écrivains contemporains les plus commentés. De son refus de toute apparition publique et "photographique", Pynchon nourrit les rumeurs jusqu'au point où nombres de personnes s'interrogent sur sa réelle existence. On le surnomme "l'écrivain anonyme" !

Grand érudit et passionné entre autre des mathématiques, la littérature, la musique, la religion, la chimie, le cinéma... ses livres sont généralement difficiles d'accès; jugés pour certains de ses écrits comme "LArc en ciel de la gravité" : illisible, obscène et surécrit. En 1997, peu après l'apparition de son ouvrage "Mason et Dixon", il est traqué et filmé par CNN. Agacé par cette intrusion dans sa vie privée, il accorde une interview en échange d'une non-diffusion de photographies. Une critique dans le New-York Times Book Review le décrira comme une reclus vivant à Mexico. Il fera tout de même deux apparitions dans les années 2000 dans la célèbre série/culte "Les Simpsons" un sac en papier sur la tête. C'est la toute première fois que le monde entendra sa voix !!

Au-delà de son intérêt pour les sciences ou des thèmes tels que le racisme, l'impérialisme, la religion, Pynchon affectionne la dit "Basse culture" pour l'apposé à la "Haute culture" : son intérêt pour les comics, les dessins animés, la télévision, les mythes urbains, le cinéma et le folk art (art naïf) font de lui une des FIGURES MAJEURES du Post-modernisme (définition même d'effacement de hiérarchie entre culture élitaire et culture populaire : dans la littérature postmoderne, l'auteur pose un regard ludique dans la quête du monde chaotique. Le post roman révèle (pour la plupart des écrivains postmodernes une parodie de cette recherche) le besoin pour le dit auteur de privilégier le hasard à la technique et utilise ( au travers de son exécution littéraire) la métafiction pour saper le contrôle "univoque"; en plus clair : le contrôle d'une voix uniqu.

Se jouant des dictats propres à la célébrité, le phénomène PYNCHON soulève toujours des interrogations, de la fascination, de l'étrangeté pour l'oeuvre complexe de l'écrivain INVISIBLE !!!! (Wiki, Evène, New York Times - extraits -, Le cafard invisible, Télérama)

"Je crois que le mot reclus est un mot de code utilisé par les journalistes et qui signifie - qui n'aime pas parler aux reporters."

THOMAS PYNCHON Jr

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

En me plongeant dans la lecture du roman de Thomas Pynchon - l'écrivain "fantôme" - je m'attendais à une lecture complexe et bien que tous les chemins - sous "émanations de Hash" qu'emprunte sa plume "déliée" - tentent à nous perdre, l'intrigue principale est somme toute d'une simplicité relative, du moins dans les grandes lignes. De prime abord, l'auteur américain délivre - sur papier - un roman foisonnant, fort coloré, bavard, trop bavard où se côtoient des personnages déjantés. De cette première incursion dans l'univers de l'atypique écrivain, et pour peu que l'on affectionne les situations rocambolesques, on peut se délecter de son "imposant" regard érudit, encore faut-il avoir de sacrés références dans la culture américaine ! c'est là où la lectrice que je suis, a eu bcp de mal à s'y retrouver; faisant sans cesse des allers-retours pour essayer d'assimiler et d'analyser la mécanique "littéraire" psychédélique "pynchoniennne" !

Pynchon situe son récit à l'aube des années 70 où l'on suit un détective privé Doc Sportello - amateur de super/trips sous acide - enquêtant sur l'étrange disparition d'un millardaire/homme d'affaire, aidé pour l'occasion du flic "Bigfoot" (archétype du policier rigoriste) mais au final, peu importe la trame générale - la bien-nommée enquête - que ce soit Pynchon ou le lecteur (ice) comme le soulignerait mon cher co-blogueur Bond "on s'en bat le steak" ! cette dernière sert juste de prétexte à la vision voire la pré-vision d'un écrivain mettant en exergue une Amérique qui fleure bon la défonce à tout va, les chimères du beatnik rêvant de créer une philosophie basée sur la liberté de L'HOMME ET LA NATURE où le CAPITAL n'a plus lieu d'être face à une Amérique rongée par la guerre du Vietnam, le racisme... où se profile les disciples de la sainte religion "capitaliste" : nouveau système ultra-libéral, consumériste, "CONFORMISTE" achevé par internet CANCER de notre société moderne qui sous couvert d'une soi-disant ouverture vers L'AUTRE, l'isole et tente toujours et encore à l'abêtiser pour mieux le manipuler. JE CITE PYNCHON "Les sixties psychédéliques, cette petite parenthèse de lumière, risquaient de se clore après tout, et tout serait perdu, rappelé à l'obscurité" et c'est bien là que se trouve L'AME de "inherent Vice" : Ce vent de liberté - cet épisode d'insouciance - se meurt doucement, pour laisser "place" à des temps plus sombres. Au final, qui du Beatnik/Doc ou du cop/Bigfoot (meilleurs ennemis) restent le plus surpris, réalisant qu'ils sont du même côté de la barrière !

Bien que j'ai pu apprécier le "sel" de ce Vice caché, à savoir : l'humour méchamment décalé, l'absurdité des situations/dialogues, la galerie de doux/dingues dont Doc (personnage attachant), le constat quelque peu amer d'un monde "révolu" à l'aube d'un AUTRE, je me suis perdue dans les multiples digressions "péché mignon de Thomas Pynchon" . Non pas que ce genre d'exercice me rebute, bien au contraire mais à petite dose. Son livre en regorge à pagaille et "désunion" il y a ! La lecture devient, au fil des pages, ardue, méritant une attention de chaque instant. Peut-être n'ai-je tout simplement pas les "bonnes clefs" ou je n'appartiens pas au public "exigeant" (comme l'ont déclaré des critiques littéraires)) pour m'immerger totalement dans le "verbe" frénétique/tragique/délirant d'un génie. A lui, j'ai une nette préférence pour l'écrivain américain Cormac McCarthy ( figure - lui aussi - emblématique du postmodernisme) dont le style épuré, dépouillé de tous artifices où la solitude, la désolation, la violence radicale, la folie et la barbarie de l'homme, la relegion - thèmes récurrents chez McCarthy - m'ont ému, fasciné, hypnotisé à l'image de ses célèbres ouvrages "The Road", " Un enfant de Dieu" ou "No Country for Old Men" pour ne citer qu'eux.

Le "vice Caché" de Pynchon reste la première oeuvre littéraire de l'écrivain américain portée sur le grand écran. Jugée d'approche plus facile, Paul Thomas Anderson réussi l'impossible (du moins pour le blog) : dépassé le roman tout en respectant la folie, le chaos et l'intelligence du propos de l'écrivain/anonyme. Au livre, j'ai préféré le long-métrage du cinéaste !!!!

DANI OLIVIER (Photographe)

DANI OLIVIER (Photographe)

"INHERENT VICE" DE PAUL THOMAS ANDERSON

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

Si l'entreprise littéraire "verbeuse" de Thomas Pynchon a pu éprouver un nombre de lecteurs(ices), l'exécution cinématographique de Paul Thomas Anderson s'affranchit de ce babillage pour s'attacher en priorité à Doc Sportello, brillamment interprété par Joaquin Phoenix, en passe de devenir le MEILLEUR acteur contemporain ?!?! et se déleste (au passage) de quelques énergumènes chers à Pynchon. Joaquin Phoenix déclarera JE LE CITE "Si le scénario diffère ou allège l'intrigue ou les dialogues d'un certain nombres de choses, cela permet d'être nourri du récit originel, chargé d'un nombre de détails, notamment sur le personnage principal, qui ne figurent pas dans l'adaptation."

Et bien que Paul Thomas Anderson, de son propre aveu, livre une adaptation des plus fidèles, mettant en avant les thèmes principaux de l'ouvrage dont l'investigation d'un détective "embrumé" , branleur mais néanmoins charmant, la communauté hippie et ses rêves, les meurtres de Charles Manson, les magouilles financières, le trauma d'une guerre, l'aube d'une ère nouvelle, le cinéaste américain continue son incursion au coeur de la manipulation, du paranoïaque après "The Master" : ce dernier convoquait l'après-guerre où un gourou "Lancaster Dodd" dit le Maître, imposait un mode de vie sectaire au travers de sa propre quête personnelle "SON MOI", vivant en marge d'un (futur) monde ultra-capitaliste, et l'on retrouve cette fuite en avant dans "Inherent Vice" de protagonistes voulant échapper à cet effet de masse à venir. Peine perdue ! Une seule époque, deux temporalités.

Mais cette fois-ci, le gourou semble être Paul Thomas Anderson, et ACTEUR SOUS INFLUENCE, il y a : Joaquin devient le pantin/complice de l'intérêt de son réalisateur pour le contrôle : d'un retour en arrière, en juxtaposant ses personnages/prestations (Her, The Master, I'm Still Here) Doc - nouvelle figure - est en recherche (lui-aussi) d'une identité, naïvement incrédule face au monde qui l'entoure, cherchant inlassablement des réponses. Puis viendra la révélation, en toute fin.

