" NICOLAS CAGE : LE MAL-AIME " !!!!
Nicolas Cage est sûrement l'acteur le plus moqué sur la toile, il n'y a qu'à taper son nom sur google pour se rendre compte de la bêtise d'un grand nombre d'internautes (soi-disant cinéphiles) qui n'ont certainement pas vu la majeure partie de sa filmographie. Et pourtant, l'acteur est tout simplement phénoménal ! Si depuis le début des années 2000, sa carrière subit des UP and DOWN (en raison de soucis financiers), il faut retourner en arrière pour se rendre compte de l'étendue de son exécution entachée, depuis, par une multitude de films alimentaires jusqu'à son véritable come back, et quelle renaissance dans "Joe" (voir la critique http://christianbalefan.over-blog.com/2014/09/joe-cage-est-enfin-de-retour.html). L'homme est bourré de talent et l'a toujours été; aussi à l'aise dans les long-métrages d'actions que les oeuvres intimistes, c'est au travers de ces dernières que le tragédien offre au cinéphile une large palette de sentiments, d'émotions ! très engagé et perfectionniste (si, si) il fait parti de ces comédiens qui prennent le temps pour étudier leurs futurs compositions PETITES ANECDOTES : pour son sublime rôle d'alcoolique dans "Leaving Las Vegas", il s'est réellement mis à boire, sur le tournage (comme quoi, il n'y a pas que Christian Bale qui habite totalement ses personnages) pour être le plus crédible possible, ce qui lui vaudra d'être récompensé aux Oscars 1995 dans la catégorie Meilleur Acteur; de même pour "Lord of War" où il apprit à démonter et remonter les yeux fermés une mitraillette. Mais ce que l'on oublie trop facilement c'est que Cage, neveu de l'illustre Francis Ford Coppola, refuse d'entrer de jeu la facilité, de son véritable patronyme Nicholas Kim Coppola, et change donc de nom pour pouvoir s'affirmer (attitude extrêmement rare dans ce milieu). Né en 1964 dans une famille d'artistes d'origine allemande et italienne, le jeune Cage (autodidacte) débute sa carrière dans un petit rôle que lui offre son oncle Francis F.C dans les années 80. Il commence à se faire remarquer en 1987 aux-côtés de Cher (qui fait pression pour que ce dernier obtienne le rôle) dans " Eclair de Lune" - que je recommande - mais sa prestation dans le survoltée "Sailor et Lula" de David Lynch lui ouvre définitivement les portes d'Hollywood. Tout s'enchaîne très vite et il devient en quelques années l'un des acteurs les plus demandés, alternant avec une facilité confondante les prestations tragiques et les personnages Bad Ass. Grand collectionneur de voitures (en autre) et vivant au-dessus de ses moyens - de son propre aveu - Cage se retrouve dans une position critique; pour rembourser ses nombreuses dettes, le comédien accepte tout et n'importe quoi. Position inconfortable avec un cumul de beaux navets, les années 2000 signe la petite "mort" cinématographique d'un des plus talentueux ! Il faudra attendre 2014 pour retrouver, enfin, le magistral et charismatique Nicolas Cage dans le poignant "Joe" de David Gordon Green.
Acteur caméléon, Nicolas Cage reste et restera parmi les meilleurs tragédiens que j'ai pu voir sur le grand écran noir et j'espère que cette belle rédemption prénommée Joe signera définitivement son retour sur le devant de la scène, au grand plaisir d'une de ses plus fidèles admiratrices !!!!
"Je n'ai pas une identité cinématographique."
LE MEILLEUR DE CAGE
"Leaving Las Vegas" a été réalisé par Mike Figgis. Sortie en salle le 20 mars 1996.
Ben, scénariste alcoolique, décide de partir à Las Vegas après s'être fait licencier par la maison de production pour laquelle il travaillait. Il se donne quatre semaines pour boire jusqu'à en mourrir et s'installe pour cela dans un petit hôtel miteux à proximité des bars qui ne ferment jamais. Il rencontre Sera, une jeune prostituée dont il tombe amoureux. Elle décide de l'héberger et l'assistera jusqu'à ses derniers instants.
Je ne me perdrais pas dans la surenchère de superlatifs (je vais tout de même le faire) "Leaving Las Vegas" est l'un (de mon top 10) des plus beaux films que j'ai pu visionner dans ma longue "carrière" de simple cinéphile. Déchirant à en pleurer (et j'en ai versé des larmes) le cinéaste Mike Figgis délivre un chef-d'oeuvre à la beauté crépusculaire; à l'image des sublimes (et je pèse mes mots) Nicolas Cage et Elisabeth Sue !
Puissant, émouvant, hallucinant, bouleversant, bluffant : voilà à quoi se résume les prestations de deux comédiens en état de grâce. Si j'ai pu voir quelques alcooliques phénoménaux au cinéma (en rappel, un autre grand Mickey Rourke dans le génial "Barfly"), Nicolas Cage obtient le pompon doré ! ultra-crédible, il incarne à la perfection ce Ben qui décide de mettre fin à ses jours en quatre semaines, en grand renfort d'alcool de toutes sortes. Là où d'autres comédiens auraient joué dans la surenchère puis la caricature, c'est avec une simplicité confondante que Cage aborde un personnage en chute libre. Plus désabusé que torturé Ben/Cage n'attend plus rien de la vie, si ce n'est une mort souhaitée. De sa virée à Las Vegas, il rencontrera Sera, jeune prostituée, rejetée elle-aussi par la société. De leur approche naîtra une fulgurante passion qui ne pourra pas survivre à la destruction de Ben. Je tire mon chapeau à la réalisation de Mike Figgis qui dépeint avec brio, sans pathos deux destins brisés, une descente aux enfers magistralement soulignée par la douceur d'une Elisabeth Sue (qui aurait mérité une meilleure carrière et un oscar pour son interprétation) remarquable elle-aussi. Et autant étrange que cela puisse paraître, si l'histoire se veut (elle l'est) dramatique, il y règne - par petites pauses - un climat tendrement joyeux; face à la détermination de Ben, sa dernière confidente Sera - son ange comme il la prénomme - , malgré ses quelques tentatives de dissuasion, l'accompagnera jusqu'aux portes de ce suicide programmé. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai regardé ce long-métrage (mon dernier visionnage remonte à un mois), à chaque rendez-vous avec Ben et Sera, la magie se réenclenche ! "Leaving Las Vegas" est une oeuvre unique, une parenthèse à la fois enchantée et désenchantée comme l'on en trouve rarement dans un torrent de films fadasses qui inondent la pellicule ces dernières années; je ne peux que recommander fortement ce bijou à tous(tes) les vrais amoureux(ses) du 7ème Art, sans oublier la superbe B.O jazzi du long-métrage portée par la voix envoûtante de Sting !
Au fil du rasoir, jusqu'à sa dernière goutte d'alcool, Nicolas Cage habite de tout son être Ben : le plus rôle de sa carrière !!!!
"Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s'enivrer sans trêve..."