La douce folie des "Herbes Folles" !!!
"Les Herbes Folles" a été réalisé par Alain Resnais en 2008 et sorti sur les écrans, le 4 novembre 2009. Au casting :
SABINE AZEMA/MARGUERITE MUIR
ANDRE DUSSOLLIER/GEORGES PALET
MATHIEU AMALRIC/BERNARD de BORDEAUX
EDOUARD BAER/LE NARRATEUR
MICHEL VUILLERMOZ/LUCIEN D'ORANGE
ANNE CONSIGNY/SUZANNE
EMMANUELLE DEVOS/JOSEPHA
" Marguerite n'avait pas prévu qu'on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s'il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser..."
Entre délire, fantaisie, conscient et inconscient, le nouveau "cru" d'Alain Resnais, bien que réussi, a laissé un étrange parfum de tristesse au jeune cinéphile que je suis !
Marguerite Muir, dentiste de son métier, se fait voler son sac à main ainsi que son portefeuille; celui-ci très vite retrouvé par le fantasque et très étrange Georges Palet. Mais ces deux-là ne savent pas encore que ce simple incident va les rapprocher. Sabine Azéma/André Dussollier - couple mythique dans l'univers de Resnais- ils excellent, comme à leur habitude, dans leurs nouveaux personnages; Mathieu Amalric et Edouard Baer démontrent une nouvelle palette de leur talent respectif, sans oublier la talentueuse Emmanuelle Devos, amie et confidente de Marguerite Muir/Sabine Azéma; seul petit bémol : l'absence du génial Pierre Arditi, compagnon de route depuis près de 30 ans du réal français, se fait cruellement ressentir !
Au travers d'une trame intimiste, minimaliste, Resnais n'a de cesse de fasciner, de surprendre le spectacteur avec des situtations anodines - partantes de rien - pour aboutir au final sur une interrogation "Made in Resnais". Mais malgrè cette magnifique "pirouette" cinématographique d'un cinéaste toujours aussi inventif et créateur, de mon propre ressenti - et sûrement de certains admirateurs du réal français - le nouveau long-métrage revêt, étrangement, l'aspect d'un film/testament. Tout au long de l'intrigue, Resnais distille, avec tact, des allusions sur son fabuleux passé cinématographique : Allusion à "L'Année dernière à Marienbad" ( voir article complet sur le film et Alain Resnais), oeuvre cultissime du cinéaste français où ses nouveaux protagonistes prennent, eux-aussi, possession de l'intrigue ainsi qu'un grand clin d'oeil à l'éternel "Hiroshima mon amour" avec les fameux "fondus enchaînés" puis un détail d'importance dans la chambre de Sabine Azéma : un tableau représentant les effets destructeurs d'une bombe nucléaire sur une ville.
Ces "Herbes Folles" réjouissent autant qu'elles troublent. Alain Resnais, avec beaucoup de pudeur, d'élégance, d'allégresse mais aussi de sérénité, mélange le loufoque, l'irréel, l'absurde à la mort; sa propre mort ? peut-être, sûrement. Mais espérons que cette douce puis enivrante "parenthèse" à la fois enchantée et désenchantée ne sera pas la dernière de ce jeune et résolument moderne grand cinéaste de 87 printemps !!!