A ceux et celles qui tentent (absolument) de comprendre les tenants et les aboutissants, je les invite à se laisser porter par la vague "hallucinogène"; il n'est pas nécessaire de vouloir (tout) assimiler, sauf la magistrale leçon de cinéma. De ce joyeux bordel, les références/hommages se mutiplient. La scène d'ouverture offre une image très hitchcockienne via une musique envoûtante - comme seul le grand maître du suspens aimait à utiliser - puis s'ensuivent des annotations à Howard Hawks et son "Grand Sommeil", "Le Faucon Maltais"... L'amour d'un cinéaste pour le cinéma (français) de la nouvelle vague dont les souffles de "L'année dernière à Marienbad" (Resnais) portent son exécution sur les gréements d'une mer californienne.

Le réalisateur américain multiplie des successions de plans, de scènes géniales et rend plus accessible cet espoir "utopique" couché sur papier Pynchonien. La voix off de Sortilège (personnage secondaire dans le roman, devenue narratrice dans le film : première infidélité) nous véhicule dans l'univers, cette fois-ci, enfanté par le réalisateur. Elle se joue (elle aussi) de Doc puis de NOUS via un temps erroné; le spectateur (perplexe) assiste à une scène de JOUR, cette dernière racontait par la "Belle" de NUIT (ou l'inverse, à revoir ???!!!) Manipulation il y a, une nouvelle fois ! Donc complexité, il y a. Tout comme Doc, sommes-nous dans une réalité ou tout simplement dans le délire d'un détective sous "fumette" aux prises - non pas avec l'oeuvre de Pynchon et encore que - mais bel et bien avec les manoeuvres d'un cinéaste ? Puis la dernière séquence soulève un question, deuxième entorse (et pas des moindres) au livre : si le film se clôture avec la scène où Doc et Sasha son ex-petite amie - "objet" de sa passion, d'un passé commun, du "je t'aime, moi non plus" - se retrouvent à bord de son véhicule, dans le roman, Doc demeure seul; accroché au volant, suivant les lueurs d'une autre voiture JE CITE " Que le brouillard se dissipe, et que, d'une manière ou d'une autre, il y ait cette fois-ci autre chose à la place". Enième manipulation de la part de PTA ??? Doc regarde les feux d'une voiture qui le suit via un décor de fond "appuyé", jette un dernier coup d'oeil à son rétro puis lance, en direction de la caméra "trompeuse" de son initiateur/PTA, un petit rictus au coin de la bouche "interrogateur" : Je suis bien dans un film et tout ceci n'est que pure illusion ??? !!! Smog, il y a !

Ce Vice Caché a un tel palier de lectures, de sous-lectures qu'il paraît nécessaire de le (re)visionner. Mon ressenti reste une des nombreuses relectures que l'on peut fantasmer. Suis-je dans l'erreur ? à vous de voir. Et j'aime à penser qu'au-delà de l'adaptation du polar de Pynchon, cette parenthèse "psychédélique" délivre le jeu d'un Joaquin Phoenix au diapason de son génie où un faiseur/initiateur d'histoires nous conte (à sa manière) la rencontre improuvable de l'Homme et du Monde !!!!

EXTRAIT

" Parfois dans la grisaille, la vue s'illuminait, ordinairement quand il fumait de l'herbe, comme si le bouton de contraste de la création avait été tripoté juste assez pour conférer à toutes choses un vague rayonnement, des poutours de lumière, et une promesse que la soirée allait d'une manière ou d'une autre virer à l'épopée."

PAUL THOMAS ANDERSON

PAUL THOMAS ANDERSON

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"
DEVIANTART

DEVIANTART

"Les perroquets de sa chemise commençaient maintenant à s’agiter et à battre des ailes, à glousser, voire à parler, encore que ça venait peut-être de la fumette."

INHERENT VICE (THOMAS PYNCHON - Extrait "Le Vice caché")

"INHERENT VICE/QUOI DE NEUF ANDERSON ????"

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"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!

Publié le par Mina

"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!

"Birdman" a été réalisé par Alejandro Gonzalez Inarritu. sortie en salle le 25 février 2015.

MICHAEL KEATON/RIGGAN THOMSON

MICHAEL KEATON/RIGGAN THOMSON

EDWARD NORTON/MIKE SHINNER

EDWARD NORTON/MIKE SHINNER

NAOMI WATTS/LESLEY

NAOMI WATTS/LESLEY

ZACK GALIFIANAKIS/BRANDON

ZACK GALIFIANAKIS/BRANDON

EMMA STONE/SAM

EMMA STONE/SAM

ANDREA RISEBOROUGH/LAURA

ANDREA RISEBOROUGH/LAURA

AMY RYAN/SYLVIA

AMY RYAN/SYLVIA

LINDSAY DUNCAN/TABITHA

LINDSAY DUNCAN/TABITHA

À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego…
S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir...

"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!
"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!
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"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!

"Artistes, jamais le moment ne fut plus beau. Rien ne gêne maintenant votre envergure, votre ambition, votre désir d'être célèbre et reconnu... Nagez à plein vol dans l'azur et la lumière , inondez-vous de rayons, enivrez-vous d'air pur, montez comme l'alouette, comme l'épervier, comme l'aigle, plus haut, toujours plus haut..." (Théophile Gautier - 1848)...Plus dure sera la chute, et Michael Keaton n'est sûrement pas CE "fruit" (cet oiseau tombé du nid) du hasard. En le choisissant, Alejandro Gonzalez Inarritu convoque le passif d'un acteur en quête d'un renouveau VIA son nouveau long-métrage BIRDMAN ! Riggan Thomson/Birdman, ancienne star d'Hollywood déchue : troublant portrait/double d'un Keaton/Batman ! Et bien que le cinéaste s'évertue - non sans une pointe d'humour et de tendresse - à dégommer pendant deux heures LA machine industrielle hollywoodienne, celle-ci va l'honorer de quelques précieuses statuettes. Comme à la cour, le Roi se plaît à être moqué/flatté par son FOU/Inarritu... et ses fidèles saltimbanques : délectable moment d'auto-flagellation !

Dans les années 80/90 Michael Keaton incarne - en deux films - l'un des super-héros mythiques BATMAN mais le Chevalier Noir aura raison de sa carrière ou presque. En s'appropriant la vie du comédien américain, le cinéaste mexicain Inarritu dresse le portrait d'une ancienne gloire vieillissante - à l'égocentrisme boursouflé - Riggan Thomson qui tente de retrouver le succès en montant une pièce de théâtre à Broadway. Riggan/Keaton est l'un de ces produits de "fiction" que le grand public aime à vénérer puis rejeter, ne laissant aucune chance au dit acteur d'exister au-delà. Il est facile pour les fans "envahissants" de confondre l'homme et l'image iconique. Birdman laisse SON empreinte indélèbile, hante, ronge l'esprit de l'artiste. La réalité flirtant aux frontières de l'irréel, l'Homme/Oiseau maintient son Riggan dans cette schizophrénie devenue sienne. D'un ART où il rêve d'y trouver une ardeur artistique, d'un Art qui crée CE désespoir et CE désarroi, le saltimbanque va se confronter à ce réel/imaginaire qui le consume, à cette VOIX intérieure lui rappelant (sans cesse) les ratés de son insignifiante existence, aux nouveaux visages (à l'image, entre autre, d'un Mike Shinner/Edward Norton, acteur idyllique, fourbe, calculateur ) qui tout comme lui par le passé, s'inondent, s'enivrent jusqu'à plus soif de cet HALO DE LUMIERE ô combien charmeur mais ô combien destructeur.

Ce petit cirque d'une vie insipide, véritable labyrinthe d'un crâne malade, fait écho à la satire "assassine" d'Inarritu. Et si l'accusation d'un milieu nombriliste, égocentrique, nihiliste VIA son public contaminé par la SOUPE indigeste hollywoodienne paraît évidente, son Birdman se pare d'une mélancolie et d'une bienveillance pour un métier qu'il affectionne. Riggan/Keaton devient la (sa) "marionnette" désespérée mais aussi la LUTTE de son MOI intérieur, pointant du doigt ses combats, ses questionnements, ses rapports/conflits avec le cinéma. Comment peut-on vivre ou même survivre dans un tel univers, broyeur de talents ? La réflexion d'Inarritu s'étend plus loin : si une certaine presse intello "frustrée" est (elle-aussi) mise au banc de l'accusé, après avoir lu quelques extraits d'interviews du cinéaste (que je vais joindre plus bas), ce dernier ne mâche pas ses mots envers le BLOCKBUSTER - principale CIBLE - au risque de se mettre à dos le grand public ! Tout comme Keaton, le choix de Edward Norton ( "Hulk") ou de Emma Stone ("Spiderman") n'est pas anodin, et rares sont les occasions d'offrir un tel sujet scénaristique à des comédiens : le spectateur devenant le témoin/complice de cette auto-parodie et du regard lucide d'un directeur dénonçant le LOUP dans la bergerie "sycophante" hollywoodienne !

