AVIS DE 007BOND
Quand le conteur du XXIème siècle s'attaque à notre fantasme de l'ailleurs, cela donne un engouement et une publicité hallucinante pour un film bien pauvre en qualité. Outre des effets visuels propres et une qualité de filmage indéniable, il y a peu de choses à sauver de ce melting pot SF.
D'avance évitons tout indignement ou réaction allergique à la lecture de ma critique, je respecte amplement ceux qui ont aimé, voir adulé Interstellar. Le film est bien loin de toutes ces daubes à gros budgets et du dernier catastrophique gravity (dont je n'ai pas osé faire une critique tant cela me parait superflu de taper sur une coquille atrocement vide et ringarde). Malgré tout, ma critique, peut être acide, ne fait que mettre en mots mes 2h50 de baillement, de déambulement, etc.
Pourquoi melting-pot ? 2001, Solaris, Signes, Inception, Abyss... on pourrait s'amuser à trouver dans le film de Nolan toutes les inspirations à peine dissimulées du cinéma des autres au sien. Si la citation est parfois agréable, le manque d'identité est affolante. tel un étudiant (doué) voulant à tout prix mettre à l'honneur ses maîtres, il en oublie de s'en démarquer et d'apporter autre chose pour un genre qui depuis bien longtemps n'a plus trouver de fier représentant. Nolan ne fait plus que se complaire d'une morosité omniprésente dans notre société pour tisser une nouvelle critique de cette dernière, où l'on ne sait plus très bien pour quel camp le cinéaste s'émeut. Marketing de la neutralité et du bon goût, on éveil le spectateur à sa condition d'acteur social, tout en l'hypnotisant à travers une industrie cinématographique omnubilée par l'individu. Sur ce schéma, Interstellar vacille paradoxalement entre le panégyrique de l'espoir et celle du fatalisme. Hermétique à toutes émotions, on avance péniblement dans cette pure contemplation, très vite rattrapée par un manque sidérant d'originalité. L'attente de l'ailleurs est tellement forte qu'elle en décevra plus d'un à terme de ce voyage emporté par le paresseux McConaughey (décidément peu enclin à quitter sa piètre performance de True Detective) : mondes esthétiquement classiques, peu inspirés et bien loin d'une quelconque magie de l'inconnue. Cet aspect minimaliste en satisfera plus d'un, et laissera de marbre ceux en attente du Voyage.
Les 2h50 tentent de développer une histoire qui tourne très vite en rond et dévoilent un certain malaise, où un cinéaste cherchant à divertir par le biais de concepts "scientifiques" complexes se perd et créé des personnages sans relief. Je suis resté (une nouvelle fois) hermétique à toute tentative de tirage de larmes. Nolan, finalement, récupère les spectateurs avec l'unique scène mystique; plus préoccupé par l'effet de twist que par la réflexion qu'elle propose. La véritable fin, pour preuve, la délaisse et retrouve le bourbier principal de ce space opéra. Au pays des blasés (où nous avons résidé), seule la musique écrasante de Hans Zimmer trouve grâce. J'ai retrouvé avec grand plaisir la puissance dramatique de ce compositeur (là où ses détracteurs se régaleront), on se surprend à fermer les yeux pour découvrir ce qu'aurait pu être Interstellar.
De Inception à Interstellar, il n'y a qu'un pas. Tous deux aux thèmes très prometteurs, mais très vite perfectibles et prévisibles. Interstellar est un produit propre, faussement intéressant, mais brillamment mis en scène, au propos perfectible d'un colonialisme idyllique. Je suis déçu de voir comment un réalisateur, que j'adulais, vire avec une certaine maestria pour un pathos grossier aux couleurs de l'oncle Sam (je suis d'ailleurs prêt à réfléchir avec vs sur ce dernier point qui mériterai un second visionnage ^^). Un bel enrobage !!!
AVIS DE MINA
La critique de mon co-blogueur étant plus que complète (que je partage) je rajouterai simplement que ces trois heures cinématographiques demeurent, parmi, les plus longues auxquelles j'ai assisté !
Christopher Nolan (le professeur) nous déroule un interminable cours de physique où les émotions ne feront pas parties de son voyage dans les étoiles. De cette science de comptoir, excellemment réalisée, le cinéaste multiplie les références cinématographiques (s'y accroche sans succès) et exécute dans la démesure : à vouloir voler toujours plus haut, comme l'a justement précisé des journalistes, Nolan se brûle les ailes tout comme ses comédiens(es) en tête le répétitif et inexpressif Matthew McConaughey. Seul intérêt, Hanz Zimmer prouve une fois de plus qu'il est l'un des plus grands compositeurs actuels. Sa sublime B.O m'a permis de fermer les yeux et d'enfin m'envoler au-delà des constellations "ennuyeuses" nolanniennes.
Pour être honnête, je n'attendais pas grand-chose de ce nouveau long-métrage -n'étant pas une grande fan du genre - mais le nom du réalisateur (dont j'apprécie la quasi majorité de son entreprise) valait mon billet et mon déplacement : la déception est au rendez-vous ! Trop ambitieux bien qu'élégant "Interstellar" n'est n'y plus n'y moins qu'une banale histoire d'amour contrariée entre un père et sa fille (version S.F) maintes fois exécutée par le passé; sur fond de pessimisme ambiant répondant aux doux chants des sempiternelles trompettes patriotiques. Ne cherchez pas à comprendre la complexité (dans laquelle même Nolan n'arrive pas à s'y retrouver) de ce space opéra, elle sert juste de cache-misère à une oeuvre magistralement orchestrée mais faussement intelligente !!!!