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"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

Publié le par Mina

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

Poussé - dans son enfance - par une mère amoureuse des Arts - en particulier le piano et la peinture - les exécutions de Lars Von Trier se définissent telles des oeuvres picturales au travers de différents chapitres. Voulant se différencier du COMMUN des importants directeurs, le réalisateur Danois génère autant de l'admiration que de la détestation mais faute de reconnaître qu'il est certainement l'un des seuls cinéastes contemporains a OSE et remettre en question un cinéma formaté et plus que consensuel.

Né (en 1956) à Copenhague au coeur d'une famille bourgeoise - des fonctionnaires communistes - le petit Lars est très vite livré à lui-même : sa mère Inger, fascinée par le milieu des artistes et grande adapte de l'éducation libre, inculque à son fils sa soif de liberté, de véracité, de sincérité mais trahit sa confiance - sa mère lui avouera, peu avant son décès, avoir eu un enfant d'une relation adultère (voulant mettre au monde un être "unique" avec un homme porteur de gènes artistiques) - ! A l'âge de 10 ans, le petit Lars se transforme en un enfant libre de tous ses actes, ne supportant quelconque autorité et souffrant d'absence de repères solides et rassurants. Son expérience scolaire s'avère douloureuse : le monde extérieur l'effraie ! Ne trouvant aucun intérêt aux études, en proie à de fortes migraines (sans oublier une claustrophobie toujours plus grandissante), le jeune garçon - sous les étranges encouragements de ses parents JE LES CITE "Ne te laisse pas faire, lève-toi et pars." - termine péniblement (sous la surveillance d'un percepteur) sa scolarité. Pendant 3 ans, l'adolescent - sous l'oeil complice (en total accord) de sa mère Inger - passera ses journées à peindre, boire de l'alcool (des verres de vin blanc) et traîner. S'en suivra des cours par télé-enseignements où il finira par obtenir son bac. Pendant cette période trouble, Lars - juif de par son père - s'intéresse à la religion, essayant à tout prix se faire sa propre place dans la société. Il n'en deviendra pas pour autant un pratiquant assidu et s'éloignera de la théosophie à la mort de son paternel, il a 18 ans. Lars Von Trier apprendra (plus tard) que sa famille n'était finalement pas juive et bien allemande, dévoilant un malaise (de plus) quant à sa propre identité.

De ce début de parcours de vie chaotique, il est facile d'assimiler les futurs travaux de Lars Von Trier. En réponse à cette non-éducation, il en ressort des maux que le réalisateur délivrera sur grand écran, créant un univers sombre, complexe empreint d'une vision métaphysique et allégorique (influencée par d'illustres pairs comme Ingmar Bergman, le réalisateur russe Andreï Tarkovski à qui il voue une véritable admiration. Il lui dédiera l'un de ses plus beaux films "Antichrist"). C'est à l'âge de 10/12 ans que le cinéma trouve véritable intérêt au très jeune danois. Coincé dans un système qui l'étouffe - grâce à une caméra familiale super 8 - Lars crée un monde avec ses propres règles : n'aimant pas la vie, celle de son imaginaire devient L'UNIQUE qu'il maîtrise et manipule ! Et ce n'est qu'à la faculté que le jeune homme adhère à une association de cinéastes amateurs, rajoute le Von à son patronyme, prenant exemple sur le grand acteur allemand Erich Von Stroheim - la particule attirera ses futurs professeurs plus intrigués par cette "coquetterie" que pour les films de l'étudiant -. Il rentre (enfin) dans une école de cinéma sur présentation de son premier (véritable) film - tiré d'un roman de Von Trier, jamais publié - "Le jardinier des orchidées", retenu pour son originalité. Von Trier va faire des rencontres primordiales pour son avenir dont Tom Elling (peintre et opérateur), Thomas Gislason (monteur) et Niels Vorsel (scénariste). Ces hommes partent de la technique pour trouver l'inspiration et désirent s'éloigner des théories de l'Ecole du cinéma de Copenhague.