Sous couvert de l'adaptation d'une nouvelle de Raymond Carver "Parlez-moi d'amour" mettant en scène des couples abîmés et usés par une société "dévastatrice" américaine (pour avoir lu quelques courts extraits), Inarritu met en exergue le DESENCHANTEMENT d'un homme/artiste. A l'image des protagonistes de Carver, les personnages du cinéaste mexicain incarnent LA REPRESENTATION de cette désespérance. Justement parler lui d'AMOUR, comme le précise Alejandro Inarritu JE LE CITE "Toute sa vie durant, Riggan a confondu l'amour et l'admiration. Et il doit d'abord réaliser combien l'admiration est insignifiante avant de commencer péniblement à apprendre à aimer les autres et surtout à s'aimer lui-même." Comme la majeure partie des acteurs, Riggan ne s'apprécie pas et questionne (désespérément) ce FEU. Apprendre à s'aimer reste l'ancrage essentiel. Il est plus que nécessaire de retrouver cette estime de soi dans la perspective de donner pour mieux recevoir en retour. Cette reconstruction personnelle permet de se réconcilier avec sa propre image, ses défauts et accepter l'histoire de sa vie (ses erreurs de parcours) afin d'exister à nouveau. Dans l'attente de cette renaissance, le vieil acteur souhaite retrouver l'amour d'une fille/victime de son ambition démesurée, d'une femme, d'un public, et les honneurs d'un milieu - amoureux des LETTRES - le THEATRE mais tiraillé entre son passif de tartuffe prétentieux à la solde des films de divertissements et son désir de devenir le DIGNE comédien auquel il aspire, Riggan court, court toujours plus dans les dédales du petit boulevard, dans les méandres labyrinthiques de son psyché; Ses foulées rythmées aux sons balancés des percussions d'une batterie répétitive, inquiétante ! De ce besoin éperdu de RECONNAISSANCE, Inarritu souligne - en permanence - l'errance de son Riggan : Le blockbuster a tué son HEROS, le salut viendra des planches ! Les projecteurs du théâtre s'allument, le rideau se lève et le comédien exécute un dernier "acte" : celui qu'un public, une presse hypocrite sollicitent. Le rideau tombe "La vie est une vaste farce". Birdman/riggan s'élève à sa nouvelle destinée ! D'un suicide prévisible, tel Dédale regardant son Icare/Riggan prendre son envolée, Sam/Emma Stone demeure le seul témoin d'un ultime envol. La légende d'Icare symbolise ce désir que l'homme a de vouloir (toujours) aller plus loin, au risque de devoir se retrouver face à face à sa condition de simple être humain. Si le jeune Icare brûle ses ailes, j'aime à penser que Riggan est devenu ce BIRDMAN volant au-delà du soleil, au-delà d'un univers fallacieux.

Alejandro Gonzalez Inarritu voit en son Birdman un DON QUICHOTTE. Il explique JE LE CITE " Riggan est une sorte de Don Quichotte. L'humour du film naît du décalage permanent entre sa très sérieuse ambition et la sordide réalité qui l'entoure. En fait, c'est notre histoire à tous." Tel le rêveur idéaliste et irraisonné de la "Mancha", nous nous battons tous contre des moulins à vent et ce BIRDMAN, niché derrière la satire de son directeur, convoque bel et bien l'universalité. Oscillant entre prouesses techniques (un faux long plan-séquence/pour la petite histoire : Inarritu réalisera par trois fois le "brouillon" de son film pour en exécuter la vision finale), cynisme acéré, énergie bouillonnante, désillusions, jeux de dupes, vérités, maestria des comédiens - en tête Michael Keaton et le génialisme Edward Norton - visions métaphysiques "oniriques", le cinéaste mexicain continue son voyage existentiel, sa propre introspection et celle de son comédien principal Michael Keaton.

Après le chef-d'oeuvre chimérique BIUTIFUL d'un père en chute libre, l'illusionniste virtuose "désabusé" déclame son affection pour le 7ème Art, et à l'image d'un Raymond Carver "De quoi on parle quand on parle d'amour?" Alejandro Gonzalez Inarritu parle d'AMOUR et son BIRDMAN ??? Enfin libéré l'homme/oiseau, le battant de sa CAGE grand ouvert, tel le phénix ressuscitant de ses cendres : "il est LIBRE Max/Riggan, y'en a même qui l'on vu voler"...Si seulement nous pouvions en faire autant. MERCI MONSIEUR INARRITU !!!!

"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!
"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!
ALEJANDRO GONZALEZ INARRITU

ALEJANDRO GONZALEZ INARRITU

Le mois dernier Alejandro Gonzale Inarritu a donné une interview au Deadline où il explique les intentions de son nouveau film BIRDMAN et délivre ses ressentis sur l'univers hollywoodien. Si, comme je l'ai précisé dans mon petit avis critique, le réalisateur tacle joliment tout ce petit monde, deux points essentiels prédominent : son aversion pour le Blockbuster et sa remise en question personnelle.

EXTRAITS

"J'ai eu 50 ans l'année dernière et j'ai appris qu'il y avait différentes façons pour aborder la vie, sa vie....Vous ne pouvez pas changez les événements mais vous pouvez changer votre propre perception en les affrontant. La seule chose importante pour moi est d'être honnête avec moi-même. Ce dont parle mon film, je l'ai vécu au cours de ces dernières années. Au lieu d'une approche tragique, j'ai voulu essayer une autre méthode. En le réalisant, je me suis réconcilié avec moi-même.... et surtout me confronter aux choses qui m'avaient rendu amer.....Si vous ne vous remettez pas en question, il est impossible de s'améliorer. Tout comme Riggan, mon esprit était rongé par une voix que j'ai nommé L'INQUISITEUR. Elle m'a hanté pendant plus de 5 ans et J'ai tenté de l'identifier, de la comprendre. Maintenant que c'est fait, je trouve cela extrêmement intéressant. C'est de cela que parle mon film. Chacun a son propre version personnelle de l'INQUISITEUR..."

" Je pense qu'il n'y a rien de mal à être obsédé par les super-héros quand vous êtes âgé de 7 ans, mais je pense que c'est malsain de refuser de grandir. Les corporations et les fonds spéculatifs ont une emprise sur Hollywood et ils veulent faire de l'argent sur tout et n'importe quoi qui s'identifie comme du cinéma. Lorsque vous placez 100 millions de $ et que vous obtenez en retour 800 millions $ ou 1 milliard $, il est très difficile de convaincre les gens. Vous leur dites "Vous allez metttre 20 millions $ et vous obtiendrez 80 millions $". Maintenant c'est un putain de bon profit mais ils vous disent "80 millions $ ? Je veux 800 millions $". Résultat, la possibilité de réaliser de bons films tente à disparaître.."

"J'aime parfois les films de super-héros parce qu'ils sont simples et élémentaires, et vont bien avec du pop-corn. Le problème est que, parfois, ils se prétendent profonds, comme s'ils étaient basés sur de la mythologie grecque. Et il sont honnêtement de droite. Je les vois toujours comme des films où il est permis de tuer des gens parce qu'ils ne croient pas à ce que vous croyez ou parce qu'ils ne sont pas qui vous voulez qu'ils soient. Je déteste ça, et je ne réagis pas bien à ces personnages. Ils sont un POISON, un GENOCIDE CULTUREL, parce que le public est tellement surexposé à des récits, à des explosions et à de la MERDE, n'ayant rien à voir avec l'expérience d'être un HUMAIN..."

"Birdman reste une bonne thérapie. Je reconnais que je peux être un gars stupide, torturé, égocentrique mais qui tente à être meilleur. Espérons qu'il en sera de même pour les gens qui iront voir mon film. Je ne connais pas quelqu'un qui ne se détruit pas, ne se déchire pas comme le fait le personnage/Riggan." Il est le reflet de notre propre miroir.

En tutoyant l'excellence, le cinéma d'Inarritu réinvente le 7ème Art : Du cinéma au théâtre, il n'y a qu'un pas ou plutôt une virtuose envolée, celle de son BIRDMAN !!!!

"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!

"Les étoiles parmi les étoiles ne donnent que peu de lumière... et pas davantage de chaleur."

CHARLES SPENCER CHAPLIN

"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!
"BIRDMAN/L'ENVOLEE "ICARIENNE" D'UNE ETOILE DECHUE" !!!!

"L'oiseau en cage rêvera des nuages."

PROVERBE JAPONAIS

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"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!

Publié le par Mina

"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!

"American Sniper" a été réalisé par Clint Eastwood. Sortie en salle le 18 février 2015.

BRADLEY COOPER/CHRIS KYLE

BRADLEY COOPER/CHRIS KYLE

SIENNA MILLER/TAYA RENAE KYLE

SIENNA MILLER/TAYA RENAE KYLE

Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.

"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!

Au moment où je vous délivre mon ressenti pour le nouveau film de Clint Eatswood, je viens d'apprendre VIA les infos que l'assassin de Chris Kyle - personnage central de American Sniper - Eddie Ray Routh (ancien marine de 27 ans) a été condamné à perpétuité, ses avocats plaidant l'irresponsabilité morale. Les proches du jeune homme ont affirmé qu'il souffrait d'un stress post-traumatique après avoir servi dans l'armée américaine en Irak et en Haïti. Pour rappel des faits : les corps de Chris Kyle et de Chad Littlefield avaient été retrouvés criblés de balles après avoir embarqués (avec eux) l'ancien marine sur un stand de tir. Une méthode - aux dires de la veuve de Kyle - pour soigner les blessures morales des vétérans de guerre ??? !!!!!

Pour être honnête, n'étant pas une grande experte en géo-politique, mon seul intérêt pour cet American Sniper s'attachait - essentiellement - à la vision que pouvait délivrer Clint Eastwood sur les chocs post-traumatiques d'un sniper. En ce point, cet énième biopic se révèle un échec !

