Truffaut : L'homme qui aimait le cinéma !!!

François Truffaut se levait en pensant "Cinéma", mangeait en pensant "Cinéma"  se couchait en pensant "Cinéma". J'ai la chance énorme d'avoir un prof d'audio qui l'a connu et qu'il lui voue, encore à ce jour, une admiration sans borne. Au travers de ses anectodes, j'ai pu réalisé à quel point ce grand réal français a laissé, à jamais, son empreinte dans notre patrimoine cinématographique. A la différence d'un Jean-Luc Godard dont je n'apprécie pas particulièrement le travail (je vais sûrement me faire des ennemis, mais son cinéma ne me parle pas : il disait pouvoir tout mettre dans un film peu importe le sens et c'est là où je ne le rejoins pas) Truffaut est sans consteste, avec Chabrol, le meilleur réal de "La nouvelle vague"!

Né à Paris le 6 février 1932, l'enfance de Truffaut est bercée dans le secret de l'identité d'un père qui laisse quelques traces indélibiles mais le jeune homme se réfugie dans la lecture et la fréquentation des salles obscures. S'engageant dans l'armée, il suffira d'une tentative de désertion pour qu'une rencontre décisive se profile : André Bazin. Ce dernier l'introduit aux fameux "Cahiers du Cinéma". Après avoir réalisé quelques courts métrages, il crée sa propre structure de production "les films du Carosse", il produit d'ailleurs quelques oeuvres cinématographiques dont " Les 400 cent coups " film culte. Ce long-métrage se révèle être un manifeste du courant que veulent lancer Truffaut et ses acolytes Jacques Rivette, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard et Eric Rohmer : "La nouvelle vague" ! Truffaut remporte par ailleurs le prix de mise en scène au Festival de Cannes de 1959. Ses réalisations s'inspirent d'évènements vécus ou d'obsessions personnelles, notamment la série des "Doinel" (avec un Jean-Pierre Léaud naturel et étonnant) qui met en scène son alter ego. Le réal décède le 21 octobre 1984 à Paris.

 J'ai eu beaucoup de mal à choisir un film en particulier pour faire une critique; tous les films de Truffaut sont à découvrir ou à redécouvrir mais bizarrement les 2 qui m'ont marqué dont la saga des "Doinel" puis "La peau douce" avec la délicieuse Françoise Dorléac (soeur de Catherine Deneuve qui est morte ,dans les années 60, lors d'un accident de voiture), c'est "La Mariée était en noir" et "La sirène du Mississippi" (les films les moins appréciés des grands admirateurs de "La Nouvelle vague") peut-être pour leur cachet très "sombre"; Quant au  deuxième "La sirène du Mississippi" mon prof était tout simplement présent sur le tournage : je l'envie d'avoir rencontré Jean-Paul Belmondo que j'adore, ainsi que Bouquet et biensûr Truffaut. Il faut savoir que pour ce long-métrage, le réal a réalisé certaines scènes à Aix-en-Provence. Voici quelques anectodes du tournage sur Aix : Truffaut, au désespoir de ses comédiens, écrivait le scénario au fur et à mesure (l'inspiration lui venant la veille pour le lendemain). Amoureux fou de la comédienne Catherine Deneuve, celui-ci, à travers "La sirène du Mississipi" lui livrait des messages d'amour. Michel Bouquet fut très déconcerté par le travail de Belmondo : l'un ayant besoin de beaucoup de concentration et de silence pour se préparer puis l'autre, en vrai clown - vous aurez compris, je parle de "Bébel"- comme moyen de préparation, jouait au foot avec les gamins du coin ! Mais qui, dès que le clap tombé, redevenait le grand professionnel que l'on connaît. Puis quand la journée s'achevait, Truffaut, ne pouvant se passer un seul instant de cinéma, emmenait avec lui toute son équipe pour aller voir un film. En écoutant mon prof, c'est toute une époque du 7ème Art que je découvre chaque jour et quelle époque!

François Truffaut est devenu la référence Française et internationale d'un nouveau cinéma.

Citation de Truffaut :

" IL Y A EN MOI UN REFUS D'APPRENDRE QUI EST AUSSI PUISSANT QUE MON DESIR DE SAVOIR".

