"AMERICAN SNIPER/AU SON DU CLAIRON EASTWOODIEN" !!!!
"American Sniper" a été réalisé par Clint Eastwood. Sortie en salle le 18 février 2015.
Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.
Au moment où je vous délivre mon ressenti pour le nouveau film de Clint Eatswood, je viens d'apprendre VIA les infos que l'assassin de Chris Kyle - personnage central de American Sniper - Eddie Ray Routh (ancien marine de 27 ans) a été condamné à perpétuité, ses avocats plaidant l'irresponsabilité morale. Les proches du jeune homme ont affirmé qu'il souffrait d'un stress post-traumatique après avoir servi dans l'armée américaine en Irak et en Haïti. Pour rappel des faits : les corps de Chris Kyle et de Chad Littlefield avaient été retrouvés criblés de balles après avoir embarqués (avec eux) l'ancien marine sur un stand de tir. Une méthode - aux dires de la veuve de Kyle - pour soigner les blessures morales des vétérans de guerre ??? !!!!!
Pour être honnête, n'étant pas une grande experte en géo-politique, mon seul intérêt pour cet American Sniper s'attachait - essentiellement - à la vision que pouvait délivrer Clint Eastwood sur les chocs post-traumatiques d'un sniper. En ce point, cet énième biopic se révèle un échec !
S'adressant - avant tout - au public américain (et leurs sacro-saintes valeurs), le célébrissime acteur/réalisateur nous dépeint pendant plus deux heures, le portrait peu reluisant d'un tireur d'élite aussi froid que sa précieuse arme. Elevé - comme tout bon petit texan - la bible dans une main et le colt dans une autre, Chris Kyle/bradley Cooper n'est rien d'autre qu'un simplet dont le seul mérite (si je puis dire) est de savoir jouer, excellemment, de la gâchette ! Erigé en héros après avoir tué pas moins de 160 personnes en Irak (2003/2009), Clint Eastwood célèbre les exploits de ce sniper non sans jouer d'une certaine ambiguïté : la SIENNE. Se prétendant, depuis toujours, antimilitariste bien que militant pour le port d'arme, le cinéaste ne peut dissimuler son étrange fascination/rejet pour la violence. Cette attirance reste LE THEME MAJEUR de ses plus célèbres réalisations (Gran Torino, L'inspecteur Harry and co...). Et Bien qu'il semble vouloir porter aucun jugement, son ambivalence persiste, dérange, pose des interrogations sur sa propre perception des choses. Visuellement parfait, le long-métrage souffre d'un manque (évident) de nuances - les méchants irakiens VIA les gentils américains, un peu simpliste comme raccourci - et de réelles prises de position. Tel un discours politicien "délié", American Sniper convoque - bel et bien - le conservatisme et le patriotisme (récurrents) de son réalisateur. Chris Kyle/Bradley Cooper épouse les traits d'un sniper antipathique auquel on ne peut s'attacher. Les (rares) moments fugaces de son stress post-traumatique m'ont laissé perplexe. Pour avoir lu quelques extraits de sa biographie, Je suis restée de marbre face à cet individu (vantard) claironnant - haut et fort - avoir exécuté plus de 200 personnes. Ni gêne, ni regret ??? Apparemment pas ! Surnommé "The Legend", Kyle en rajoute une couche en déclarant JE LE CITE " Ne pas avoir tué davantage". Méritait-il une telle "vitrine" médiatique, un tel intérêt cinématographique ? Je me pose encore la question et j'en doute fortement.
L'objet cinématographique "Eastwoodien" demeure classique, convenu. Aux sons des clairons (exacerbés) ultra-patriotiques, "American Sniper" glorifie - une deuxième fois - la mémoire d'un héros douteux que les ricains aiment à vénérer. Le générique de fin cloue définitivement la vision nationaliste de son directeur. Chris Kyle n'est rien d'autre qu'un "pathétique" PION à la solde du gouvernement - et d'hommes d'affaires véreux - qui n'ont peu....ou pas de considération pour ces soldats que l'on envoie au casse pipe. Le retour, pour certains, sera plus douloureux (et lourd de conséquences) à l'image de Eddie Ray Routh !!!!
" Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même."
American Sniper (2015), Clint Eastwood - Cine7Inne
Me revoilà avec mon deuxième film de l'année, American Sniper que j'avais à cœur de voir depuis plusieurs mois déjà. Je m'attendais plus ou moins à ce que j'ai pu voir ce soir au cinéma, p...
http://cine7inne.over-blog.com/2015/02/american-sniper-2015-clint-eastwood.html
CRITIQUE DE ALEX
"Il est triste que souvent pour être bon patriote on soit l'ennemi du reste des hommes. Telle est donc la condition humaine, que souhaiter la grandeur de son pays c'est souhaiter du mal à ses voisins. Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l'univers."