S'adressant - avant tout - au public américain (et leurs sacro-saintes valeurs), le célébrissime acteur/réalisateur nous dépeint pendant plus deux heures, le portrait peu reluisant d'un tireur d'élite aussi froid que sa précieuse arme. Elevé - comme tout bon petit texan - la bible dans une main et le colt dans une autre, Chris Kyle/bradley Cooper n'est rien d'autre qu'un simplet dont le seul mérite (si je puis dire) est de savoir jouer, excellemment, de la gâchette ! Erigé en héros après avoir tué pas moins de 160 personnes en Irak (2003/2009), Clint Eastwood célèbre les exploits de ce sniper non sans jouer d'une certaine ambiguïté : la SIENNE. Se prétendant, depuis toujours, antimilitariste bien que militant pour le port d'arme, le cinéaste ne peut dissimuler son étrange fascination/rejet pour la violence. Cette attirance reste LE THEME MAJEUR de ses plus célèbres réalisations (Gran Torino, L'inspecteur Harry and co...). Et Bien qu'il semble vouloir porter aucun jugement, son ambivalence persiste, dérange, pose des interrogations sur sa propre perception des choses. Visuellement parfait, le long-métrage souffre d'un manque (évident) de nuances - les méchants irakiens VIA les gentils américains, un peu simpliste comme raccourci - et de réelles prises de position. Tel un discours politicien "délié", American Sniper convoque - bel et bien - le conservatisme et le patriotisme (récurrents) de son réalisateur. Chris Kyle/Bradley Cooper épouse les traits d'un sniper antipathique auquel on ne peut s'attacher. Les (rares) moments fugaces de son stress post-traumatique m'ont laissé perplexe. Pour avoir lu quelques extraits de sa biographie, Je suis restée de marbre face à cet individu (vantard) claironnant - haut et fort - avoir exécuté plus de 200 personnes. Ni gêne, ni regret ??? Apparemment pas ! Surnommé "The Legend", Kyle en rajoute une couche en déclarant JE LE CITE " Ne pas avoir tué davantage". Méritait-il une telle "vitrine" médiatique, un tel intérêt cinématographique ? Je me pose encore la question et j'en doute fortement.

L'objet cinématographique "Eastwoodien" demeure classique, convenu. Aux sons des clairons (exacerbés) ultra-patriotiques, "American Sniper" glorifie - une deuxième fois - la mémoire d'un héros douteux que les ricains aiment à vénérer. Le générique de fin cloue définitivement la vision nationaliste de son directeur. Chris Kyle n'est rien d'autre qu'un "pathétique" PION à la solde du gouvernement - et d'hommes d'affaires véreux - qui n'ont peu....ou pas de considération pour ces soldats que l'on envoie au casse pipe. Le retour, pour certains, sera plus douloureux (et lourd de conséquences) à l'image de Eddie Ray Routh !!!!

"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!

" Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même."

FRIEDRICH NIETZSCHE (Par-delà le bien et le mal - 1886)

CLINT EASTWOOD

CLINT EASTWOOD

"Il est triste que souvent pour être bon patriote on soit l'ennemi du reste des hommes. Telle est donc la condition humaine, que souhaiter la grandeur de son pays c'est souhaiter du mal à ses voisins. Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l'univers."

VOLTAIRE

"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!

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"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!

Publié le par Mina

"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!

"Shirley : Visions Of Reality" a été réalisé par gustav Deutsch. Sortie en salle le 17 septembre 2014.

STEPHANIE CUMMING/SHIRLEY

STEPHANIE CUMMING/SHIRLEY

CHRISTOPH BACH/STEPHEN

CHRISTOPH BACH/STEPHEN

Un hommage à la peinture d’Edward Hopper et à la vie quotidienne américaine des années 1930 aux années 1960, avec la mise en scène de treize de ses tableaux prenant vie et restituant le contexte social, politique et culturel de l’époque à travers le regard du personnage féminin, Shirley.

"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!

Lourd défi que s'est lancé Gustav Deutsch en voulant retranscrire - sur l'écran noir - le 3ème et le 7ème Art : la peinture et le cinéma. Le choix du peintre Edward Hopper n'est pas anodin, l'oeuvre de ce dernier ayant servi de REFERENCE à des réalisateurs de renom (que je vais développer dans la mini-bio de l'artiste/peintre). Cette approche particulière a laissé un nombre de cinéphiles hermétiques face à cette expérience filmique atypique, d'autres (dont moi) ont apprécié un rare moment artistique/cinématographique, mêlant l'onirisme et la réalité.

En revisitant le thème du "tableau vivant", Deutsch délivre le parcours d'une femme (représentation de l'épouse de Edward Hopper : son modèle unique) sur treize oeuvres picturales du célèbre peintre. En résonance Off, la voix de Shirley/Stéphanie Cumming nous guide au fil de ses pensées et de son propre parcours sur fond d'une Amérique des années 30 aux années 60. Au regard de l'entreprise de Hopper, je pensais qu'il était impossible de matérialiser l'essence même de ses toiles : les couleurs, l'espace temps (extérieur et intérieur) matérialisé par une porte, une fenêtre, une pièce.... jouant en contraste avec la lumière PREDOMINANTE. Mais la mise en scène du cinéaste nous invite à poser un regard complémentaire. Peintre intemporel, Edward Hopper avait le désir de dépeindre, d'immortaliser des gestes de la vie quotidienne, visant essentiellement l'Amérique de la classe moyenne : la nostalgie, la solitude, l'ennui puis l'effet d'aliénation sublimant ces rituels répétitifs. Le cinéaste Autrichien lui rend un bel hommage. Les jeux des ombres et lumières en apposition aux couleurs intenses de chaque toile saisissent le spectateur tout comme l'interprétation de Stéphanie Cumming (que je découvre), épousant une silhouette "suave" mais aussi froide, à l'image de la représentation de Joséphine Nivison, la femme de Edward Hopper. Chaque plan du long-métrage se veut méticuleux pour reconstituer la palette de pigments, la profondeur des cadrages et les effets d'éclairages des toiles du peintre américain. Outre, la recomposition esthétique des oeuvres picturales, le contexte social et politique d'un pays (aux prises avec la Grande Dépression) convoque la double vision Deutsch/Hopper.

Que vous soyez férus d'arts plastiques ou pas, "Shirley/Visions of Reality" - de par sa noble démarche - permet de découvrir l'univers d'un des plus grands peintres contemporains. En optant pour un ton personnel, tout en respectant le ressenti de Edward Hopper, le directeur autrichien invite le cinéphile dans une CONTEMPLATION réelle/fantasmagorique. Je ne peux que saluer l'audace de Gustav Deutsch dans son désir d'invoquer notre intellect, notre sensibilité artistique puis notre amour pour le 7ème Art : Treize toiles "filmiques" en mouvements où les détails d'une vie "aliénée" d'un monde en permutation !!!!

"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!
GUSTAV DEUTSCH

GUSTAV DEUTSCH

EDWARD HOPPER/LE PEINTRE NATURALISTE QUI AIMAIT (AUSSI) LA LITTERATURE

"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!

Le seul nom de Hopper convoque les appellations dont l'ennui, la solitude. Au travers des toiles de cet artiste naturaliste se cachent un univers clos, une Amérique profonde (du milieu du XXe siècle) en proie avec son quotidien : confrontation nature/société moderne. La nostalgie et la banalité de vies ordinaires demeurent "le maître mot" de ses tableaux, en regard d'un pays/témoin de ses futures évolutions sociales.

Surnommé "Le peintre de l'Amérique silencieuse", Edward Hopper est né en 1882 à Nyack dans l'Etat de New York, au coeur d'une famille modeste de commerçants en mercerie. Après un parcours classique scolaire, le jeune homme se prépare au métier d'illustrateur. Au sein de la New York School of Art (en 1900), un de ses professeurs lui enseigne à personnifier des scènes réalistes de la vie urbaine. Pour parfaire son "pinceau", Hooper part vivre à Paris et visite à l'occasion d'autres pays européens de 1906 à 1910. Grand admirateur de l'impressionnisme, il prend comme référence des peintres comme Sisley, Pissaro et Renoir mais s'intéresse aussi à Manet, Van Gogh, Degas entre autre...et tombe sous le charme de la littérature française, lisant les textes dans leurs versions originelles ( pour la petite histoire : il récitait du Verlaine) et admirant des écrivains tels Emile Zola, Victor Hugo... Il rentre, définitivement, à New York en 1908 où il travaille comme illustrateur, dessinateur : métier qu'il n'apprécie pas. Il peint très peu à cette époque mais participe à des expositions. Sa première toile vendue, Hooper se fait connaître par des critiques d'Art. Son activité artistique prend de l'ampleur dans l'entre-deux-guerres. Il rencontre le succès lors de son exposition personnelle en 1920. De son mariage (en 1942) malheureux avec une artiste peintre - Joséphine Nivison - jalouse au caractère impétueux et peu enclin à la rêverie, cette dernière reste son unique inspiration féminine : image d'un corps impassible !