Perfectionniste et exigeant, autant sur le point artistique que technique, Lars Von Trier aspire à un cinéma où JE LE CITE "chacune de ces images contient une pensée". Cette appétence, souvent décriée et incomprise par beaucoup, demeure l'essence même de ce cinéaste hors-norme dont je suis une grande admirative. Rien n'est laissé au hasard dans l'entreprise de Von Trier (bien qu'il se fie à ce dernier, de son propre aveu) et encore moins gratuite. la preuve pour sa dernière exécution "Nymphomaniac" : la meilleure réalisation (pour le blog) d'un Von Trier qui livre une magistrale leçon de cinéma au travers du portrait saisissant de Joe - femme esseulée et troublée - sous addiction d'un mal qui la ronge (que je vais amplement développer dans ma critique). Comme le précisent de nombreux critiques, le travail de Lars Von Trier se divise en plusieurs périodes. A l'image d'un peintre/plasticien, on déambule dans son univers cinématographique, découvrant à chaque coup de pinceau "filmique" ses atypiques dyptiques; s'efforçant de ne pas reproduire à l'infini la même narration, grande préoccupation du cinéaste danois.

Il devient le fondateur d'un dogme DOGME 95 avec le réalisateur danois (Directeur de l'excellent "La Chasse" avec Mads Mikkelsen ou "Festen" tiré de cette théologie, futur visionnage du blog) en réponse à un certain cinéma contemporain à grand budget (visant le cinéma américain). De ce précepte issu de la Nouvelle Vague, des années 60 , du New American Cinéma et de certains réalisateurs comme John Cassavetes, Ken Loach ou Bo Wideberg (cinéaste suédois), Von Trier délivre une contre-proposition, voulant démontrer un autre regard cinématographique. Je n'ai pas encore vu l'une des réalisations de Von Trier "Les Idiots" s'attachant à cette idéologie en 10 règles.

DOGME 95/LE VOEU DE CHASTETE :

" Vœu de chasteté

Je jure de me soumettre aux règles qui suivent telles qu'édictées et approuvées par Dogme 95.

1. Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être amenés (si on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent).

2. Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu'elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée).

3. La caméra doit être portée à la main. Tout mouvement, ou non-mouvement possible avec la main est autorisé. (Le film ne doit pas se dérouler là où la caméra se trouve ; le tournage doit se faire là où le film se déroule).

4. Le film doit être en couleurs. Un éclairage spécial n'est pas acceptable. (S'il n'y a pas assez de lumière, la scène doit être coupée, ou une simple lampe attachée à la caméra).

5. Tout traitement optique ou filtre est interdit.

6. Le film ne doit pas contenir d'action de façon superficielle. (Les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître).

7. Les détournements temporels et géographiques sont interdits. (C'est-à-dire que le film se déroule ici et maintenant).

8. Les films de genres ne sont pas acceptables.

9. Le format de la pellicule doit être le format académique 35mm.

10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.

De plus, je jure en tant que réalisateur de m'abstenir de tout goût personnel. Je ne suis plus un artiste. Je jure de m'abstenir de créer une « œuvre », car je vois l'instant comme plus important que la totalité. Mon but suprême est faire sortir la vérité de mes personnages et de mes scènes. Je jure de faire cela par tous les moyens disponibles et au prix de mon bon goût et de toute considération esthétique.

Et ainsi je fais mon Vœu de Chasteté. "

Copenhague, Lundi 13 mars 1995

Au nom du Dogme 95 Lars Von Trier, Thomas Vintenberg. (Wikipédia)

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

Certains de ces films (comme "Les Idiots" de Von Trier") vont rencontrer le succès. Des cinéastes actuels tentent la délicate aventure de ce Dogme 95 sans en atteindre la popularité souhaitée. Créée et écrite à Copenhague en 1995, le 20 mars 2005, Von Trier et Vinterberg décident et annoncent qu'ils se libèrent de cette idéologie.

