Acteur et réalisateur de talent très engagé dans la protection de la nature et de la défense des indiens d'Amérique - à la fois humble et discret - Robert Redford ballade à chacun de ses longs-métrages, devant ou derrière la caméra, le même personnage, homme idéaliste, solitaire, humaniste, authentique. Cette immense Star ne joue pas, elle est !!!
Né à Santa Monica, en Californie le 18 août 1937, malgrè une enfance dans un quartier populaire, Robert Redford entre à l'université du Colorado, plus pour ses performances sportives que ses résultats scolaires. Trop dissipé, il est vite renvoyé, et en profite pour parcourir à 19 ans les Etats-Unis en stop puis pour visiter l'Europe et ses musées. De retour outre-Atlantique, il choisit d'habiter New-York, et étudie la peinture au Pratt Institute de Brooklyn avant de s'essayer à la comédie à l'Académie américaine des Arts Dramatiques, dont il paie les cours en fabriquant des décors de théâtre. Et c'est justement sur scène, à Broadway, qu'il débute sa carrière d'acteur, suivront par la suite plusieurs spectacles. En 1962, le cinéma lui ouvre ses portes avec "War Hunt" ( film que je ne connais pas), sur le tournage duquel il croise l'acteur et non le futur réal Sydney Pollack. Celui-ci devenu cinéaste le fait tourner dans 7 films dont le mémorable "Out Of Africa" avec Meryl Streep ( voir critique) " Propriété Interdite" ( voir critique)... mais Redford travaille également sur d'autres tournages comme l'excellent "Les hommes du président" entre autre. En 1980, il passe derrière la caméra et obtient l'Oscar du Meilleur film pour "Ordinary People". Fort de ce succès, il réalise "Et au milieu coule une rivière" en 1995 avec Brad Pitt et "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux" en 1998 où Redford témoigne, une nouvelle fois, son engagement dans la cause écologiste. Se faisant de plus en plus discret, Robert Redford crée en 1981, le Festival de Sundance qui est devenu l'un des plus importants Festivals du Film Indépendant. Tout au long de l'année, l'institut de Sundance s'investit pour le développement des artistes indépendants à travers des programmes pour les réalisateurs, scénaristes, compositeurs de Film de Fiction, de documentaires, mais également pour le théâtre. Le festival est aussi l'occasion de présenter en avant-première ou lors de rétrospectives des films de réalisateurs de renom, et de mettre le court-métrage en avant. En plus de tout cela, la maison, que l'acteur/réal avait acquis en 1961, dans l'Utah "Le Sunday Ranch" est devenu un institut cinématographique et un centre de conférence sur les problèmes environnementaux. Ecolo convaincu, Robert Redford a produit et commenté plusieurs documentaires et des courts-métrages sur la préservation de la nature. J'ai la plus grande admiration et le plus profond respect pour ce grand "Humaniste" d'exception !!!
CITATION DE REDFORD - extrait du film : "ET AU MILIEU COULE UNE RIVIERE"
" Brûlons la chandelle par les deux bouts. Elle peut bien fondre et brûler vite, pourvu qu'elle éclaire bien."
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FILMOGRAPHIE SELECTIVE
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ROBERT REDFORD "REALISATEUR"
"Et au milieu coule une rivière" a été réalisé par Robert Redford en 1992 et sorti le 20 janvier 1993. Au casting :
BRAD PITT/PAUL MACLEAN
CRAIG SHEFFER/NORMAN MACLEAN
" L'histoire de 2 frères, Norman et Paul Maclean, élevés au début du siècle sous le signe de la religion presbytérienne et à la pêche à la mouche, 2 disciplines d'une égale rigueur qui façonneront leur vision du monde."
Même si "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux" est un long-métrage très réussi, j'ai une préfèrence pour "Et au milieu coule une rivière". Avec cette réalisation parfaite, Robert Redford prouve qu'il est un grand cinéaste soucieux et passionné avec une sensibilité à fleur de peau.
Il nous invite à suivre le véritable destin - ce film étant un "biopic" - de 2 frères que tout oppose et dont un, plus rebelle, qui aura du mal à exister et à trouver sa place dans une Amérique, du début de siècle, très puritaine; se perdant dans des lieux de débauches puis cumulant les mauvaises fréquentations, toujours à la recherche d'une vie plus paisible qu'il ne trouvera jamais.
Robert Redford veut croire en l'humain mais surtout ne le juge pas et filme avec maestria la beauté que recèle notre "Dame Nature" : Les scènes de pêches sont superbes, tel un moment de grâce où le temps semble s'être arrêté et où l'homme fait, littéralement, corps avec cette rivière !
Véritable et intense drame familial, "Et au milieu coule une rivière" est avant tout une ôde magnifique à la nature, authentique, généreuse, majestueuse : une pure merveille . un 4 étoiles !!!