MORNING SUN/HUILE SUR TOILE (1952) - REPRESENTATION DE LA FEMME DE EDWARD HOPPER (JOSEPHINE NIVISON)MORNING SUN/HUILE SUR TOILE (1952) - REPRESENTATION DE LA FEMME DE EDWARD HOPPER (JOSEPHINE NIVISON)

MORNING SUN/HUILE SUR TOILE (1952) - REPRESENTATION DE LA FEMME DE EDWARD HOPPER (JOSEPHINE NIVISON)

En 1925, Hooper achève l'une de ses toiles devenue SON OEUVRE MAJEURE : La maison au bord de la voie ferrée (The house by the Railroad). le cinéaste Alfred Hitchcock s'inspirera de cette toile pour sa célèbre demeure dans "Psychose" (1960).

LA MAISON AU BORD DE LA VOIE FERREE/HUILE SUR TOILE (1925) - PSYCHOSE FILM D'ALFRED HITCHCOCK (1960)LA MAISON AU BORD DE LA VOIE FERREE/HUILE SUR TOILE (1925) - PSYCHOSE FILM D'ALFRED HITCHCOCK (1960)

LA MAISON AU BORD DE LA VOIE FERREE/HUILE SUR TOILE (1925) - PSYCHOSE FILM D'ALFRED HITCHCOCK (1960)

En 1933, une première rétrospective honore l'oeuvre de Edward Hopper au Museum of Modern Art de New York. En 1953, il reçoit le titre de "Doctor of Fine Arts" de l'Art Institut of Chicago. Le célèbre artiste/peintre meurt en 1967 dans son atelier à New York. Sa femme décède dix mois plus tard et lègue son oeuvre au Whitney Museum of American Art.

Comme je l'ai mentionné plus haut, Edward Hopper a largement influencé le 7ème Art. Ses oeuvres ont servis de MODELE à des réalisateurs comme Hitchcock (Pas de Printemps pour Marnie, Fenêtre sur cour, Psychose) mais aussi David Lynch, Terrence Malick, Tim Burton, les frères Coen ou Woddy Allen... pour ne citer qu'eux. Le milieu de la photographie s'est (elle aussi) intéressée aux oeuvres picturales de Hopper. Pour ceux et celles qui viennent régulièrement sur le blog, j'ai (déjà) illustré mon (notre, avec Bond) humble entreprise de quelques huiles de ce peintre que j'affectionne (l'un de mes préférés). Comme l'ont souligné des spécialistes en la matière, il se dégage de l'exécution artistique de Hopper : une tension, une exclusion, des silences, des chimères... et surtout une désolation, un abandon qui m'ont profondément émue. Au travers de ses représentations picturales, la ville tout comme l'humain (le couple) semblent désincarnés, empesés dans un calme oppressant où l'impression d'ennui prédomine mais pas seulement. L'attente, elle aussi, transparaît : de scènes épisodiques, cette dernière devient menaçante. David Lynch a déclaré " On a toujours l'impression que quelque chose de terrible vient de se passer ou va arriver". Je ne peux que le rejoindre ! cette étrange sensation ne nous quitte pas, tout comme la déréliction (obsession de Hopper ??) retranscrite dans des lieux tels les restaurants, les habitations, les théâtres, des paysages désertés, une fenêtre....

Edward Hopper - durant sa vie - s'est passionné pour la littérature, la psychanalyse (Freud et Jung étant SES références), le cinéma, la peinture des plus grands... mais aussi l'architecture. Ses multiples passions/inspirations demeurent le fil conducteur de son OEUVRE. Tel un livre (ou un film) que l'on parcourt, LA PROJECTION de Hopper se matérialise pour prendre corps: instantané photographique "pictural" d'une vie quotidienne américaine où les afflictions d'hommes et femmes, traduisant leur amertume face au temps qui tente à disparaître mais que l'on ne peut retenir !!!!

(Wikipédia, portrait de Edward Hooper, l'OBS " Edward Hopper, l'homme qui aimait les livres", le figaro "Edward Hopper où l'envers du décor", Edward Hopper en cinq tableaux choisis)

FENETRES LA NUIT/HUILE SUR TOILE (1928) - FENETRE SUR COUR D'ALFRED HITCHCOCK (1954)FENETRES LA NUIT/HUILE SUR TOILE (1928) - FENETRE SUR COUR D'ALFRED HITCHCOCK (1954)

FENETRES LA NUIT/HUILE SUR TOILE (1928) - FENETRE SUR COUR D'ALFRED HITCHCOCK (1954)

BUREAU LA NUIT/HUILE SUR TOILE (1940) - PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE D'ALFRED HITCHCOCK (1964)BUREAU LA NUIT/HUILE SUR TOILE (1940) - PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE D'ALFRED HITCHCOCK (1964)

BUREAU LA NUIT/HUILE SUR TOILE (1940) - PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE D'ALFRED HITCHCOCK (1964)

"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!

SHIRLEY/VISIONS OF REALITY - VERSION BLU RAY

BONUS - Entretien du réalisateur. Entretiens avec des spécialistes de Hopper (instructif et intéressant pour mieux assimiler l'univers du peintre). Galerie photos. Affiches.

EDWARD HOPPER/AUTO-PORTRAIT (1930)

EDWARD HOPPER/AUTO-PORTRAIT (1930)

"Si vous pouviez le dire avec des mots, il n'y aurait aucune raison de le peindre."

EDWARD HOPPER

"SHIRLEY VISIONS OF REALITY/VOYAGE SENSIBLE DANS LA PEINTURE DE EDWARD HOPPER" !!!!

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"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

Publié le par 007bond/Mina

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!
"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

"Gone Girl" marque le retour du cinéaste David Fincher dans un genre qu'il affectionne : le Thriller, avec un grand "T" en majuscule ! Adaptation réussie des "Apparences" de Gillian Flynn, le réalisateur exécute un tour de maître. Sous le vernis doré d'un mariage idyllique se niche une délicieuse mygale psychopathe répondant au doux nom d'Amy ! Aussi troublant qu'inquiétant, Fincher (avec la participation, au scénar, de la célèbre auteure Flynn) nous livre un "ballet" paranoïaque où les apparences et les faux semblants d'un couple modèle américain, ainsi que notre société actuelle via les médias, sont minutieusement disséqués au scalpel. Les relations maritales n'ont jamais été aussi bien mise à nu. Au menu Finchien : trahisons, mensonges, manipulations, dominations, meurtre... pour le plus grand plaisir du cinéphile (et du lecteur). Mais à la différence de certains thrillers du genre, chez le Gone Girl du directeur américain (tout comme l'oeuvre littéraire de Gillian Flynn), personne n'est ni tout blanc, ni tout noir; si Amy se révèle être le "serpent" diabolique, sa chère moitié Nick demeure le fantoche complice de cette farce conjugale.

Dans sa version Blu Ray : seul bonus - Commentaire audio de David Fincher.

"Gone Girl" reste l'un de nos coups de coeur 2014 : A découvrir (ou revisionner) en urgence !!!!

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!
"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

EXTRAIT "LES APPARENCES" DE GILLIAN FLYNN

"Oui, je suis finalement à la hauteur d'Amy. L'autre matin, je me suis réveillé à côté d'elle, et j'ai étudié l'arrière de son crâne. J'ai essayé de deviner ses pensées. Pour une fois, je n'ai pas eu l'impression d'être en train de regarder le soleil en face. Je suis en train de m'élever au même niveau de folie que ma femme. Parce que je sens parfaitement qu'elle est de nouveau en train de me transformer; j'ai été un garçon maladroit, puis un homme, bon et mauvais. Maintenant, enfin, je suis le héros. Celui qu'il faut encourager dans l'histoire sans fin de la guerre qu'est notre mariage. Je peux vivre avec cette histoire. Bordel ! à ce stade, je ne peux pas imaginer mon histoire sans Amy. Mon éternelle adversaire.

Notre histoire est celle d'un interminable pic de terreur."

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

"Un baiser peut signifier tant de choses, ou rien du tout. Leur variété, dans la forme comme dans la signification, m’a toujours étonnée. Un baiser peut être une façon de dire bonjour ou au revoir; un acte de dévotion, d'amour ou.. de trahison."

ADELE PARKS (Ecrivaine Anglaise)

"GONE GIRL/VERSION BLU RAY" !!!!

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"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!

Publié le par 007bond/Mina

"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!

"Foxcatcher" a été réalisé par Bennett Miller. Sortie en salles le 21 janvier 2015.

STEVE CARELL/JOHN DU PONT

STEVE CARELL/JOHN DU PONT

CHANNING TATUM/MARK SCHULTZ

CHANNING TATUM/MARK SCHULTZ

MARK RUFFALO/DAVE SCHULTZ

MARK RUFFALO/DAVE SCHULTZ

SIENNA MILLER/NANCY SCHULTZ

SIENNA MILLER/NANCY SCHULTZ

ANTHONY MICHAEL HALL/JACK

ANTHONY MICHAEL HALL/JACK

VANESSA REDGRAVE/JEAN DU PONT

VANESSA REDGRAVE/JEAN DU PONT

Inspiré d’une histoire vraie, Foxcatcher raconte l’histoire tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte.

Lorsque le médaillé d’or olympique Mark Schultz est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa magnifique propriété familiale pour aider à mettre en place un camp d’entraînement haut de gamme, dans l’optique des JO de Séoul de 1988, Schultz saute sur l’occasion : il espère pouvoir concentrer toute son attention sur son entraînement et ne plus souffrir d’être constamment éclipsé par son frère, Dave. Obnubilé par d’obscurs besoins, du Pont entend bien profiter de son soutien à Schultz et de son opportunité de « coacher » des lutteurs de réputation mondiale pour obtenir – enfin – le respect de ses pairs et, surtout, de sa mère qui le juge très durement.