Ce qui demeure plus qu'essentiel dans l'entreprise de Von Trier, c'est ce besoin d'authenticité, d'improvisation (maîtrisée), d'ironie, d'humour noir : mélangeant le théâtre, l'opéra, la littérature, la peinture et les citations (multipliant les hommages aux oeuvres importantes du 7ème Art). En 1984 et 1991, deux de ses premières oeuvres cinématographiques "Element Of Crime" et "Europa" remportent le Grand Prix de la technique au festival de Cannes. En vrai plasticien, le cinéaste danois offre une vision novatrice autant envers la bande-sonore et les prises de vues et ose aussi s'aventurer dans le film d'épouvante "L'Hôpital et les fantômes" (nouvelle prise de risque, la caméra portée). De "Breaking The Waves" (ma deuxième découverte filmique du célèbre réalisateur, 1996), "Dancer in the Dark" (2000), "Dogville" (2003) - première trilogie CRITIQUE visant le cinéma américain avec "Manderlay" (2005) et un troisième restait à l'état de projet. Le réalisateur précise aimer faire les trilogies, cela lui permettant de décliner un récit sous différentes formes - "Antichrist" (deuxième triptyque, 2009) avec"Mélancholia" (2011) et "Nymphomaniac"(2013) l'on retrouve les mêmes thématiques cycliques, en réponse à la singulière enfance de Von Trier : La trahison (dont j'ai fait référence plus haut) le cinéaste n'a jamais plus oublié celle de sa mère JE LE CITE :"La trahison d'une femme est en soi plus glauque parce qu'une femme est une mère dans l'inconscient collectif. Et la trahison d'une mère est dramatique dans le sens où c'est à elle que l'on fait le plus confiance. Si on ne peut plus lui faire confiance, c'est une tragédie." Cette défection cause des dégâts collatéraux chez le cinéaste. Le transfert de culpabilité, la modification de personnalité, l'agonie - réinterprétant les symboles biblique et la structure de récits naturalistes - ("Dogville"), le sacrifice ("Dancer in the Dark"), le combat du bien et du mal, la psychologie et la sexualité féminine, le deuil, la douleur, dénonciation des dogmes religieux, ("Antichrist", "Mélancholia" et "Nymphomaniac"), le pouvoir et ses injustices, l'autorité religieuse ("Breaking the Waves"). Toutes ces interprétations sur l'individu - la femme, figure prédominante - et son intimité, sa peur, les événements tragiques d'une vie, l'abnégation fascinent et hantent Lars Von Trier. Il déclarera : " Le sacrifice, c'est une manière de donner sens à mon existence". De ce dévouement, le directeur n'a qu'un seul et véritable désir, faire évoluer le cinéma.

Il me reste encore des oeuvres cinématographiques à découvrir - citées plus haut - "Manderlay" et les toutes premières réalisations mais cet EXPRESSIONISTE du 7ème Art reste à ce jour l'un des piliers du cinéma contemporain : qu'on l'affectionne ou qu'on le déteste, le primordial étant pour le cinéaste danois SE DEMARQUER, quitte choquer (ce qu'il réfute) ou provoquer ceux(celles) dans l'impossibilité "d'embrasser" son génie : Lars Von Trier où un cinéaste en perpétuelle quête !!!!

SOURCES

(Wikipédia - Voir filmographie complète - Arte, Sublime Acide, Evène, Entretiens avec Lars Von Trier - Stig Bjökman - Les Cahiers du Cinéma, Allociné, Le Huffington Post).

"J'ai peur de tout dans la vie sauf de filmer."

LARS VON TRIER

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

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"Nymphomaniac" a été réalisé par Lars Von Trier. Sortie Director's Cut le 6 janvier 2015 (Blu Ray collector).

CHARLOTTE GAINSBOURG/JOE

CHARLOTTE GAINSBOURG/JOE

STELLAN SKARSGARD/SELIGMAN

STELLAN SKARSGARD/SELIGMAN

STACY MARTIN/JOE JEUNE

STACY MARTIN/JOE JEUNE

SHIA LABEOUF/JEROME

SHIA LABEOUF/JEROME

CHRISTIAN SLATER/LE PERE DE JOE

CHRISTIAN SLATER/LE PERE DE JOE

JAMIE BELL/K

JAMIE BELL/K

MIA GOTH/P

MIA GOTH/P

WILLEM DAFOE/L

WILLEM DAFOE/L

UMA THURMAN/Mrs.H

UMA THURMAN/Mrs.H

CONNIE NIELSEN/LA MERE DE JOE

CONNIE NIELSEN/LA MERE DE JOE

JEAN MARC BARR/LE DEBITEUR

JEAN MARC BARR/LE DEBITEUR

Par une froide soirée d'hiver, le vieux et charmant Seligman découvre, au détour d'une ruelle, le corps inanimé de Joe. Soucieux de ses blessures, il lui offre l'hospitalité.Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane, raconte à Seligman les étapes d'une vie régie par ses désirs...