___________________________________________________________

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

_________________________________________________________

"La mariée était en noir" a été réalisé par François Truffaut et sorti dans les salles le 17 avril 1968. Je n'ai trouvé qu'un trailer américain et de même pour "La sirène du Mississippi". Au casting :

JEANNE MOREAU/JULIE KHOLER

MICHEL BOUQUET/CORAL

JEAN-CLAUDE BRIALY/COREY

MICHAEL LONDSALE/RENE MORANE

CHARLES DENNER/FERGUS

CLAUDE RICH/BLISS

"Lors de son mariage, à la sortie d'une église, une femme voit son mari tomber, abattu d'une balle. Une seule chose occupe désormais son existence, retrouver les 5 meurtriers de son mari. Elle choisit 5 manières différentes pour les approcher et les tuer."

Avec "La mariée était en noir", on plonge dans une intrigue intense et obsessionnelle comme son héroine. Une femme va se transformer en retoutable veuve noire, n'ayant plus qu'un seul but dans la vie : exercer sa terrible vengeance sur 5 hommes (avec un casting masculin impressionnant : que des grandes pointures du cinéma français) qui ont détruit son bonheur.

Grand admirateur des Films noirs américains, adaptant un roman de William Irish (maitre du polar noir), Truffaut apporte sa propre pâte en nous offrant le portrait d'une femme implacable et l'on succombe très facilement au charme à la fois glacial et élégant de cette oeuvre très sombre habilement orchestrée. D'ailleurs Quentin Tarantino s'en est librement inspiré pour réalisé son "Kill Bill" avec Urman Thurman !

N'en déplaise à certains qui considèrent comme une oeuvre mineure "La mariée était en noire", ce long-métrage malgré quelques petites faiblesses, n'en reste pas moins une bonne réussite du genre. Jeanne Moreau (qui retrouve le réal après le cultissime "Jule et Jim") magnifiée par la caméra de Truffaut, en vengeresse énigmatique et impitoyable est grandiose. François Truffaut, à travers son film, rend un très bel hommage à son idole : Monsieur Alfred Hitchock. Un très bon 2 étoiles !!!

______________________________________________________________

"La sirène du Mississippi" a été réalisé par françois Truffaut en 1969. Au casting :

JEAN-PAUL BELMONDO/LOUIS MAHE

CATHERINE DENEUVE/JULIE ROUSSEL/MARION

MICHEL BOUQUET/CAMOLLI

" Répondant à l'annonce d'une agence matrimoniale, une femme usurpe la place d'une autre. Tout se complique quand le demandeur s'aperçoit qu'il est amoureux de l'usurpatrice..."

Après avoir réalisé "La mariée était en noir", Truffaut adapte une seconde fois un roman de William Irish. Le réal instaure dans "La sirène du Mississippi" une ambiance mystérieuse et sa perception de l'amour ne peut que se faire dans la souffrance, la fascination et aussi le bonheur, si faible soit-il. Truffaut explore la psychologie des sentiments d'une main de maitre à travers 2 êtres qui vont s'aimer, se détruire, se perdre pour mieux se retrouver. On sent, à nouveau, l'ombre d'Alfred Hictchock qui plane et certains de ses films  comme "Vertigo" mais surtout "Pas de printemps pour Marnie": des femmes froides, névrosées face à des hommes subjugués et prêts à tout pour elles.

Jean-Paul Belmondo, dans un rôle à contre-emploi, incarne avec crédibilité un homme faible, amoureux, abusé par une certaine Marion/magnifique catherine Deneuve, créature sans "âme"; belle, divinement belle mais aussi dangereuse, calculatrice et avide d'argent. Aveuglé par son amour, Belmondo/Louis se laissera manipuler par Marion qui l'aménera à commettre l'irréparable. Mais qu'importe, Louis , presque heureux de souffrir et de dériver dans une passion destructice, ne pourra se résoudre à vivre sans elle !

Mal perçu à sa sortie ( le public fut déconcerté de découvrir un Belmondo fragilisé, loin de ses rôles d'hommes forts), "La sirène du Mississipi" est devenu un grand classique. François Truffaut, amoureux de son actrice, délivre un vibrant hommage à l'amour fou et aveugle !!!