Flatté d’être l’objet de tant d’attentions de la part de du Pont, et ébloui par l’opulence de son monde, Mark voit chez son bienfaiteur un père de substitution, dont il recherche constamment l’approbation. S’il se montre d’abord encourageant, du Pont, profondément cyclothymique, change d’attitude et pousse Mark à adopter des habitudes malsaines qui risquent de nuire à son entraînement. Le comportement excentrique du milliardaire et son goût pour la manipulation ne tardent pas à entamer la confiance en soi du sportif, déjà fragile. Entretemps, du Pont s’intéresse de plus en plus à Dave, qui dégage une assurance dont manquent lui et Mark, et il est bien conscient qu’il s’agit d’une qualité que même sa fortune ne saurait acheter.

Entre la paranoïa croissante de du Pont et son éloignement des deux frères, les trois hommes semblent se précipiter vers une fin tragique que personne n’aurait pu prévoir…

"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!
"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!
"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!
"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!
"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!
"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!
"FOXCATCHER/PLUS DUR SERA L'ENNUI" !!!!

Il n'y a rien de plus agaçant que d'assister à un long-métrage voulant vous déclamer, toutes les dix secondes, ADMIREZ-MOI, JE SUIS UN GRAND FILM ! Première oeuvre cinématographique de l'année 2015 pour ma part (Bond en a déjà vu trois), je vous délivre nos deux ressentis dans un seul avis critique. Et je n'aurai jamais cru qu'un jour je puisse féliciter David O'Russell ! N'appréciant pas l'exécution de ce cinéaste prétentieux, The Figther - correct téléfilm du dimanche après-midi - fait (presque) figure de chef-d'oeuvre face à un "Foxcatcher "à la mécanique aussi froide qu'inintéressante : Au royaume des aveugles, le borgne est Roi !

Pas spécialement emballée, je (nous) n'attendais pas grand-chose de ce thriller/drame, seul le nom du réalisateur valait un visionnage. N'étant pas attirée par le genre dit sportif ( quelques UNS demeurent - entre autre - le sublime "The Wrestler" de Darren Aronofsky avec l'irremplaçable Mickey Rourke) mais au vue de l'histoire et du cinéaste Bennet Miller (très bon "Truman Capote") WHY NOT ?? A la fameuse phrase " plus c'est long, plus c'est bon" , on a juste envie de répondre "plus Foxcatcher se révèle, plus c'est chiant "(désolé pour la vulgarisation de langage) et le qualificatif employé reste faible ! Au travers d'un fait divers réel - le sport servant de prétexte - Bennet Miller convoque, ni plus ni moins, les désordres psychologiques d'un milliardaire, pathétique mouflet d'une grande famille fortunée (émigrée aux états-unis au 19ème siècle) en mal avec la figure matriarcale. Je ne perdrai pas de mon précieux temps à développer l'entreprises de Miller . Je suis restée de marbre face à un énième film/oscar superfétatoire où la trame, la réalisation et encore moins les interprétations du duo Carell/Tatum n'ont trouvé grâce à mes yeux (Mark Ruffalo offre un jeu honnête, sans tomber dans la caricature); soulignant outrancièrement - au passage - la soif de reconnaissance d'un acteur de comédies gentillettes (Steve Carell pour ne pas le nommer), s'imaginant que le simple fait d'être affublé d'une prothèse faciale, fera de lui un GRAND artiste "dramaturge" digne de ce nom : Le chemin risque d'être long, interminable Monsieur Carell !

"Foxcatcher", embastillé dans un minimalisme austère, fastidieux, aux rouages "forcés" voire pompeux, déploie ce que j'abhorre le plus dans le cinéma dit d'auteur : représentation filmique idyllique pour flatter les papilles des "Academy Awards" et non celles du cinéphile !!!!

PA/Nous rajoutons, en lien, la critique de notre ami blogueur Alex ^^.

BENETT MILLER

BENETT MILLER

« Un metteur en scène ne doit jamais oublier qu'il est très difficile de faire un bon film, et, bien plus encore, qu'il est très, très facile... d'en faire un mauvais. »

MILOS FORMAN

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"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

Publié le par Mina

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

Poussé - dans son enfance - par une mère amoureuse des Arts - en particulier le piano et la peinture - les exécutions de Lars Von Trier se définissent telles des oeuvres picturales au travers de différents chapitres. Voulant se différencier du COMMUN des importants directeurs, le réalisateur Danois génère autant de l'admiration que de la détestation mais faute de reconnaître qu'il est certainement l'un des seuls cinéastes contemporains a OSE et remettre en question un cinéma formaté et plus que consensuel.

Né (en 1956) à Copenhague au coeur d'une famille bourgeoise - des fonctionnaires communistes - le petit Lars est très vite livré à lui-même : sa mère Inger, fascinée par le milieu des artistes et grande adapte de l'éducation libre, inculque à son fils sa soif de liberté, de véracité, de sincérité mais trahit sa confiance - sa mère lui avouera, peu avant son décès, avoir eu un enfant d'une relation adultère (voulant mettre au monde un être "unique" avec un homme porteur de gènes artistiques) - ! A l'âge de 10 ans, le petit Lars se transforme en un enfant libre de tous ses actes, ne supportant quelconque autorité et souffrant d'absence de repères solides et rassurants. Son expérience scolaire s'avère douloureuse : le monde extérieur l'effraie ! Ne trouvant aucun intérêt aux études, en proie à de fortes migraines (sans oublier une claustrophobie toujours plus grandissante), le jeune garçon - sous les étranges encouragements de ses parents JE LES CITE "Ne te laisse pas faire, lève-toi et pars." - termine péniblement (sous la surveillance d'un percepteur) sa scolarité. Pendant 3 ans, l'adolescent - sous l'oeil complice (en total accord) de sa mère Inger - passera ses journées à peindre, boire de l'alcool (des verres de vin blanc) et traîner. S'en suivra des cours par télé-enseignements où il finira par obtenir son bac. Pendant cette période trouble, Lars - juif de par son père - s'intéresse à la religion, essayant à tout prix se faire sa propre place dans la société. Il n'en deviendra pas pour autant un pratiquant assidu et s'éloignera de la théosophie à la mort de son paternel, il a 18 ans. Lars Von Trier apprendra (plus tard) que sa famille n'était finalement pas juive et bien allemande, dévoilant un malaise (de plus) quant à sa propre identité.

De ce début de parcours de vie chaotique, il est facile d'assimiler les futurs travaux de Lars Von Trier. En réponse à cette non-éducation, il en ressort des maux que le réalisateur délivrera sur grand écran, créant un univers sombre, complexe empreint d'une vision métaphysique et allégorique (influencée par d'illustres pairs comme Ingmar Bergman, le réalisateur russe Andreï Tarkovski à qui il voue une véritable admiration. Il lui dédiera l'un de ses plus beaux films "Antichrist"). C'est à l'âge de 10/12 ans que le cinéma trouve véritable intérêt au très jeune danois. Coincé dans un système qui l'étouffe - grâce à une caméra familiale super 8 - Lars crée un monde avec ses propres règles : n'aimant pas la vie, celle de son imaginaire devient L'UNIQUE qu'il maîtrise et manipule ! Et ce n'est qu'à la faculté que le jeune homme adhère à une association de cinéastes amateurs, rajoute le Von à son patronyme, prenant exemple sur le grand acteur allemand Erich Von Stroheim - la particule attirera ses futurs professeurs plus intrigués par cette "coquetterie" que pour les films de l'étudiant -. Il rentre (enfin) dans une école de cinéma sur présentation de son premier (véritable) film - tiré d'un roman de Von Trier, jamais publié - "Le jardinier des orchidées", retenu pour son originalité. Von Trier va faire des rencontres primordiales pour son avenir dont Tom Elling (peintre et opérateur), Thomas Gislason (monteur) et Niels Vorsel (scénariste). Ces hommes partent de la technique pour trouver l'inspiration et désirent s'éloigner des théories de l'Ecole du cinéma de Copenhague.

Perfectionniste et exigeant, autant sur le point artistique que technique, Lars Von Trier aspire à un cinéma où JE LE CITE "chacune de ces images contient une pensée". Cette appétence, souvent décriée et incomprise par beaucoup, demeure l'essence même de ce cinéaste hors-norme dont je suis une grande admirative. Rien n'est laissé au hasard dans l'entreprise de Von Trier (bien qu'il se fie à ce dernier, de son propre aveu) et encore moins gratuite. la preuve pour sa dernière exécution "Nymphomaniac" : la meilleure réalisation (pour le blog) d'un Von Trier qui livre une magistrale leçon de cinéma au travers du portrait saisissant de Joe - femme esseulée et troublée - sous addiction d'un mal qui la ronge (que je vais amplement développer dans ma critique). Comme le précisent de nombreux critiques, le travail de Lars Von Trier se divise en plusieurs périodes. A l'image d'un peintre/plasticien, on déambule dans son univers cinématographique, découvrant à chaque coup de pinceau "filmique" ses atypiques dyptiques; s'efforçant de ne pas reproduire à l'infini la même narration, grande préoccupation du cinéaste danois.