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
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Il aura fallu attendre la sortie du director's cut de "Nymphomaniac" pour analyser et apprécier la vision poétique/philosophique de Lars Von Trier sur le (son) psyché et la sexualité féminine. Honteusement tronqué à sa sortie en cinéma, je ne peux que recommander à ceux et celles désirant se plonger (ou replonger) dans le regard filmique du réalisateur danois : visionner - d'une traite - le long-métrage dans sa longueur originelle.

En réalisant "Nymphomaniac" - SON film pornographique comme le désigne Lars Von Trier - le réalisateur danois explore un nouvel genre cinématographique le "digressionnisme" : la digression est une figure de style qui consiste en un changement temporaire de sujet dans le cours d'un récit, en plus clair Lars Von Trier désire s'éloigner du thème principal LA NYMPHOMANIE pour parler - une nouvelle fois - de lui-même et ses propres maux. En explorant les méandres de la sexualité féminine, Lars Von Trier continue son cheminement personnel. Manuel Alberto Claro (son directeur photo depuis Dogville) précise lors d'une interview (Télérama) " Lars disait depuis longtemps vouloir faire un film porno, mais évidemment, dès qu'il nous a parlé plus précisément du film, il était clair que ce n'était pas ça. Il s'est servi de l'idée du porno comme point de départ, une énergie...Lars est quelqu'un de très cultivé, il est fasciné par les grands écrivains comme Proust, Dostoïevski et Mann qu'il cite souvent....en parlant de ses propres addictions, comme il ne veut pas passer par une autobiographie, il prend des détours plus abstraits...Avant le tournage, nous avons travaillé à donner une identité visuelle spécifique, une couleur à chacun des chapitres. Lars voulait que le film rassemble différentes façons de filmer, avec une grande liberté..."

Et, au-delà du thème principal, NYMPHOMANIAC reste une brillante leçon de cinéma d'un cinéaste (comme je l'ai précisé dans sa mini-bio) ambitieux. Je suis très surprise que les dit critiques ont omis de parler d'un genre que Von Trier souhaite fouiller : le digressionnisme comme il le nomme. Il est plus qu'essentiel de connaître - en amont - les désirs d'un directeur SOUCIEUX pour assimiler ses multiples représentations ! Le cinéaste danois soulève une énième fois la controverse en abordant un trouble psychologique la NYMPHOMANIE dont la définition reste assez floue pour un plus grand nombre. Lars Von Trier ne fait jamais rien de gratuit : filmer du sexe pour du sexe, n'est pas son but principal, il suffit juste de connaître un peu mieux l'entreprise, les réflexions du réalisateur pour ne SURTOUT pas s'en tenir à un rapide (stupide) raccourci/conclusion !

ATTENTION SPOIL

Lors du tournage d'Antichrist, Lars Von Trier est victime d'une grave dépression nerveuse - envisageant le pire, ne plus réaliser -. De cet état, ressortira toutes les noirceurs d'une âme (la sienne) et un intérêt évident pour le plaisir et la complexité sexuelle féminine, et ce qui en découle LA (sa) SOUFFRANCE conjuguée en trois temps, Nymphomaniac étant l'ultime épisode de cette affliction. Non sans une pointe d'humour, le cinéaste avouera " Les avions c'est comme les femmes. Je suis fasciné et en même temps terrorisé." (l'une des peurs multiples "phobiques" de Von Trier) !