__________________________________________________________________

PHOTOS DU TOURNAGE

___________________________________________________________

Citations de Truffaut :

" L'ADOLESCENCE NE LAISSE UN BON SOUVENIR QU'AUX ADULUTES AYANT MAUVAISE MEMOIRE."

" LE BONHEUR EST LA CHOSE LA PLUS SIMPLE, MAIS BEAUCOUP S'ECHINENT A LA TRANSFORMER EN TRAVAUX FORCES."

_____________________________________________________________

Comments

[007bond]

Truffaut !!!Tu as raison Goodfeles, il n'y a pas que Truffaut comme réal . Mais il a marqué le cinéma par sa modernité et que c'est véritablement le n° 1 de cette fameuse "Nouvelle vague". De plus, comme je l'ai mentionné dans mon article, non seulement il est célèbre au plan national mais aussi au plan international, cela fait de lui un réal "culte", une légende en quelque sorte !!! A+ !!!

[goodfeles]

Je ne suis pas fan de la Nouvelle Vague mais ce sont des films à voir au point de vue de l'impact qu'ils ont provoqués. Et je suis également d'accord avec toi ... Truffaut a pour moi aussi plus de talent que Godard. Bien que Godard est fait des films ons (comme Le mépris, Une femme est une femme et Pierrot le fou pour ma part) c'est vrai que Truffaut avait un charme beaucoup plus fort et un sens du montage plus fluide et fascinant. Mes préférés reste tout de même Fareinheit, Jules et Jim, Le dernier métro et La princesse du Mississipi. Cependant ... bien que ce soit un fort bon cinéaste ... je trouve assez énervant qu'il soit en permanence pris en référence dans tout les critiques et toutes les références du cinéma français. C'est clair qu'il a offert des nouvelles choses ... mais il est quand même pas le seul !
Et avec Chabrol, s'il serait toujours de ce monde, je pense qu'il serait un des seul de la Nouvelle vague à faire des films .... car Godard lui ... s'est éteint il y a bien longtemps.

[007bond]

Merci, merci et encore merci !!! (une fois de plus)Tu n'as pas oublié, cela me touche énormément. Merci une fois de plus pour tout. C'est très ému que je t'écris ce commentaire, les mots me manquent. Je te remercie encore mille fois pour tous et je te fais pleins pleins de gros gros bisous remplis de tendresse à toi et à Chrys. Votre humble serviteur, Geoffrey !!!

[Jorite]

François Truffaut ??Je ne le connaissais pas du tout , ni Godard d'ailleurs, jusqu'a ce que je lise tes articles , j'entendais leurs noms dans les émissions de cinema, mais c'était sans plus !! Je ne suis pas contre la possibilité de decouvrir leurs univers de cinéma !! Si j'arrive a attrappé leurs films !! PS:Geoffrey je te souhaite vivement , un Joyeux Anniversaire et tous mes voeux de santé , de longue vie , de bonheur et de réussite dans ta vie !! Que tu partages toujours ta passion avec ta mére cinephile , ta famille et aussi avec nous !! Grace a ce blog , que tu maintiens chaque jour , avec beaucoup de proffessionnalisme !! Je suis toujours bluffé par ta façon de raconter tes impressions et tes sentiments sur un film , dans tes articles et aussi par la façon que tu écris tes critiques !! On ressent vraiment que tu es sincére !! Il n'y a pas de demi mesure !! Bonne continuation et bon courage !! Big kisses !! Un bisous aussi pour ma copine de commentaire Chrys !! Ps: On a 18 ans qu'une fois dans sa vie , so enjoy it !!

[Armelle]

Je suis bien de ton avis, je le préfère de beaucoup à Godard, à l'exception de "A bout de souffle" qui fut avec "Le beau Serge" le film manifeste de la Nouvelle Vague. Il y a chez Truffaut beaucoup de poésie et de sensibilité, une vraie complicité avec ses acteurs dont il savait tirer le meilleur et un charme fou dans ses films qui n'appartenait qu'à lui. De plus, c'était un formidable critique qui avait la plume subtile et alerte. Sur mon blog, après avoir consacré tout un article àTruffaut et un autre à Chabrol dans ma rubrique " Les réalisateurs du 7e Art", je viens de publier " La Nouvelle Vague et ses jeunes turcs " et " Actrices et acteurs de la Nouvelle Vague". A bientôt et bonne continuation.