"Zero Theorem, de Brazil à Her" !!!
"Zero Theorem" a été réalisé par Terry Gilliam. Sortie en salle le 25 juin 2014.
Un génie de l'informatique excentrique et asocial, souffrant de névroses existentielles, cherche à découvrir le sens de la vie...
Après l'excellent "Imaginarium du Dc. Parnassus" avec le regretté Heath Ledger, le plus actif des Monty Python nous fait vivre sa dernière douce folie.
Dès les premières minutes, le ton est donné : prises de vues vertigineuses, décors surchargés, personnages loufoques... il en faut pas plus pour comprendre que nous sommes bien face à une oeuvre barée et singulière. On y découvre un Christoph Waltz possédé par toutes ses folies qui l'entourent, il déambule dans les rues tel un Tati désorienté devant ce trop plein de modernité. Matraquages publicitaires, ultra connecté, liberté bafouée; Gilliam nous ressert sa délicieuse sauce nommé "Brazil" façon 2014. Ce "Zero Theorem" prend très vite des allures d'une suite bis ou plutôt comme un "je vous l'avais bien dit" . La machine est, à l'image de "Her" de Jonze, une obligation pour vivre et comprendre ce qui nous entoure. Passant du téléphone à l'ordinateur, aux écrans et à la réalité augmentée, le personnage de Waltz subit et profite de cette évolution pour mieux se comprendre. Dans sa quête, Mélanie Thierry y apporte La touche féminine du film. Mise en scène comme un fantasme, elle vagabonde librement entre les scènes, fil conducteur du Moi de Waltz. L'alchimie entre les deux acteurs est immédiate.
. Le pessimisme ambiant de notre société est alors poussé dans une exagération visuelle et dans les propos des protagonistes. Tout se joue dans une église où la jeunesse (incarné par Lucas Hedges) est sacrifiée, les femmes ne sont que des objets pour les hommes, et ces derniers se perdent dans des conflits spirituels et financiers. Voilà comment l'univers de "Brazil" a évolué. De fait, les afficionados pourront reprocher à Gilliam un mimétisme et une écriture calquée sur Le modèle, mais "Zero Theorem" n'est rien d'autre qu'une extension de la pensée de 85. Trop peu ou suffisant ? A vous de voir.
Plus direct et plus alarmiste, Terry Gilliam ne prend plus aucun gant pour son "Zero Theorem"; loin de la simple mise en garde et plus proche du témoignage. Malgré tout, l'humour monty pytoniesque est toujours présent et nous fait plus facilement avaler la triste pillule. En bref, "Zero Theorem" n'est pas le chef d'oeuvre attendu, mais la suite de notre introspection dans les maux d'un des derniers hérauts et conteurs du Cinéma !!!
TERRY GILLIAM
"Ce qui me plaît dans l'idée de faire un film, c'est de penser que ça confortera ceux qui pensent être les seuls fous au monde et soudainement, réalisent qu'ils ne sont plus seuls, qu'ils sont au moins deux."