S.O.S Alien en détresse !!!
"District 9" a été réalisé par Neill Blomkamp et sorti sur les écrans le 16 septembre 2009. Au casting :
SHARLTO COPLEY/WIKUS VAN DER MERWE
"Il y a 28 ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la terre... Ces visiteurs étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud... Depuis, la gestation de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n'a pas grand-chose à faire sur le sort de ces créatures, mais qui fera d'énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu'à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l'ADN extraterrestre. La tension montre entre humains et Aliens. On doit évacuer ceux-ci vers un autre centre, un des agents de la MNU est envoyé sur place..."
Mélange judicieux de vrais et faux documents, "District 9" est une brillante réflexion socio-politique, loin, très loin du long-métrage SF classique.
Neill Blomkamp aborde de plein fouet le racisme et la bêtise humaine à travers le parcours d'Aliens, débarquant par obligation et non par choix - ils sont épuisés et sous-alimentés - sur la planète bleue. Lieu d'atterrissage : l'Afrique du Sud, plus précisément la ville de Johannesburg où ils vont, peu à peu, s'aperçevoir que leur présence dérange, plus qu'elle n'arrange. Devenant immanquablement des parias, les Aliens vont être parqués dans un bidonville géant - le fameux district 9 - envahi d'immondices de toutes sortes. Les années passent, les extraterrestres - surnommés cyniquement " les crevettes" - s'affrontent à l'homme "véritable dictateur" et supportent, sans broncher, les assaults continuels fait de réprimandes, de violences, de persécutions, d'exploitation et d'expériences extrêmes. Au milieu de toute cette misère, un benêt de service, un certain Wikus Van Der Merwe/talentueux Sharlto Copley, agent insignifiant, raciste en puissance, prêt à tout pour évoluer au sein de la société privée MNU qui l'emploie. Envoyé par ses dirigeants au coeur du bidonville où il est chargé d'apprendre aux extraterrestres leur "déportation" dans un nouveau campement de fortune, Van Der Merwe ne sait pas encore que son propre destin va être, définitivement, lié à eux.
Utilisant des effets spéciaux efficaces, gores, un jeu de caméra nerveux - pour toujours plus de réalisme - Blomkamp révolutionne le genre. Le jeune réal appuie son propos avec culot et dénonce, ouvertement, le non-respect de l'autre : le douloureux souvenir de l'Apartheid, des camps de concentration plânent tels des fantômes. Hommes, femmes, enfants - toutes races confondues - opprimés à travers les siècles, revêt, ici, les traits de l'alien.
"District 9", excellente fable contemporaine, tour à tour, horrifique, violente, désespérante, touchante, change la donne; peut-être que le danger ne vient pas d'ailleurs, il est là , c'est nous "la race humaine" : l'homme, être tout puissant, qui n'a de cesse d'aimer et de désaimer pour mieux détruire, encore et toujours. Cette analyse glaciale est une pure réussite. Neill Blomkamp, futur grand cinéaste, prouve que le cinéma de genre est loin d'être mort. A quand un "District 10"? Très vite, je l'espère !!!
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Neill Blomkamp réalisa son 1er long-métrage intitulé "Alive in Joburg" en 2005. "Alive in joburg" plongeait, déjà, le spectateur dans la ville de Johannesburg en proie aux problèmes d'intégration d'extraterrestres.
NEILL BLOMKAMP
Pour son 1er film "District 9", Blomkamp voulait un medley de fiction et de documentaire : "Le long-métrage imite les dépêches dont les chaînes de télévision, internet et d'autres sources d'informations nous inondent en continu. C'est un peu comme si vous découvriez une seule et même histoire au travers de plusieurs médias. Aujourd'hui, les images et les écrans sont partout, et nous nous sommes habitués à vivre avec cette profusion. De plus l'avènement de la téléréalité a encore davantage brouillé la frontière entre la réalité et le divertissement". Si Neill Blomkamp a mis en scène la majeure partie des séquences du film, il a également utilisé des images tournées par la South African Broadcasting corporation, Reuters et d'autres agences de presse.
Pour la création des Aliens : l'équipe du long-métrage a utilisé autant d'effets visuels que d'effets spéciaux physiques. Certaines parties de leur corps ne pouvaient être animées que grâce aux ordinateurs. Neill Blomkamp, étant né en Afrique du Sud, a tourné dans la ville de Johannesburg : " Nous n'aurions jamais pu reproduire ailleurs tout ce que nous avons dans cette ville. Il y a trop de détails visuels ici, la poussière, les barbelés, la mauvaise herbe, c'est très riche sur le plan visuel. Pour que cela fonctionne, il faut un certain degré de réalisme, de pollution et de crasse". Quant au tournage, dans le fameux bidonville, il s'est déroulé dans de véritables cabanes qui existaient avant, à proximité d'une banlieue. Le décorateur Philip Ivey explique : "En fait, nous avons acheté tout ce qui restait des cabanes détruites et nous les avons reconstruites avec tous ces matériaux. Cela nous a évité d'avoir à les vieillir nous-mêmes. Nous avons ainsi gagné beaucoup de temps et les décors étaient bien plus authentiques. Je confirme : le résultat est à la hauteur du long-métrage, à ne rater sous aucun prétexte !!! ( Source : Allociné )
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