Cette FEMME/DOULEUR sera à deux reprises interprétée par Charlotte Gainsbourg ("Antichrist" et "Nymphomaniac"). S'inspirant des récits célèbres du Marquis du Sade et d'une expérience personnelle - Von Trier racontera s'être fait dépuceler par une jeune femme française libertine - le cinéaste danois continue son voyage psychanalytique et met en scène Joe - une femme qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane - recueilli par Seligman/Stellan Skarsgard, vieil homme asexué transposant son plaisir/jouissance au travers de la culture et des Arts (autre pathologie). Cette dernière va lui raconter sa vie passée et ses déboires liés à ses troubles sexuels. L'échange qui s'établit entre l'héroïne et son interlocuteur permet à Von Trier de convoquer l'étude du corps, son intimité, ses blessures/déviances puis de mettre en exergue le complexe d'Electre - l'équivalent du complexe d'Oedipe suggéré par Jung (médecin psychiatre), rejeté par Freud. Cette période dite "phallique" (regard freudien) Joe/la fillette - privée de pénis - ressent de l'hostilité envers sa mère nourricière/rivale, vouant une admiration/attirance fusionnelle pour son père. Dès lors, nous allons assister à deux regards, deux récits différents : celui de Joe et de son confident Seligman. L'héroïne délivre son MOI le lit/divan où elle raconte son histoire, et le vieil homme/thérapeute l'écoutant et commentant, sur son siège. Après un dépucelage brutal et sans émois, la jeune Joe mutliplie les rapports sexuels où la bagatelle prend une place aussi importante que sa névrose naissante à l'image de la première scène parlante du TRAIN. Lars Von Trier montre son héroïne se dirigeant dans un wagon où une amie l'invite à un jeu pervers. l'objectif est simple : pour obtenir un paquet de sucreries, il faut cumuler le plus de rapports sexuels - La narration de Joe/adulte et les réflexions de Seligman viennent s'ajouter en voix off , de même que leurs premiers jugements. En racontant cet épisode humoristique, Joe révèle à son confident que la scène de sexe est au final l'unique finalité pour obtenir les bonbons. Seligman imaginera et dédouanera la gravité des actes en les comparant à celui d'un pêcheur remontant un cours d'eau pour y trouver et appâter ses proies. Joe, elle, renie ses actes et s'accable. Lars Von Trier multiplie les métaphores où la peinture, la musique classique, la religion, la nature, les citations trouvant écho aux désordres psychologiques du personnage principal. Cette vision (dans le train) ainsi qu'une première image traumatique posent définitivement Seligman/thérapeute et le spectateur au coeur de la déconstruction psychophysiologique de Joe. De la discussion Patiente/thérapeute, Lars von Trier "fusionne" le sexe à la mort : deuxième scène forte où la jeune femme lubrifie face au corps sans vie de son père. La jouissance trouve sa résonance dans le chagrin et la désolation. Cette dernière associée à une maternité non-désirée, ni assumée puis avortée : séquence choc, exagérée (fantasmée ?!?!) pour éprouver, déstabiliser le confident/Thérapeute. L'érotisme/jeu laissent place à la violence! Le plaisir charnel, l'extase amoureuse, les sentiments INEXISTANTS. Le vagin de Joe devient une (son) arme de pouvoir, de séduction : SON arme destructrice mais aussi auto-destructive !

Lars Von Trier appuie là ou ça fait mal, malmène une "hypocrisie" masculine - depuis que l'HOMME EST HOMME - en délivrant le parcours érotique de Joe. La sexualité des femmes, au regard de notre sacro-sainte société , fait toujours controverse : le mâle qui multiplie les conquêtes sexuelles renvoie l'image du séducteur/Don Juan, l'inverse inacceptable ! annihilée par la médecine puis jugée et condamnée, la femme/séductrice est vue telle une mangeuse d'homme, une monomane...une allumeuse, on déverse rapidement dans l'insulte. Pourtant derrière la véritable définition de la nymphomanie se cache une forte carence affective, et l'addiction dont souffre Joe n'a rien d'enviable. De son affliction liée à un désir sexuel effréné et inassouvi malgré la multiplication des rapports, l'héroïne dépasse les frontières de l'extrême et de l'inacceptable. Toutes les déviances sexuelles - du sadomasochisme à la trilogie....pédophilie inavouée : Jean Marc Barr/débiteur percé à jour par Joe/exécutrice - mettent à mal LE spectateur peu enclin à épouser la représentation (juste) de Von Trier !

