" GONE GIRL (LES APPARENCES) L'AMOUR VACHE " !!!!
Avant la sortie du très attendu "Gone Girl" de David Fincher, retour sur l'écrivaine Gillian Flynn et son machiavélique roman !
Gyllian Flynn est une romancière, scénariste américaine (né en 1971) qui, bien que désirant devenir reporter d'affaires criminelles, finit par travailler comme critique littéraire pendant plus de dix ans. Elle entame sa véritable carrière d'auteure en 2006 avec un premier thriller "Sur ma peau", mais c'est son troisième roman "Les apparences" (Gone Girl) qui lui vaut la reconnaissance internationale. Bien que le livre rencontrera un vif succès, certains critiques tacleront la romancière de "misogyne"; la raison : des descriptions peu aimables envers les femmes; à laquelle, Flynn rétorquera mettre "une toute, toute petite vision féministe", estimant que les femmes peuvent être aussi bonnes que méchantes, voire très égoïstes; et sa superbe démonstration, ainsi que sa redoutable réponse se retrouvent dans ces perfides "Les Apparences". Qui a dit : la femme le sexe faible ????
Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils quittent Manhattan pour s'installer dans le Missouri. Un jour, Amy disparaît et leur maison est saccagée. L'enquête prend une tournure inattendue : des petits secrets et des trahisons font de Nick le suspect idéal. Alors qu'il tente, lui-aussi, de retrouver Amy, il découvre que sa moitié dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres beaucoup plus inquiétantes.
Je m'en tiendrai à une courte critique (pour ne pas trop en dévoiler) mais Gillian Flynn, en fine manipulatrice, réussit brillamment à faire voler en éclats les relations Hommes/femmes. Adieu le joli romantisme à la Barbara Cartland et bienvenue dans l'univers paranoïaque, cruel mais tout de même plaisant de Amy et Nick. Alors, oui, les apparences sont souvent très trompeuses, et au petit jeu du chat et de la souris, Gillian Flynn s'amuse - non sans une certaine délectation - avec nos petits nerfs, se permettant le luxe de bien nous endormir pour mieux nous berner (tout comme les personnages). Piégez dans sa lecture addictive et son phrasé résolument crue puis narquois, l'écrivaine nous dissèque, au scalpel, les relations conjugales modernes avec assurance. A coup de rebondissements, de coups de théâtre mémorables, son oeuvre littéraire (à la réjouissante fin immorale, mais je n'en dirai pas plus) offre au lecteur(trice) la vision de personnages méchamment barrés, calculateurs, menteurs.
Angoissant mais tout de même jouissif, Gillian Flynn délivre un roman - plus qu'un thriller - psychologique atypique : une étude des moeurs cinglante (un portrait au vitriol du couple), déroutante où l'on ne sait plus démêler le vrai du faux; au badinage du mensonge et de la vérité, le lecteur(trice) en perd son latin (je l'ai perdu souvent, avec un réel plaisir); puis, peu importe le coupable, c'est plutôt le pourquoi, le comment qui prédomine, et au travers de son récit, il faut surtout se fiez à personne. Après avoir lu la diabolique mécanique de Gillian Flynn, vous ne regarderez plus jamais du même oeil votre conjoint(te) !!!!
"Une nuit je me suis réveillé, et, sachant qu'elle dormait, j'ai fait glisser la bretelle de son dos nu et j'ai posé la joue et la main contre son épaule nue. Je n'ai pas pu me rendormir, tant je me dégoûtais. Je me suis levé et me suis masturbé dans la douche, en pensant à Amy, au regard lubrique qu'elle me jetait autrefois, ses yeux de lune sous ses lourdes paupières qui me prenaient tout entier, qui me donnaient l'impression d'être vu. Quand j'ai eu fini, je me suis assis dans la baignoire et j'ai contemplé la bonde à travers les gouttes d'eau. Mon pénis gisait, pathétique, le long de ma cuisse gauche, tel un animal échoué sur le rivage. Assis au fond de la baignoire humilié, j'ai essayé de retenir mes larmes."
"Gone Girl" (Les Apparences) sortira sur nos écrans ce mercredi 8 octobre et en intelligente escamoteuse qu'est Gillian Flynn (puisque c'est elle qui se retrouve aux manettes du scénario et a choisi David Fincher pour la réalisation), la romancière a pris le parti pris de changer la fin de son célèbre roman : pas folle la guêpe !!!!