"Les brasiers de Scott Cooper" !!!!
"Out Of The Furnace" a été réalisé par Scott Cooper. Sortie en Salle le 15 janvier 2014.
A Braddock, une banlieue ouvrière, Russell Baze travaille à l'usine, tout comme son père par le passé. Son jeune frère, éternel rebelle, préfère s'engager dans l'armée. A son retour, fragile et désoeuvré, il n'aura de cesse de troubler la vie de Russell. Après sa disparition, celui-ci devra affronter un dangereux sociopathe Harlan Degroat..."
Pour sa deuxième réalisation, Scott Cooper continue son "entreprise" au travers d'un sujet qu'il affectionne tout particulièrement : le "social".
Bien que le thème fut, par le passé, exploité par de grands cinéastes, cette nouvelle immersion au coeur du milieu ouvrier a le mérite de rendre hommage aux "invisibles" : ces hommes, véritables "pièces" maîtresses de l'échiquier industriel que le système économique n'a de cesse de broyer. Ces "fantômes", uniques survivants d'une industrie jadis florissante, errent.
De cette "détresse" Russell en a fait son "pain" quotidien. Espérant un avenir meilleur pour lui et les siens, dans "l'âme" du brasier rougissant, il devra se confrontrer aux vicissitudes d'un destin fragile. Incarnant à la perfection cet ouvrier "honnête", Christian Bale illumine l'écran noir de sa présence magnétique. Tout en retenu, le "verbe" rare, seul le regard - miroir de ses émotions - et les silences se suffisent. Il en va de même pour le reste du casting exeptionnel et "habité". On pourra reprocher à Cooper un certain classicisme mais l'atmosphère et l'intelligence d'une mise en scène sobre et réaliste apportent la simplicité nécessaire au propos. La photographie à l'esthétisme "léchée", "ténébreuse" - tout comme la BO - transcende cette "colère" sous-jacente : au-delà des paysages montagneux, des hauts-fourneaux crachant toute leur "haine" et leur "sauvagerie", l'odeur de la came et de l'acier se mêlent aux "chairs" meurtries.
D'une existence gâchée "l'autre" amérique - celle des oubliés - trouvera son point de non-retour dans une ultime fin implaccable sans bruits ni heurts, à l'image de son héros "usé". Ce "western" crépusculaire" happera le spectateur : "IL NE FAIT PAS BON VIVRE A BRADDOCK"!!!!
SCOTT COOPER