Réaliste, lucide, féroce, ironique, le réalisateur délivre son Moi/Charlotte Gainsbourg. La rébellion sera SIENNE ! de même pour Joe - résistante inconsciente - face à la dictature de la bien-pensée moralisatrice drapée dans une toute puissante autorité ! Comme précise le chef-opérateur Claro de Von Trier pour Télérama " La nymphomanie, ce n'est pas un commentaire sur les femmes, il parle de lui...Tout le monde sait qu'il est sujet à des crises d'angoisses, ce qui le rapproche d'une personne subissant une addiction : ce sentiment de perdre le contrôle de soi... Il prend toujours ses médicaments...Il est honnête avec ça." A travers Joe, le cinéaste supporte une (sa) vie qui ne trouve que son point d'ancrage dans l'imagerie filmique et artistique. Aux questions : Lars Von Trier est-il une femme, ELLE "objet" de sa fascination ? Il l'est par défaut, une "femme" imparfaite, tout comme l'était sa génitrice. Sa soi-disant misogynie dans tout cela ? Je n'en vois pas mais misanthrope, il l'est sûrement - d'une trahison (renvoie de l'image matriarcale) des attentes "déçues", d'une perte de confiance en l'autre (mensonge sur l'identité familiale) naît un mépris pour le genre humain - Ses oeuvres cinématographiques parlent de la folie humaine et du carcan sociale dans lequel les hommes et les femmes demeurent. En livrant leurs péchés sur un écran noir, il convoque un puritanisme fallacieux et conservateur. Le cinéma du réalisateur danois est la RESULTANTE de cette pudibonderie et ses conséquences.

Lars Von Trier affectionne le 7ème Art, celui qui se RENOUVELLE, OSE, BOUSCULE les codes, amène à la réflexion, manie les genres avec brio, quelque peu provocateur....Et n'oublie pas (pour l'occasion) de régler ses comptes, en regard de la toute dernière scène où Von Trier/Joe déclame un génial FUCK à Seligman/ses détracteurs ! DELECTABLE REPONSE ASSASSINE MONSIEUR VON TRIER (à qui voudra comprendre) et magistrale démonstration cinématographique !!!!

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
LARS VON TRIER

LARS VON TRIER

"Je ne fais pas des films pour choquer. Evidemment le pire ce serait que les gens s'en moquent. Un film, c'est sérieux pour moi."

LARS VON TRIER

BLU RAY NYMPHOMANIAC DIRECTOR'S CUT

BLU RAY NYMPHOMANIAC DIRECTOR'S CUT

NYMPHOMANIAC BLUR RAY 1 (2h27)/ Entretiens avec Stacy Martin et Shia Labeouf. Entretien avec le réalisateur Jorgen Leth par Philippe Rouyer (critique de cinéma).

NYMPHOMANIAC BLUE RAY 2 (2h58)/ Entretiens avec Charlotte Gainsbourg et Stellan Skarsgard. "Plus c'est long, plus c'est bon", commentaire comparatif (intéressant) les deux versions par Philippe Rouyer.

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!

"Derrière le plaisir, une douleur se construit."