Il devient le fondateur d'un dogme DOGME 95 avec le réalisateur danois (Directeur de l'excellent "La Chasse" avec Mads Mikkelsen ou "Festen" tiré de cette théologie, futur visionnage du blog) en réponse à un certain cinéma contemporain à grand budget (visant le cinéma américain). De ce précepte issu de la Nouvelle Vague, des années 60 , du New American Cinéma et de certains réalisateurs comme John Cassavetes, Ken Loach ou Bo Wideberg (cinéaste suédois), Von Trier délivre une contre-proposition, voulant démontrer un autre regard cinématographique. Je n'ai pas encore vu l'une des réalisations de Von Trier "Les Idiots" s'attachant à cette idéologie en 10 règles.

DOGME 95/LE VOEU DE CHASTETE :

" Vœu de chasteté

Je jure de me soumettre aux règles qui suivent telles qu'édictées et approuvées par Dogme 95.

1. Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être amenés (si on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent).

2. Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu'elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée).

3. La caméra doit être portée à la main. Tout mouvement, ou non-mouvement possible avec la main est autorisé. (Le film ne doit pas se dérouler là où la caméra se trouve ; le tournage doit se faire là où le film se déroule).

4. Le film doit être en couleurs. Un éclairage spécial n'est pas acceptable. (S'il n'y a pas assez de lumière, la scène doit être coupée, ou une simple lampe attachée à la caméra).

5. Tout traitement optique ou filtre est interdit.

6. Le film ne doit pas contenir d'action de façon superficielle. (Les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître).

7. Les détournements temporels et géographiques sont interdits. (C'est-à-dire que le film se déroule ici et maintenant).

8. Les films de genres ne sont pas acceptables.

9. Le format de la pellicule doit être le format académique 35mm.

10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.

De plus, je jure en tant que réalisateur de m'abstenir de tout goût personnel. Je ne suis plus un artiste. Je jure de m'abstenir de créer une « œuvre », car je vois l'instant comme plus important que la totalité. Mon but suprême est faire sortir la vérité de mes personnages et de mes scènes. Je jure de faire cela par tous les moyens disponibles et au prix de mon bon goût et de toute considération esthétique.

Et ainsi je fais mon Vœu de Chasteté. "

Copenhague, Lundi 13 mars 1995

Au nom du Dogme 95 Lars Von Trier, Thomas Vintenberg. (Wikipédia)

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

Certains de ces films (comme "Les Idiots" de Von Trier") vont rencontrer le succès. Des cinéastes actuels tentent la délicate aventure de ce Dogme 95 sans en atteindre la popularité souhaitée. Créée et écrite à Copenhague en 1995, le 20 mars 2005, Von Trier et Vinterberg décident et annoncent qu'ils se libèrent de cette idéologie.

Ce qui demeure plus qu'essentiel dans l'entreprise de Von Trier, c'est ce besoin d'authenticité, d'improvisation (maîtrisée), d'ironie, d'humour noir : mélangeant le théâtre, l'opéra, la littérature, la peinture et les citations (multipliant les hommages aux oeuvres importantes du 7ème Art). En 1984 et 1991, deux de ses premières oeuvres cinématographiques "Element Of Crime" et "Europa" remportent le Grand Prix de la technique au festival de Cannes. En vrai plasticien, le cinéaste danois offre une vision novatrice autant envers la bande-sonore et les prises de vues et ose aussi s'aventurer dans le film d'épouvante "L'Hôpital et les fantômes" (nouvelle prise de risque, la caméra portée). De "Breaking The Waves" (ma deuxième découverte filmique du célèbre réalisateur, 1996), "Dancer in the Dark" (2000), "Dogville" (2003) - première trilogie CRITIQUE visant le cinéma américain avec "Manderlay" (2005) et un troisième restait à l'état de projet. Le réalisateur précise aimer faire les trilogies, cela lui permettant de décliner un récit sous différentes formes - "Antichrist" (deuxième triptyque, 2009) avec"Mélancholia" (2011) et "Nymphomaniac"(2013) l'on retrouve les mêmes thématiques cycliques, en réponse à la singulière enfance de Von Trier : La trahison (dont j'ai fait référence plus haut) le cinéaste n'a jamais plus oublié celle de sa mère JE LE CITE :"La trahison d'une femme est en soi plus glauque parce qu'une femme est une mère dans l'inconscient collectif. Et la trahison d'une mère est dramatique dans le sens où c'est à elle que l'on fait le plus confiance. Si on ne peut plus lui faire confiance, c'est une tragédie." Cette défection cause des dégâts collatéraux chez le cinéaste. Le transfert de culpabilité, la modification de personnalité, l'agonie - réinterprétant les symboles biblique et la structure de récits naturalistes - ("Dogville"), le sacrifice ("Dancer in the Dark"), le combat du bien et du mal, la psychologie et la sexualité féminine, le deuil, la douleur, dénonciation des dogmes religieux, ("Antichrist", "Mélancholia" et "Nymphomaniac"), le pouvoir et ses injustices, l'autorité religieuse ("Breaking the Waves"). Toutes ces interprétations sur l'individu - la femme, figure prédominante - et son intimité, sa peur, les événements tragiques d'une vie, l'abnégation fascinent et hantent Lars Von Trier. Il déclarera : " Le sacrifice, c'est une manière de donner sens à mon existence". De ce dévouement, le directeur n'a qu'un seul et véritable désir, faire évoluer le cinéma.

Il me reste encore des oeuvres cinématographiques à découvrir - citées plus haut - "Manderlay" et les toutes premières réalisations mais cet EXPRESSIONISTE du 7ème Art reste à ce jour l'un des piliers du cinéma contemporain : qu'on l'affectionne ou qu'on le déteste, le primordial étant pour le cinéaste danois SE DEMARQUER, quitte choquer (ce qu'il réfute) ou provoquer ceux(celles) dans l'impossibilité "d'embrasser" son génie : Lars Von Trier où un cinéaste en perpétuelle quête !!!!

SOURCES

(Wikipédia - Voir filmographie complète - Arte, Sublime Acide, Evène, Entretiens avec Lars Von Trier - Stig Bjökman - Les Cahiers du Cinéma, Allociné, Le Huffington Post).

"J'ai peur de tout dans la vie sauf de filmer."

LARS VON TRIER

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
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"Nymphomaniac" a été réalisé par Lars Von Trier. Sortie Director's Cut le 6 janvier 2015 (Blu Ray collector).

CHARLOTTE GAINSBOURG/JOE

CHARLOTTE GAINSBOURG/JOE

STELLAN SKARSGARD/SELIGMAN

STELLAN SKARSGARD/SELIGMAN

STACY MARTIN/JOE JEUNE

STACY MARTIN/JOE JEUNE

SHIA LABEOUF/JEROME

SHIA LABEOUF/JEROME

CHRISTIAN SLATER/LE PERE DE JOE

CHRISTIAN SLATER/LE PERE DE JOE

JAMIE BELL/K

JAMIE BELL/K

MIA GOTH/P

MIA GOTH/P

WILLEM DAFOE/L

WILLEM DAFOE/L

UMA THURMAN/Mrs.H

UMA THURMAN/Mrs.H

CONNIE NIELSEN/LA MERE DE JOE

CONNIE NIELSEN/LA MERE DE JOE

JEAN MARC BARR/LE DEBITEUR

JEAN MARC BARR/LE DEBITEUR

Par une froide soirée d'hiver, le vieux et charmant Seligman découvre, au détour d'une ruelle, le corps inanimé de Joe. Soucieux de ses blessures, il lui offre l'hospitalité.Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane, raconte à Seligman les étapes d'une vie régie par ses désirs...

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
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Il aura fallu attendre la sortie du director's cut de "Nymphomaniac" pour analyser et apprécier la vision poétique/philosophique de Lars Von Trier sur le (son) psyché et la sexualité féminine. Honteusement tronqué à sa sortie en cinéma, je ne peux que recommander à ceux et celles désirant se plonger (ou replonger) dans le regard filmique du réalisateur danois : visionner - d'une traite - le long-métrage dans sa longueur originelle.

En réalisant "Nymphomaniac" - SON film pornographique comme le désigne Lars Von Trier - le réalisateur danois explore un nouvel genre cinématographique le "digressionnisme" : la digression est une figure de style qui consiste en un changement temporaire de sujet dans le cours d'un récit, en plus clair Lars Von Trier désire s'éloigner du thème principal LA NYMPHOMANIE pour parler - une nouvelle fois - de lui-même et ses propres maux. En explorant les méandres de la sexualité féminine, Lars Von Trier continue son cheminement personnel. Manuel Alberto Claro (son directeur photo depuis Dogville) précise lors d'une interview (Télérama) " Lars disait depuis longtemps vouloir faire un film porno, mais évidemment, dès qu'il nous a parlé plus précisément du film, il était clair que ce n'était pas ça. Il s'est servi de l'idée du porno comme point de départ, une énergie...Lars est quelqu'un de très cultivé, il est fasciné par les grands écrivains comme Proust, Dostoïevski et Mann qu'il cite souvent....en parlant de ses propres addictions, comme il ne veut pas passer par une autobiographie, il prend des détours plus abstraits...Avant le tournage, nous avons travaillé à donner une identité visuelle spécifique, une couleur à chacun des chapitres. Lars voulait que le film rassemble différentes façons de filmer, avec une grande liberté..."