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PHOTOS DU TOURNAGE (1992)
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ROBERT REDFORD "ACTEUR"
"Butch Cassidy and the Sundance Kid" a été réalisé en 1969 par Georges Roy Hill. Au casting :
PAUL NEWMAN/BUTCH CASSIDY
ROBERT REDFORD/SUNDANCE KID
KATHARINE ROSS/ETTA PLACE
"Au début du XXe siècle, Butch Cassidy et son ami Sundance Kid pillent les trains et les banques. Les 2 malfrats élaborent un plan ingénieux qui leur permet de dévaliser 2 fois le même convoi, mais les autorités sont sur leur piste..."
Traçant le portrait ultra-symphatique des 2 truands les plus populaires du début du XXème siècle, Georges Roy Hill se moque des codes "propres" à tous les westerns classiques, sort des sentiers battus et nous délivre avec son "Butch Cassidy and the Sundance Kid" une des comédies les plus pétillantes, les plus jouissives du Far-West qu'il m'a été permis de voir !
La cavale de ses 2 hors-la-loi traqués par une bande de chasseurs de primes est magistralement interprété par le duo le plus charismatique du 7ème Art, l'un rivalisant avec l'autre, pour notre plus grand plaisir : Redford/immense en Sundance Kid, sage et réfléchi face au regretté Paul Newman/énorme en Butch Cassidy, truqulent, futé et roublard à souhait; sans oublier la présence de la très belle et sensuelle Katharine Ross.
Ce magnifique tandem, à la complicité evidente - partagé avec le spectacteur - est accompagné par la géniale BO de Burt Bacharach : qui pourrait oublier la cultissime scène où Butch ballade la "Belle" de Sundance sur son vélo - sur la célèbre chanson " rain drops keep fallin'on my head" - véritable moment magique, poétique puis d'une telle fraicheur et où le temps n'a plus vraiment d'importance. La tension ne cessera de monter jusqu'au final devenu légendaire et, où l'on se prend à rêver que ces 2 lascars s'en sortiront pour la énième fois face à une armada d'agents boliviens. Peine perdue et malgrè cette mort évidente, l'humour - jusqu'à la dernière seconde - sera toujours au rendez-vous !
"Butch Cassidy and Sundance Kid" est une oeuvre incontournable et un inoubliable hymne à la joie de vivre et au plaisir de goûter l'instant présent : je ne m'en lasserai jamais. Un 4, 5, 6..... étoiles !!!
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"Les 3 jours du Condor" a été réalisé par Sydney Pollack et sorti le 24 septembre 1975. Au casting :
ROBERT REDFORD/JOE TURNER
FAYE DUNAWAY/KATHY HALE
MAX VON SYDOW/JOUBERT
CLIFF ROBERTSON/HIGGINS
"Un romancier sans succès met à jour un réseau d'espions au sein même de la CIA..."
"Les 3 jours du Condor" est sans conteste mon film préféré de la collaboration entre Sydney Pollack avec son acteur fétiche Robert Redford. Cela tient autant dans la réalisation parfaite du grand cinéaste que dans l'interprétation très juste de Redford, traqué malgré lui !
Préférant - et c'est là tout le génie de cet haletant long-métrage - choisir un homme ordinaire mêlé, sans l'avoir provoqué, à une situation peu ordinaire, Pollack, avec une grande fluidité, nous livre les mécaniques d'un milieu complexe, pervers et très opaque : l'espionnage. Mais cette fois-ci, le fonctionnement de la célèbre CIA n'est pas la préocupation principale du réal : il mise, en priorité, sur les rapports de force qui vont s'établir entre les principaux protagonistes de cette bouillante trame et les moments d'acalmies que va connaître son personnage central avec une ravissante jeune femme Cathy/talentueuse Faye Dunaway.
Cette véritable course à la montre que mène Turner/Redford face à une "puisssance" qui le dépasse et sa psychologie sont étudiées et développées par un réal minitieux et soucieux d'entrainer le spectacteur dans la même spirale claustrophobe puis paranoïaque que son "Turner". Redford, égal à lui-même, plutôt léger et désinvolte au départ, se surpasse puis avec beaucoup de crédibilité, retransmet toute son angoisse et la tension permanente qui le tenaille; sans oublier un Max Von Syndow impressionnant en assassin, aussi retoudable que courtois.
Malgrè son pessimisme clairement affiché, "Les 3 jours du Condor" explore avec intelligence et lucidité, un univers secret et souterrain qui manipule avec un cynisme puis une hypocrisie évidente le "Monde"; laissant au final, une toute petite échappatoire à un Joseph Turner condamné peut-être ou sûrement - Pollack nous laissera dans l'incertitude - à une fuite sans fin !!!
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