FRIEDRICH NIETZSCHE

"LARS VON TRIER/L'EXPRESSIONNISTE DU 7EME ART" !!!!
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J
Bonsoir Mina ...<br /> J 'espère que tu vas bien ..<br /> Je profite de ton blog pour répondre à Alex ..<br /> Mes commentaires sont systématiquement supprimés sur ALLO<br /> <br /> Ma fille est tombé sur la tête il y a quelques jours <br /> Un hématome s'est formé en profondeur et ce de manière importante <br /> Après divers scanners l'état est plutôt positif <br /> <br /> Mais il faut garder un repos certain .<br /> <br /> Sa maman et moi-même étions dans la peine <br /> C'est pour cette raison que je n'étais pas présent ..<br /> <br /> Merci encore à Toi Mina ...Mon amie <br /> Et toi ALEX ,la plus mauvaise cuisinière du siècle ....:) <br /> <br /> A très vite <br /> Chris
Répondre
M
Bonsoir Chris, je viens en coup de vent, je vais essayer de venir vers 19h00 sur la page du soir, c'est un peu la bourre en ce moment sinon je reconnecte vers 9h00. Je vais dire à Alex que tu nous a répondu et elle te donnera mon téléphone avec palisir. De gros bisous à ta petite fille ainsi qu'à toi et ta femme. A très vite mon ami. Mina.
J
Bonjour Boule de poils <br /> <br /> J'espère que tu vas bien ..<br /> Je vais me connecter ce soir à 19 heures ..<br /> D'accord .<br /> Ainsi je te laisserai mes coordonnées .<br /> Je te remercie également pour tes messages et ton amitié .<br /> <br /> A presto <br /> Ton ami <br /> Chris
J
Bonjour Mina ...<br /> J'espère que tu vas bien .<br /> Je te remercie pour ton/vos message ..(s) Toi et Alex ..<br /> <br /> Oui je veux bien te donner mon numéro de téléphone .Mais je ne sais pas comment faire ..Il faudrait que tu puisses l'effacer juste après ..<br /> <br /> C'est là le seul moyen ..<br /> Je vais essayer de te retrouver ce soir sur AlloCiné afin de te le communiquer ..A moins que Alex a une autre solution .<br /> Merci encore pour cette précieuse amitié ..<br /> <br /> Je te souhaite une très belle journée à toi, ainsi que à toute ta famille . <br /> A très vite <br /> Ton ami <br /> <br /> Chris
M
Mon cher Chris, avant d'aller me coucher, un de tes coms vient seulement d'apparaître, je pense qu'il y a eu un bug. C'est tout a fait normal mon ami, sache que nous sommes là si tu en éprouves le besoin. Nous pensons très fort à vous et ta petite fille et su tu désires aussi mon numéro, c'est avec un grand plaisir, on pourra échanger plus facilement. A très vite. Ton amie Mina.
S
Chris je serai sur allociné jusqu'à onze h, vas y et je te file mon tél <br /> à plus Alex
J
Bonjour Mina <br /> J'espère que tu vas bien ..<br /> <br /> Je n'ai pu être trop présent ces derniers temps ..<br /> Ma petite fille a été malade .<br /> Je constate comme à l'accoutumée la grande richesse de ton blog .<br /> Merci à toi de cette implication si intense et passionnée ...:) :) <br /> <br /> J'aime particulièrement deux affiches ..<br /> Celle du film signée Tim Burton ..<br /> Et la magnifique affiche de Melancholia ...<br /> Merci également pour ces très belles critiques ,elles soulignent combien ta passion est présente .<br /> <br /> Et que dire des photos ,et de cette toujours impeccable syntaxe ..<br /> Merci pour tout Mina ,le cinéma est et restera immortel grâce à cet amour qui t'anime ..<br /> <br /> A presto <br /> Ton ami <br /> Chris
Répondre
M
Bonsoir Chris, j'espère que ta fille va bcp mieux, en tant que maman, je comprends parfaitement le souci que tu as pu avoir. Il n'y a rien de plus primordial que la santé de nos petits bouts de chou (enfin le mien est plutôt grand même temps :)) Une nouvelle fois, je reste plus que touchée devant autant de généreux compliments, ne trouvant jamais des mots assez forts pour les exprimer. Comme je te l'ai déjà dit ^^ sans vous tous (tous les potos d'allo) ce blog n'aurait pas le même intérêt. C'est toi que je dois remercier pour venir régulièrement et malgré les contraintes et les aléas de la vie poster d'aussi gentils commentaires. Comme promis (je n'oublie pas;) je m'attacherai à un premier billet sur le cinéma italien (dans le courant du mois de février) avec le portrait d'Ettore Scola (l'un des réals made in Italie préférés) + une critique d'un de ses films.<br /> Une nouvelle fois un grand merci (je ne fais pas dans l'originalité, désolé :). peut-être à tout a l'heure sur Allo. Gros bisous à ta petite fille :)<br /> Grazie mille mon ami :)
B