Et, au-delà du thème principal, NYMPHOMANIAC reste une brillante leçon de cinéma d'un cinéaste (comme je l'ai précisé dans sa mini-bio) ambitieux. Je suis très surprise que les dit critiques ont omis de parler d'un genre que Von Trier souhaite fouiller : le digressionnisme comme il le nomme. Il est plus qu'essentiel de connaître - en amont - les désirs d'un directeur SOUCIEUX pour assimiler ses multiples représentations ! Le cinéaste danois soulève une énième fois la controverse en abordant un trouble psychologique la NYMPHOMANIE dont la définition reste assez floue pour un plus grand nombre. Lars Von Trier ne fait jamais rien de gratuit : filmer du sexe pour du sexe, n'est pas son but principal, il suffit juste de connaître un peu mieux l'entreprise, les réflexions du réalisateur pour ne SURTOUT pas s'en tenir à un rapide (stupide) raccourci/conclusion !

ATTENTION SPOIL

Lors du tournage d'Antichrist, Lars Von Trier est victime d'une grave dépression nerveuse - envisageant le pire, ne plus réaliser -. De cet état, ressortira toutes les noirceurs d'une âme (la sienne) et un intérêt évident pour le plaisir et la complexité sexuelle féminine, et ce qui en découle LA (sa) SOUFFRANCE conjuguée en trois temps, Nymphomaniac étant l'ultime épisode de cette affliction. Non sans une pointe d'humour, le cinéaste avouera " Les avions c'est comme les femmes. Je suis fasciné et en même temps terrorisé." (l'une des peurs multiples "phobiques" de Von Trier) !

Cette FEMME/DOULEUR sera à deux reprises interprétée par Charlotte Gainsbourg ("Antichrist" et "Nymphomaniac"). S'inspirant des récits célèbres du Marquis du Sade et d'une expérience personnelle - Von Trier racontera s'être fait dépuceler par une jeune femme française libertine - le cinéaste danois continue son voyage psychanalytique et met en scène Joe - une femme qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane - recueilli par Seligman/Stellan Skarsgard, vieil homme asexué transposant son plaisir/jouissance au travers de la culture et des Arts (autre pathologie). Cette dernière va lui raconter sa vie passée et ses déboires liés à ses troubles sexuels. L'échange qui s'établit entre l'héroïne et son interlocuteur permet à Von Trier de convoquer l'étude du corps, son intimité, ses blessures/déviances puis de mettre en exergue le complexe d'Electre - l'équivalent du complexe d'Oedipe suggéré par Jung (médecin psychiatre), rejeté par Freud. Cette période dite "phallique" (regard freudien) Joe/la fillette - privée de pénis - ressent de l'hostilité envers sa mère nourricière/rivale, vouant une admiration/attirance fusionnelle pour son père. Dès lors, nous allons assister à deux regards, deux récits différents : celui de Joe et de son confident Seligman. L'héroïne délivre son MOI le lit/divan où elle raconte son histoire, et le vieil homme/thérapeute l'écoutant et commentant, sur son siège. Après un dépucelage brutal et sans émois, la jeune Joe mutliplie les rapports sexuels où la bagatelle prend une place aussi importante que sa névrose naissante à l'image de la première scène parlante du TRAIN. Lars Von Trier montre son héroïne se dirigeant dans un wagon où une amie l'invite à un jeu pervers. l'objectif est simple : pour obtenir un paquet de sucreries, il faut cumuler le plus de rapports sexuels - La narration de Joe/adulte et les réflexions de Seligman viennent s'ajouter en voix off , de même que leurs premiers jugements. En racontant cet épisode humoristique, Joe révèle à son confident que la scène de sexe est au final l'unique finalité pour obtenir les bonbons. Seligman imaginera et dédouanera la gravité des actes en les comparant à celui d'un pêcheur remontant un cours d'eau pour y trouver et appâter ses proies. Joe, elle, renie ses actes et s'accable. Lars Von Trier multiplie les métaphores où la peinture, la musique classique, la religion, la nature, les citations trouvant écho aux désordres psychologiques du personnage principal. Cette vision (dans le train) ainsi qu'une première image traumatique posent définitivement Seligman/thérapeute et le spectateur au coeur de la déconstruction psychophysiologique de Joe. De la discussion Patiente/thérapeute, Lars von Trier "fusionne" le sexe à la mort : deuxième scène forte où la jeune femme lubrifie face au corps sans vie de son père. La jouissance trouve sa résonance dans le chagrin et la désolation. Cette dernière associée à une maternité non-désirée, ni assumée puis avortée : séquence choc, exagérée (fantasmée ?!?!) pour éprouver, déstabiliser le confident/Thérapeute. L'érotisme/jeu laissent place à la violence! Le plaisir charnel, l'extase amoureuse, les sentiments INEXISTANTS. Le vagin de Joe devient une (son) arme de pouvoir, de séduction : SON arme destructrice mais aussi auto-destructive !

Lars Von Trier appuie là ou ça fait mal, malmène une "hypocrisie" masculine - depuis que l'HOMME EST HOMME - en délivrant le parcours érotique de Joe. La sexualité des femmes, au regard de notre sacro-sainte société , fait toujours controverse : le mâle qui multiplie les conquêtes sexuelles renvoie l'image du séducteur/Don Juan, l'inverse inacceptable ! annihilée par la médecine puis jugée et condamnée, la femme/séductrice est vue telle une mangeuse d'homme, une monomane...une allumeuse, on déverse rapidement dans l'insulte. Pourtant derrière la véritable définition de la nymphomanie se cache une forte carence affective, et l'addiction dont souffre Joe n'a rien d'enviable. De son affliction liée à un désir sexuel effréné et inassouvi malgré la multiplication des rapports, l'héroïne dépasse les frontières de l'extrême et de l'inacceptable. Toutes les déviances sexuelles - du sadomasochisme à la trilogie....pédophilie inavouée : Jean Marc Barr/débiteur percé à jour par Joe/exécutrice - mettent à mal LE spectateur peu enclin à épouser la représentation (juste) de Von Trier !

Réaliste, lucide, féroce, ironique, le réalisateur délivre son Moi/Charlotte Gainsbourg. La rébellion sera SIENNE ! de même pour Joe - résistante inconsciente - face à la dictature de la bien-pensée moralisatrice drapée dans une toute puissante autorité ! Comme précise le chef-opérateur Claro de Von Trier pour Télérama " La nymphomanie, ce n'est pas un commentaire sur les femmes, il parle de lui...Tout le monde sait qu'il est sujet à des crises d'angoisses, ce qui le rapproche d'une personne subissant une addiction : ce sentiment de perdre le contrôle de soi... Il prend toujours ses médicaments...Il est honnête avec ça." A travers Joe, le cinéaste supporte une (sa) vie qui ne trouve que son point d'ancrage dans l'imagerie filmique et artistique. Aux questions : Lars Von Trier est-il une femme, ELLE "objet" de sa fascination ? Il l'est par défaut, une "femme" imparfaite, tout comme l'était sa génitrice. Sa soi-disant misogynie dans tout cela ? Je n'en vois pas mais misanthrope, il l'est sûrement - d'une trahison (renvoie de l'image matriarcale) des attentes "déçues", d'une perte de confiance en l'autre (mensonge sur l'identité familiale) naît un mépris pour le genre humain - Ses oeuvres cinématographiques parlent de la folie humaine et du carcan sociale dans lequel les hommes et les femmes demeurent. En livrant leurs péchés sur un écran noir, il convoque un puritanisme fallacieux et conservateur. Le cinéma du réalisateur danois est la RESULTANTE de cette pudibonderie et ses conséquences.

Lars Von Trier affectionne le 7ème Art, celui qui se RENOUVELLE, OSE, BOUSCULE les codes, amène à la réflexion, manie les genres avec brio, quelque peu provocateur....Et n'oublie pas (pour l'occasion) de régler ses comptes, en regard de la toute dernière scène où Von Trier/Joe déclame un génial FUCK à Seligman/ses détracteurs ! DELECTABLE REPONSE ASSASSINE MONSIEUR VON TRIER (à qui voudra comprendre) et magistrale démonstration cinématographique !!!!

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
LARS VON TRIER

LARS VON TRIER

"Je ne fais pas des films pour choquer. Evidemment le pire ce serait que les gens s'en moquent. Un film, c'est sérieux pour moi."

LARS VON TRIER

BLU RAY NYMPHOMANIAC DIRECTOR'S CUT

BLU RAY NYMPHOMANIAC DIRECTOR'S CUT

NYMPHOMANIAC BLUR RAY 1 (2h27)/ Entretiens avec Stacy Martin et Shia Labeouf. Entretien avec le réalisateur Jorgen Leth par Philippe Rouyer (critique de cinéma).

NYMPHOMANIAC BLUE RAY 2 (2h58)/ Entretiens avec Charlotte Gainsbourg et Stellan Skarsgard. "Plus c'est long, plus c'est bon", commentaire comparatif (intéressant) les deux versions par Philippe Rouyer.

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

"Derrière le plaisir, une douleur se construit."

FRIEDRICH NIETZSCHE

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

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