Salut Mina !<br /> D'abord merci pour cette excellente analyse, qui donne sérieusement envie de s'y intéresser. Le parcours de Lars Von Trier et ce que tu en dis, je connaissais pas tout et ça rend le tout intéressant.<br /> Personnellement je découvre ce cinéaste que depuis peu avec Element Of Crime que j'ai trouvé moyen mais cela étant pour un premier film cela reste très correct.<br /> Breaking The Waves qui est bien mais qui ne m'a pas complètement emballé.<br /> Et puis Mélancholia où c'est la première fois que je reste autant dubitatif devant un film car ne sachant pas vraiment si j'avais apprécié ou pas. Mais le travail effectué dessus est relativement bon. Donc je ne sais pas vraiment si j'apprécie ou pas le cinéaste mais il m'interpelle beaucoup. <br /> Merci encore pour ce superbe article, je voulais absolument le lire et je n'en suis pas déçu car c'est de l'excellent travail.
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M
Salut copain, j'espère que tu vas bien ^^ merci une nouvelle fois pour tes généreux compliments, je n'ai pas vu Element Of Crime, il faut que je vois ses premiers films pour le reste j'ai adhéré mais en postant sa mini-bio, j'ai appris encore plus. C'est un cinéaste fascinant à me yeux et qui interpelle, en effet d'où mon grand intérêt pour lui, aimant les personnages torturés, sa vision du monde me parle, ressentant la même aversion (malheureusement) pour le genre humain sauf pour un tout petit nombre. Encore merci et comme je le l'ai déjà dit vos visites (nombreuses) me booste un max. A tout de suite sur Allo, enfin j'espère avec ce bug ! Bonne soirée Kevin :)
S
Bonjour Mina, <br /> Merci pour cet article, j'ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas sur Lars Von Trier, je dois dire que j'ai toujours eu un peu de mal à le cerner, même si cela n'en reste pas moins un grand réalisateur !<br /> Dès sa sortie le film a été énormément critiqué comme étant choquant, pornographique et sans histoire et je suis resté sur ces avis, ce qui n'est pourtant pas dans mes habitudes. Mais après avoir lu ta critique, je trouve que tu as tout à fait raison, je pense qu'il faut avoir une vision &quot;philosophique&quot; du film et chercher à comprendre le message que Lars Von Trier souhaite faire passer. Et je vais finalement me lancer dans le visionnage de ce film, qui m'intrigue beaucoup, j'espère que j'aurais eu tort de m'être fait un avis négatif. <br /> Bonne soirée :)
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M
Bonjour Marion, je crois que bcp critiquent Von Trier s'en savoir ce qu'il est vraiment et ce qu'il le motive. En postant cette mini-bio, j'ai (moi-aussi) appris certains détails de sa vie personnelle qui en dit bcp sur l'homme qu'il est devenu d'où les multiples messages dans ses oeuvres filmiques, il suffit juste de les comprendre et d'aller au-delà des images (parfois chocs et très crues, je le conçois). Lars Von Trier chercher à marquer les esprits et je pense sincèrement qu'il ne veut pas tant que ça choquer mais plutôt surprendre, malmener, dénoncer, essayer d'évacuer son mal de vivre et mettre en avant son amour pour tous les Arts, c'est un grand érudit et j'espère qu'avec le temps, certains (bcp même) reviendront sur leur a priori plus que défavorable. Dés que tu auras vu le film, j'aimerai bcp connaître ton ressenti :) Merci d'avoir pris de ton temps pour venir sur le blog ^^ peut-être à tout à l'heure, en espérant que ça bugue moins sur Allo. A l'avance, bonne soirée Marion :)
J
Coucou Mina je vois que tu as pondu ta critique très attendue de ma part même si tu sais tout le bien que je pense de Lars et de ses oeuvres. Je ferai une réponse analysé, faute de temps cesoir. Gros bisous à vous 007bond et toi. Ton comparse cinéphile Joe.
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M
Bonsoir Joe, il me tarde de lire ton avis (comme d'hab) toujours magnifiquement analysé. C'est en me penchant sur le passé de Von Trier que j'ai pu enfin mettre un véritable mot sur sa dépression : l'impact de sa mère (sa trahison) a fait de sérieux ravages mais pas seulement. Son amour pour elle, et ce qu'elle lui a laissé en héritage, a fait de lui un homme intéressant, intriguant, intelligent, cultivé mais aussi meurtri dans sa chair et son âme. Difficile après de croire (à nouveau en l'autre). Toutes ces femmes qu'il met en scène sont qu'un seule et même personne : LUI. De son état dépressif, il analyse parfaitement le mal qui ronge bien des êtres et les comprend. Je ne peux qu'adhérer à son désarroi et saluer sa démarche. En sachant cela, j'apprécie d'autant plus son introspection filmique (son combat pour rester en vie). Ta fidèle comparse et amie cinéphile Mina.